Audi A2 et Audi A3 Cabriolet. Ce sont à peu près les seuls échecs commerciaux de ces deux dernières décennies chez la marque aux anneaux, qui a pour habitude d’afficher des chiffres de ventes admirables quelque soit le segment. Le premier modèle cité semble définitivement enterré mais pas question d’abandonner le second qui, sur le papier, est un véhicule qui peut cartonner sur certains marchés éminemment stratégiques comme celui des Etats-Unis. Là-bas, le cabriolet y est très apprécié dans certains coins et compte tenu des volumes de vente possibles, Audi a tenu à revoir très lourdement sa copie en retentant l’expérience du cabriolet compact de segment C. La précédente génération partageait beaucoup d’éléments avec la Volkswagen Golf Cabriolet, jusqu’à la silhouette générale de l’auto : contrairement à la BMW Serie 1 Cabriolet, sa rivale de chez Audi tendait franchement vers la physionomie deux volumes avec une poupe un peu lourde et un style pas franchement dynamique. Mais ça, c’était avant que la marque aux anneaux présente sa nouvelle génération d’A3 à la stratégie globale : après les A3 et A3 Sportback toujours très ouest-européennes, la gamme s’enrichissait dernièrement d’une inédite version quatre portes pour partir à la conquête du reste du monde. L’A3 Cabriolet qui arrive aujourd’hui est directement basée sur cette récente A3 berline.
Belle ?
Aucun doute, c’est déjà beaucoup mieux à regarder. Dans cette grande famille de la dernière A3 (on en est déjà à la quatrième version de carrosserie différente après la trois portes, la cinq portes et la berline), il faut bien reconnaître que les designers se sont un minimum cassés la tête pour donner de la personnalité à chaque version malgré un style de base vu et revu depuis fort longtemps. Etroitement dérivée de l’A3 Berline, cette nouvelle A3 Cabriolet paraît plus grande que l’ancienne (+18 millimètres en longueur, +20 millimètres en largeur mais -15 millimètres en hauteur) et surtout, nettement plus statutaire. L’intégration de la « vraie » malle arrière lui donne clairement plus d’allure et même si certains la confondront peut-être avec sa grande sœur de la gamme A5, on voit mal qui pourrait regretter les lignes de l’ancienne mouture. Aucun regret non plus à l’intérieur avec une planche de bord désormais bien connue, la même que dans les autres A3 et qui reste un modèle de qualité et de simplicité dans le segment C. Il n’y a en revanche aucun miracle aux places arrières où, malgré quelques efforts de conception, l’espace disponible posera quelques problèmes aux grands gabarits surtout lorsque la capote est mise en place. A noter que le coffre est plus grand qu’avant avec 320 litres lorsque la capote est déployée.
Une fois passé au volant de l’auto, capote fermée, vous être d’abord flatté par le bon niveau d’insonorisation qui vous isole efficacement des nuisances du trafic comme des bruit d’air sur l’autoroute. Certes, nos modèles d’essai étaient tous équipés de la capote « acoustique », une option à 300 euros censée améliorer ce niveau d’insonorisation. Evidemment, nous avons choisi de faire le plus gros du parcours sans le haut, en actionnant très vite la commande de capote qui permet de découvrir l’auto en 18 secondes en roulant jusqu’à 50 km/h. Vous voilà alors aux commandes d’un cabriolet idéalement taillé pour la balade côtière, fort d’un amortissement au tarage confortable même sans la suspension réglable électroniquement, et ce malgré nos jantes optionnelles de 19 pouces. Le niveau de remous dans l’habitacle est raisonnable surtout si vous avez installé le filtre sur les places arrières (tant pis pour la ligne), l’environnement intérieur est intuitif et si vous avez les moyens d’optionner votre auto, vous pouvez bénéficier d’un arsenal technologique très poussé que ce soit au niveau de l’interface de navigation ou des équipements de sécurité. La boîte S-Tronic est efficace mais pas obligatoire puisque la commande de la boite manuelle à six vitesses est très agréable au maniement, en essence comme en diesel.
Raisonnablement dynamique
Reprenant la sacro-sainte plateforme MQB, l’A3 Cabriolet progresse aussi sur le plan dynamique. On compte en moyenne sur un gain de 50 kilos sur la balance malgré les dimensions en hausse. L’auto est inévitablement plus lourde que les autres variantes de l’A3, sa physionomie de cabriolet quatre places pénalise évidemment son comportement par rapport à ces dernières. Mais sans atteindre la tenue assez sidérante d’une A3 berline équipée de pneus haute performances, l’A3 Cabriolet n’est pas un tue-l’amour en conduite sportive. Il y a plus de roulis et de mouvements de caisse mais on reste à des niveaux très respectables en matière d’efficacité. Mention spéciale pour notre version TFSI 1,8 litres 180 chevaux en traction : la motricité fait rarement défaut, les performances sont correctes et surtout, la sonorité du quatre cylindres est étonnamment flatteuse et se rapproche de la S3 notamment sur les bruits au rétrogradage. Autre surprise, le TDI 150 préserve efficacement vos oreilles de l’affreux cliquetis mazouté et reste discret en toutes circonstances. Dans tous les cas, la consommation reste à un niveau honnête par rapport au niveau de puissance, même si vous approcherez fatalement les 20 litres en conduite très musclée avec le TFSI 180. C’est pourtant bien à des allures tranquilles que cette nouvelle A3 Cabriolet se montre la plus agréable à conduire, si possible avec beaucoup de soleil et une très bonne playlist dans le système Audio. Et un peu de Biafine à l’arrivée.
Sans concurrente directe, pour l’instant
31 730 euros, c’est le prix de base de l’A3 Cabriolet dans sa version d’entrée de gamme avec le bloc TFSI de 125 chevaux. Comme d’habitude sur un carnet de commande d’une automobile premium allemande, l’addition grimpe très vite en fonctions des motorisations et du niveau d’équipement choisi. Comptez 39 770 pour une TSFI 180 chevaux S-Line, 39 300 euros pour une TDI 150 S-Line. Plus généreuse aux places arrières et tout aussi confortable, une Opel Cascada se négocie moins cher, les Renault Megane CC et autres Peugeot 308 CC aussi. Mais en admettant que la clientèle visée snobe généralement ce genre de référence généraliste, cette nouvelle A3 Cabriolet est toute seule dans sa catégorie des cabriolets compacts premium en attendant la BMW Serie 2 Cabriolet qui ne sera présentée que l’année prochaine. Un vrai boulevard.
+ |
Style enfin affirmé |
Confort de roulage | |
Insonorisation | |
– |
Tarification premium |
Espace limité à l’arrière |
Audi A3 Cabriolet | ||
1.8 TFSI 180 | 2.0 TDI 150 | |
Motorisation et transmission | ||
Moteur – Type | 4 cylindres en ligne
4 soupapes par cylindre |
4 cylindres en ligne
4 soupapes par cylindre |
Carburant | Essence | Diesel |
Cylindrée (cm3) | 1798 | 1968 |
Puissance (kW / ch @ tr/min) | 132 kW / 180 @5100 | 110 kW / 150 @3500 |
Couple (Nm @ tr/min) | 250 @ 1250 | 340 @ 1750 |
Boîte de vitesse – Type | Automatique | Mécanique |
Nombre de rapports | 7 | 6 |
Roues motrices | Avant | Avant |
Performances | ||
0 à 100 km/h (sec.) | 7,8 | 8,9 |
Vitesse maximale (km/h) | 242 | 224 |
Consommations | ||
Cycle mixte (l/100 km) | 5,8 | 4.2 |
Emissions de CO2 (g/km) | 133 | 110 |
Dimensions | ||
Longueur (mm) | 4420 | |
Largeur (mm) | 1790 | |
Hauteur (mm) | 1400 | |
Empattement (mm) | 2590 | |
Poids (kg) | 1430 | 1460 |
Volume de coffre (l) | 320 | |
Réservoir (l) | 50 | 50 |
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