30 km pour essayer une Audi TT coupé, cest beaucoup trop court. Mais on ne va pas non plus rechigner à lidée den prendre le volant. Pour cet essai découverte, limportateur ma demandé de choisir : 3.2 atmosphérique à quatre roues motrices de 250 chevaux ou traction 2 litres turbo de 200 ch. Le choix a été fait : jai laissé tombé le V6 pour la « petite » version turbo.
Ayant repéré les lieux déjà auparavant, je pouvais donc me concentrer uniquement sur la route plutôt que sur le road-book. Très vite, on prend le rythme du plaisir. Mais il faut shabituer à lenvoi de la puissance sur le train avant. Exercice : des gravillons à lentrée de lautoroute sont trop tentants. Je my glisse, disons que je my précipite, donne encore un petit coup de gaz en tournant le volant. Lavant de lAudi se met à chasser. Genre « je veux aller tout droit ». On rattrape le coup facilement, remarquant au passage que la motricité reste fidèle au poste, pour ensuite relancer la mécanique histoire darriver sur lautoroute avec laileron déployé.
Si jai un peu cherché la bête, un bitume plus propre montrera quand même, plus loin, que lAudi TT a une tendance certaine au sous-virage si on décide de la malmener. Une réaction cependant facile à apprivoiser pour le commun des mortels puisquen relâchant la pression sur les gaz et en guidant les roues, la voiture retrouve le droit chemin. Ou du moins celui quon lui dicte. Cette vivacité est une caractéristique recherchée par les concepteurs. Du moins cest ce quils affirment. Ils voulaient gommer la placidité du précédent modèle. Ben, cest réussi car cette version est alimentée à la dynamite. Et si on perd un peu les pédales, lélectronique est prête à servir avec ABS, EDS, ASR et ESP.
Il est vrai que le châssis a été remanié en profondeur sur cette génération TT Coupé. Les ingénieurs ont carrément repensé tous les composants. Leur objectif était dobtenir « un comportement directionnel propre de neutre à légèrement sous-vireur jusqu’à la limite de la stabilité ». Jémettrai un léger doute sur le « légèrement », mais comme je lai dit plus haut, ce trait de caractère est tout à fait contrôlable. Ce qui le rend sympathique.
La TT utilise dorénavant un train arrière à quatre bras par roue. Bonne idée. À lavant, on retrouve un système McPherson. Les paliers de pivot, la traverse porteuse de train et les bras transversaux sont en aluminium pour réduire les masses non suspendues. Pour la rigidité, les traverses porteuses des trains avant et arrière sont vissées à la caisse. Sur la route, on subit la fermeté de cette suspension. En même temps, cest un coupé 2+2. Autant quil reste un peu viril.
À partir de 120 km/h, un aileron se déploie à larrière. Il est là pour améliorer la déportance à larrière. Souvent, ce genre dappendice reste invisible pour le conducteur. Pas ici ! Et lorsque lon redescend à moins de 80 kilomètres heure, il rentre au bercail. En faisant Bong. Mais si lidée dun aileron vous plaît, il est possible de le faire sortir via un bouton sur la console. Parmi les nouveautés de la TT, on a aussi une direction électromécanique à crémaillère à démultiplication directe. Elle bénéficie dune efficacité discrète car elle se montre précise et ferme tout en nous épargnant les muscles du bras. Tout petit bémol pour les freins qui jouent à la floche en attaque. Le mordant nest pas exceptionnel, nécessitant un petit temps dadaptation. Le principal étant quand même que la voiture sarrête au bon moment. Grâce notamment à lamplification de freinage durgence.
Le bruit du moteur turbo est vraiment enivrant. Moteur connu, car déjà monté dans plusieurs voitures du groupe, ce quatre cylindres 2.0 TFSI de 147 kW (200 ch) développe 280 Nm de 1800 à 5000 tr/min. Inutile de dire quil est souple. Ce quatre cylindres à course longue est un véritable scout : toujours prêt. On peut soit se la jouer soft en se reposant sur le couple, soit le faire rugir (de plaisir) et sen mettre plein les oreilles et les mirettes. Youpi. Le 0 à 100 km/h est réussi en 6,6 s avec la boîte manuelle. Laquelle est à six rapports avec carter allégé. Elle se montre efficace et parfaitement adaptée au caractère de la voiture et du moteur. Enfin, un autre atout de ce moteur, cest sa sobriété en conduite normale. Ainsi, le cycle mixte de 7,7 litres annoncé nest pas utopique.
LAudi TT Coupé nest pas une vraie 4 places. Inutile despérer transporter trois Top Model à bord. Les places arrière cest de lappoint pour des enfants ou les petits gabarits. Par contre, on peut rabattre la banquette pour partir seul ou en couple avec armes et bagages dans le grand coffre offrant de 290 à 700 litres de volume. Lhabitacle est tout en sport avec un petit volant trois branches. Il est aplati dans sa partie inférieure pour faciliter laccès à bord. Sa jante est recouverte de cuir Nappa. On note aussi que la console centrale arbore maintenant trois buses daération au lieu de deux. Toujours de forme circulaire. Le combiné dinstruments est coiffé par une visière sphérique. On y retrouve les deux grands cadrans caractéristiques de forme tubulaire. Autre nouveauté : un grand tachymètre numérique à l’écran de l’ordinateur de bord de série. Enfin, la visibilité est bonne, sans être extraordinaire. Typique dun coupé. Dautant quon est assis assez bas.
Voilà, lessai est presque terminé. On jette un dernier regard sur cette Audi. La TT affiche le Single Frame tout en gardant ses galbes qui ont fait le succès de la version précédent. Les ouïes placées sous la calandre et les phares ailés sont du plus bel effet. La nouvelle version gagne en dynamisme par son image, mais aussi par son comportement. Même si elle perd la symétrie entre la proue et la poupe. Il faut dire quelle est plus grande, plus longue et plus haute. Elle affiche un aérodynamisme amélioré avec un Cx de 0,30 (contre 0,34 pour la génération précédente). Notez que la carrosserie recourt à lASF (Audi Space Frame), mais ici laluminium nest pas seul. Lacier est omniprésent, de lordre de 31 %, surtout à larrière, pour léquilibre de lauto. Toutefois la TT reste légère avec un poids à vide du TT 2.0 TFSI de 1260 kg.
Il est temps de rendre la clé avec un petit pincement au cur. Cette histoire fut trop courte. Pour lallonger, il ne reste plus quà économiser un bon 35.000 euros.