Essai BMW M4 Compétition

BMW et Michelin main dans la main

Pour David, ce sera un exemplaire jaune Sao Paulo. Direction le circuit Michelin de Ladoux, histoire de se mettre dans les meilleures conditions pour en prendre le volant sans arrière-pensée. Le manufacturier clermontois a pourvu son modèle d’essai de Pilot Sport Cup 2 Connect, spécialement conçus par leurs équipes de pilotes et d’ingénieurs dédiés. Au-delà de leurs capacités à sublimer les performances de l’auto, ils permettent de garder un œil sur quelques paramètres.

Ainsi dotée, sa BMW M4 Competition peut faire parler la poudre. Dans le canon, un 6 cylindres twin turbo 3.0 de 510 chevaux, soit 10 de plus que la précédente. Ce bloc, les plus chanceux le connaissent déjà, puisqu’il est déjà présent sous les capots des X3 et X4M. Pour l’accompagner, une boite automatique à convertisseur, et non une double embrayage. Cette nouvelle M4 n’a pas perdu de son son légendaire. Elle s’arrache du bitume dans un vacarme harmonieux, pour le pur bonheur des oreilles.

Un mode « Drift »

Pour contenir le poids à 1 700 kg, il existe un pack dit « Performance Piste », comprenant des somptueux baquets et des freins en carbone céramique notamment. Voies élargies, amortissement piloté, électronique à la carte, il n’y a plus qu’à ! D’entrée de jeu, il comprend avec la direction d’une précision rectiligne, que la mise au point se montre de haut niveau. En outre les gommes développées pour elle exacerbent son niveau de jeu. La motricité de cette puissante propulsion impressionne, malgré le rythme infernal qu’il lui impose.

Lors des changements de direction, elle fait preuve d’une stabilité assez inattendue, compte tenu de son poids. Il faut la balancer et enlever le pied de l’accélérateur pour embêter le train arrière et la mettre en position pour se lancer dans un drift (elle a même un mode permettant de noter les dérives de 1 à 5 étoiles). Pour éviter toute déconvenue, il règle la force de l’intervention de l’électronique. De quoi satisfaire tous les publics, des plus exigeants aux pilotes du dimanche. Le freinage se montre à l’avenant et facilement dosable.  Néanmoins sa consistance change au bout de quelques tours.

De superbes baquets confortables

Votre serviteur a mis la main sur un modèle bleu Portimao. Cette couleur sombre intègre mieux la calandre verticale aux barrettes horizontales. Cet avant rendra cette génération spéciale dans l’histoire des M4, c’est certain. En prenant le temps de l’observer, on est tout de même charmé par sa musculature teintée d’une certaine élégance. Elle en fait beaucoup, mais pas trop non plus. En croisant une vieille copine, une Nissan GT-R Nismo, on se rend compte de la relative discrétion de l’Allemande.

Avec ces superbes sièges, on craignait un peu pour le quotidien. Les coussins latéraux gonflables aident tous les types de gabarits à être à l’aise. Une fois installé, comme le précise notre camarade de balade « je suis bien calée ! Je ne bouge plus ! ». On ne va pas se mentir, les montées et descentes demandent quelques efforts pour les moins sportifs d’entre nous. Cela étant, leur confort ne pose pas de soucis outre mesure pour voyager. Après une liaison paisible de 350 km par les petites routes, nos dos fragiles ne se sont pas plaints de douleur.

Une voiture réglable à la carte

Cela, on le doit aussi à l’amortissement piloté et réglable de cette BMW M4 Competition. En dehors des circuits, elle se montre bonne voyageuse. Pour cela, il suffit de sélectionner le mode Road et fermer les valves de l’échappement. On profite alors de l’excellente sono, des équipements dernier cri et du niveau de confort que n’ont pas certaines concurrentes parfois moins puissantes. Assez rapidement, on oublie d’ailleurs que l’on conduit un des coupés sportifs les plus efficaces du moment. Mais cela nous a juste permis de nous concentrer sur l’essentiel, à savoir le plaisir de conduite. Pour cela, nous avons rejoint une de nos routes préférées de Côte d’Or, servant au championnat de course de Côte.

Les touches M1 et M2 permettent de régler deux programmes de conduite à la carte. Moteur, boite, freins, suspensions dans leur mode le plus radical, à l’exception du DSC. Contrairement à David, en cas d’embardée, on ne finit pas sur du gazon, mais dans un ravin. Une impulsion, et la M4 Competition se transforme en monstre de la route. Elle décolle alors comme un avion, et les rapports passent à 7 000 tr/min. L’échappement libéré nous plonge dans une ambiance de rallye. La direction ne perd pas en précision, malgré l’état de la route pas toujours lisse dans certaines courbes serrées.

Amusante aussi sur la route

Le train avant plonge à la corde en un coup de volant, et l’autobloquant nous aide à nous extirper des virages sans nous écarter de la ligne, même pied au plancher. On sent l’intervention de l’ESP, qui ne donne pas l’impression de retenir exagérément la puissance de la voiture. Au bout de quelques passages, on comprend alors qu’on va pouvoir enlever quelques crans du DSC pour s’amuser un peu avec le train arrière. On passe alors de M1 à M2 suivant l’humeur et le virage. C’est un peu de la triche, mais ces débuts de dérives maitrisées par l’électronique, on A-DORE !

L’expertise de BMW Motorsport dans la gestion du compromis de l’amortissement, impressionne. Les suspensions gardent toujours un minimum de ouate. Cela limite les tressautements et préserve aussi la personne derrière le volant. On va vite, sans trop faire souffrir les lombaires. On a emmené suffisamment de voitures ici, pour se rendre compte que cette BMW nous ménage. On touche là l’une des meilleures qualités de la voiture. Les freins finissent par sonner la fin de la récréation. Toutefois, il suffit de les refroidir à une allure normale, avant de pouvoir à nouveau les solliciter au maximum de leur niveau. La pédale by wire permet d’ailleurs de gérer sa consistance, pour rendre son utilisation plus docile.

Dès 104 550 € + 30 000 € de malus!

En France, BMW ne commercialise que les versions Competition. Du coup, le ticket d’entrée s’affiche à près de 104 550 €. Notre modèle bleu avec les options fait grimper le bon de commande à 133 375 €. Et dans notre beau pays, il faut ajouter un malus de 30 000 € aux frais de carte grise. En rendant nos clés… ou plutôt nos mini-smartphones servant de télécommandes, on s’attend à voir venir une déclinaison encore plus radicale. Une M4 4 roues motrices arrivera en cours d’année. Maintenant, on se demande avec gourmandise si la M3 offre le même plaisir ?

+ ON AIME
  •  Agrément de conduite
  • Amusante grace à ses multiples réglages
  • Compromis Confort / Sportivité
ON AIME MOINS
  •  Chère
  • Encore des options
  • Calandre sujette à débat

BMW M4 Competition
Prix (à partir de) 104 550 €
Prix du modèle essayé 133 375 €
Bonus / Malus + 30 000 €
Moteur
Type et implantation 6 cylindres en ligne – Injection directe twin turbo essence
Cylindrée (cm3)  2 993
Puissance (ch/kW) 510 / 375
Couple (Nm) 650
Transmission
Roues motrices ar
Boîte de vitesses auto 8 rapports
Châssis
Freins carbone-céramique
Jantes et pneus ar 285/30 ZR20 – av 275/35 ZR 19
Performances
Vitesse maximale (km/h) 290
0 à 100 km/h (s) 3,9
Consommation
Cycle mixte (l/100 km) 10,2
CO2 (g/km) 233
Dimensions
Longueur (mm)  4 794
Largeur (mm)  1 887
Hauteur (mm)  1 393
Empattement (mm)  2 857
Volume de coffre (l) 440
Poids (kg)  1 700

(11 commentaires)

  1. Superbe, sauf la plaque d’immat qui barre la calandre!

    Une des dernières 100% thermique, 160000 € le joujou malus compris, ça commence à piquer. a ce niveau de prix, qui va pouvoir l’acheter? surtout que quand on est prêt à mettre 160 k€ dans un coupé, on doit pouvoir pousser à 200 k€, et là le champ des possibles devient encore plus sympa, Porsche, Ferrari, Lamborghini, jaguar…

    On se rend compte aussi que lorsqu’il y a des chevaux, il y a aussi des kg! on flirte avec le poids d’un VE avec une belle batterie et ce n’est pas la version 4RM, qui devrait encore augmenter la masse.

  2. Trop, c’est trop, la Série 6 (type E24) faisait 4,75 m de longueur et 1,5 tonne … c’était un graaaand coupé pour l’époque.
    Naïvement, j’aurai pensé que la M4, le coupé de la M3, avec un si petit matricule aurait des dimensions plus mesurées avec les conséquences positives qui en suivent, moins de poids, moins cher, etc.
    Le résultat des courses, cela fait 1,7 t et près de 4,80 m de longueur.
    Ils ne se ferment pas la porte à un potentiel bien plus important de client en faisant des GT « paquebot » ?
    Cela fait vraiment un coupé à l’Américaine… sauf que ces dernières sont à moitié prix !

  3. Ce n’est pas la calandre le sujet à débat (car elle est très belle je l’ai vue en réelle)mais la plaque d’immatriculation qui la gâche. ALFA en son temps a résolu le problème en la mettant sur le coté et c’était très réussi.

  4. D’accord avec SGL, cette M3/4 a bien enflé et est devenu aussi longue et grosse qu’une M5 E39, dotée d’un V8 atmo, d’une boite manuelle et d’un vrai autobloquant.
    Là, on a une boite auto, dans une M ! Si je voulais rouler en allemande avec plein d’électronique et une boite auto, il y aurait marqué AMG sur la malle.
    Et ils ne savent toujours pas faire des freins qui tiennent, chez BMW…

  5. On a bien compris que c’est une sorte de chant du cygne, ô combien désirable !
    Si j’en avais les moyens elle ferait bien partie de mon garage.

  6. Elle a très bonne presse en tout cas

    Et un 6 cylindres !!!

    Pas de version propulsion et BVM pour la France ?

    🙂

  7. le must de BMW…!
    le déploiement de technologie et l’aboutissement de cette voiture semble impressionnant.*
    dommage pour le look de la calendre qui est surprenant et sera tres clivant

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