La nouvelle Citroën C3 fait désormais partie de notre paysage. Il n’est pas rare d’en croiser une et elle a même déjà fait l’objet de plusieurs essais ici même, équipées des 1.4 VTi 95ch, 1.6 VTi 120ch et 1.6 HDI 90ch. Des motorisations puissantes et coupleuses, permettant d’envisager de longs trajets avec ce « poids lourd » (de 1 010 à 1 135 kg suivant les versions) de la catégorie. Mais qu’en est-il lorsqu’un bloc plus petit se glisse sous le capot ? Pour le savoir, nous avons pris le volant de la 1.4 essence, dans sa variante de 75ch.
Alors que Citroën avait, sur les premiers exemplaires, mit l’accent sur des couleurs extérieures plutôt originales (bleu Boticelli ou Belle île, vert Cidulé), la voiture mise à notre disposition arbore un plus classique rouge Lucifer. Du coup, elle change visuellement de stature, s’éloignant du jouet à quatre roues. Certais détails, tels que les optiques avant, sont également davantage mis en valeur. Autre « première » pour nous, notre C3 n’était pas équipée du pare-brise Zénith. Si la luminosité intérieure y perd quelque peu, la visibilité périphérique reste d’un bon niveau. De plus, vu la chaleur qui régnait en France au moment de notre essai, on peut légitimement penser que le travail de la climatisation automatique (en option) s’en est trouvé facilité. Nous ne nous étendrons pas sur la présentation intérieure, déjà largement décrite dans ces pages, mais constatons tout de même que la finition, même si elle reste d’un bon niveau, souffre encore de matériaux de qualité médiocre, principalement sur la partie inférieure de la planche de bord. Petite mention pour la sellerie, d’un dessin sobre et composée d’une partie centrale en velours et de renforts de sièges en tissu. Elle est uniquement disponible en noir, mais n’offre pas le toucher rêche que l’on retrouve dans la majorité des voitures de ce segment.
En s’approchant des 4 mètres de longueur (3,94 m exactement), la C3 de seconde génération affiche des dimensions proches de celle d’une berline compacte d’il y a une vingtaine d’années. L’espace dévolu aux passagers est très honorable, y compris pour ceux prenant place à l’arrière grâce à une forme favorisant la garde au toit, et le volume de coffre fait partie des plus grands de la catégorie (de 300 à 1 000 litres). Ces deux points lui permettent effectivement d’avoir des prétentions de petite familiale. Reste à savoir si le petit moteur (il existe encore un bloc moins puissant, un 1.1 de 60ch) qui se trouve sous le capot de notre « carrosse » confirme ses aptitudes.
En ville, aucun problème. Le moteur est souple et même si la valeur de couple n’est pas exceptionnelle (118 Nm à 3 300 tr/mn), la C3 s’ébroue sans rechigner. Malheureusement, la commande de boîte est relativement imprécise : une habitude chez PSA. Par ailleurs, sa consommation s’approche rapidement des 9 litres aux 100 kms. Au final, la C3 demeure tout de même une très agéable monture pour les déplacements quotidiens, tant qu’ils restent limités aux périmètres urbains. Car une fois que le rythme s’accélère, le charme tombe quelque peu. Mené suivant les recommandations de l’indicateur de changement de rapport, le petit 4 cylindres demeure discret mais est totalement amorphe, complètement incapable de suivre le rythme de la circulation autoroutière, par exemple. Reste alors le plan B : pousser chaque rapport aux limites de la zone rouge ! Peine perdue, les hauts-régimes ne sont pas plus la tasse de thé du 1.4 et, en prime, il donne facilement, et fortement, de la voix, dès les 3 000 tr/mn. Il faut se faire une raison. Si vous cherchez une vraie polyvalente, il faudra vous orienter au moins vers le 1.4 VTI de 95 ch. Mais alors, la C3 n’a t-elle comme atout majeur que sa jolie frimousse ?
Par chance pour la marque aux chevrons, non. La C3 renoue même avec l’un des fondamentaux de la marque, quelque peu oublié sur les C4 et C5 actuelles, à savoir le confort. En ville, elle se joue avec bonheur des pavés et des gendarmes couchés, grâce à une suspension très bien calibrée et à des sièges fermes « juste ce qu’il faut », même si le maintien latéral n’est pas au top. Mais cette version n’a pas, non plus, de vocation sportive. Lorsque le rythme s’accélère, la C3 garde toute sa superbe : les phases de détente et de compression sont bien maitrisées et l’on ne se sent jamais secoué. Revers de la médaille, le roulis est pas mal prononcé.
Dans l’ensemble, la C3 est donc plutôt homogène et cohérente. Malheureusement, tout cela ce paie, comme souvent chez Citroën, au prix fort : 15 650 € dans le cas présent. Même la VW Polo, pourtant réputée pour ne pas se brader, s’affiche 760 € moins chère en version 1.2 70 ch Confortline 5p. Ca n’est pas pour autant que Citroën a sur-équipé sa petite. Si la climatisation manuelle, la radio CD MP3, le volant cuir ou le régulateur/limiteur de vitesse sont de série, il faudra remettre la main à la poche pour s’offrir l’automatisation du conditionnement d’air (550 € avec les jantes alu de 16″ et l’accoudoir central avant) ou l’ESP (350 €). Pour profiter du pare-brise Zénith, ce sont 450 € qu’il faudra ajouter à la facture.
Par chance, Citroën est coutumière des promotions alléchantes, ce qui permet à la C3 de s’afficher à des tarifs « décents » et compétitifs par rapport à la concurrence. Nul doute que cela saura motiver certains acheteurs et ils auront raison, tant elle mérite sa place parmi les références de la catégorie. Le 1.4 gagnerait toutefois à subir une petite cure de rajeunissement afin d’arborer un couple davantage présent à bas régime et des consommations plus raisonnables.