Disons le franchement, et sans préambule, la MiTo est décevante si on la prend pour ce qu’elle n’est pas… Elle n’est pas une sportive, mais simplement une citadine BCBG, et il faut donc la conduire comme telle. En effet, dans une conduite quotidienne, elle reste une bonne petite auto assez confortable, peut être un peu ferme dans ses suspensions pour passer tous les dos d’âne, nids de poule, gendarmes couchés et toute la ménagerie des obstacles citadins.
Une citadine oui, mais alors à quoi bon opter pour le T-Jet de 155 ch ? Dans un tel usage, la version 120 ch, voir l’atmosphérique de 78 ch devrait s’avérer suffisant… Tout downsizé soit-il, ce moteur est plein d’énergie et laisse à penser qu’une utilisation sportive est à l’ordre du jour. Tout comme le système DNA censé changer la physionomie du véhicule. Las, le DNA s’avère surtout une béquille qui tente tant bien que mal de corriger les défauts du châssis. Ce qu’il n’arrive d’ailleurs pas à faire tant la tâche est grande, que ce soit par les défauts de ce dernier ou par la fougue du moteur.
Le 1.4 T-Jet propose 155 ch, et un couple de 206 Nm disponible à 2000 tr/min. L’utilisation du mode Dynamic du DNA nous donne accès à 230 Nm de couple, et un affichage de la pression du turbo dans l’afficheur matriciel de l’instrumentation. Voilà pour les chiffres. A l’usage, le moteur s’avère agréable, par sa souplesse comme par sa sonorité assez plaisante pour un 4 pattes. Il reprend volontairement en bas régime et monte allègrement dans les tours. Cela dit, comme tout turbo, n’espérez pas de lui une poussée continue jusqu’à 6000 tours. Il sera temps d’user de la boîte 6 vers 5000. Pousser plus loin n’apporte rien en performances et ne fera qu’accroître le niveau sonore et la consommation. Le mode Dynamic répond clairement avec plus de vivacité, et de l’autre côté le mode All-Weather permet de conduire avec plus de sécurité sur chaussées plus glissante, le couple moteur étant fortement réduit dans les bas régimes. On aurait presque l’impression de démarrer sur le second, ou même le troisième rapport…
Dommage que le châssis ne permette par de tirer parti de ce moteur. Premier point noir, la direction. Le dispositif d’assistance électrique s’avère pourtant globalement assez satisfaisant dans l’effort ou le retour d’information, beaucoup moins dans la précision. Et malgré le différentiel électronique Q2, les choses se compliquent singulièrement en accélération. Il faudra proscrire tout accélération un peu forte en virage, sous peine de tirer tout droit. Pas question de remettre les gaz en sortie de rond point avant d’avoir remis les roues en ligne droite… Et même dans ce cas, il faudra sérieusement se cramponner au volant pour tenir le cap avec le pied au plancher.
Pour les suspensions, assez fermes on l’a vu, les amortisseurs à ressort de rappel, censés permettre de combiner confort en usage standard et raideur en usage sportif, ne donne pas entière satisfaction. Le manque d’amortissement provoque des réactions assez difficilement contrôlables sur route déformée, avec des situations parfois dangereuses, comme un lever de pied en virage qui peut rapidement se traduire par un arrière qui aura tendance à vouloir passer devant… Cela ne la rend pas dangereuse, mais pas rassurante non plus. Autant de commentaires qui n’empêchent nullement de l’apprécier dans un usage quotidien, surtout avec la souplesse de son moteur, mais sont quelque peu gênants pour un modèle qui affiche aussi fièrement ses prétentions sportives, ce pour quoi il ne faut donc vraisemblablement pas la prendre…
Au final, la Mi.To déçoit, et ses deux dispositifs électroniques DNA et Q2, présentés par Alfa Romeo comme de véritables outils de sécurité et de performance ne sont que des béquilles qui peinent réellement à palier les défauts du châssis. Un châssis il est vrai hérité de la Punto et qui donne ici naissance à une auto assez peu rassurante et prévisible dans son comportement. On en vient clairement à se demander comment les choses vont bien pouvoir se passer avec les quelques 240 ch de la GTA…
Cela dit, Alfa Romeo semble conscient du problème, car la MiTo a reçu une batterie de modifications concernant ses amortisseurs ou sa direction. Une évolution dont ne bénéficiait pas notre modèle d’essai.
Lire aussi :
– Essai Alfa Romeo Mi.To – 1/4 – Présentation