Présentation générale
C’est à l’occasion du salon de Paris 2014 que Peugeot a présenté sa nouvelle 508 bénéficiant d’une évolution tant au niveau du style que des motorisations. Dans ce segment D, la marque au Lion entend bien afficher sa montée en gamme en embarquant de nouveaux équipements et en différenciant sa famille des grandes routières en berlines tricorps en breaks.
On croit savoir que la version à chaîne de traction hybride diesel que nous avions essayé lors de sa sortie ne sera plus la piste exploitée à compter de 2016 ou 2017 les travaux se concentrant sur l’hybride essence porteuse d’avenir pour le marché chinois plus spécifiquement. Pour l’heure une demande existait notamment de certains pays de l’Est pour cette auto à l’allure très typée.
Style extérieur
Peugeot à partir de son break 508 SW n’a pas eu grand mal à apporter un petit côté baroud à sa RXH avec une surélévation de la caisse de 5 centimètres, avec un sabot avant, des entourages de passages de roues et des bas de caisse en plastique et le bouclier avant massif et griffé en bas par les triplettes LED. Les projecteurs avant constitués de 3 modules de 4 LED chacun, auxquels il convient d’ajouter 3 LED complémentaires sur l’extérieur du projecteur pour la fonction éclairage additionnel statique en virage, assurent une signature lumineuse originale, qui se révélera très efficace sur les petites routes tourmentées de campagne.
La ligne générale respire le clacissisme sans faute de goût. La très grande verrière supérieure rompt quelque peu l’aspect massif et s’inscrit parfaitement bien dans l’esprit d’une auto agréable à regarder, notamment latéralement avec cet arrière fluide et des jantes en alliage de 18 pouces, du meilleur effet. Il faut dire que par rapport à la berline 508, cette nouvelle Peugeot voit son porte à faux avant augmenter de 12 millimètres, alors que celui de l’arrière gagne 22 millimètres. Au niveau aspect extérieur ça change tout !
Style intérieur et équipement
A l’intérieur nous ne trouvons pas d’originalité particulière. Un style épuré, faisant appel à des matériaux de qualité et privilégiant la fonctionnalité tout en garantissant un haut niveau de finition, permet de disposer d’un ensemble intérieur tout à la fois classique, complet et rationnel.
Au centre la planche de bord et, de bas en haut nous trouvons : l’écran multifonctions, en dessous le panneau des commandes de Navigation, Media, Set Up, Web… puis, à l’étage inférieur, les commandes d’une climatisation bi-zone efficace avec en plus les interrupteurs des sièges chauffants. Au plafond nous découvrons les témoins de ceintures de sécurité, la commande d’ouverture du rideau d’occultation du toit panoramique.
Le siège conducteur à commandes électriques tous azimuts, couplé au réglage de la colonne de direction garantit une position de conduite toujours judicieuse. Le siège passager dispose lui aussi de ces réglages électriques. Les sièges mi-cuir aux teintes contrastées gris clair et noir égaient à peine un tableau de bord et un volant bien noirs…
Au niveau des cadrans, tous circulaires, on voit réapparaitre un compte-tours à la place de l’économètre de la version hybride initiale. Luxe technologique, le conducteur peut surveiller, tout aussi bien, la température d’huile, du liquide refroidissement et la jauge de carburant.
Bien évidemment, régulateur et limiteur de vitesse se commandent au volant comme le volume de la radio, la prise des appels téléphoniques grâce à l’appariement Bluetooth. Le système démarrage mains libres, le frein de parking électrique automatique, la surveillance d’angle mort, la caméra de recul et le Connect SOS Peugeot faisaient partie du package de notre véhicule d’essai.
Une lame escamotable placée face au conducteur permet de recevoir des informations concernant les données essentielles relatives à la conduite. Petit bémol à ce propos, le reflet sur le pare-brise, quasi permanent, du puits d’escamotage de cette lame.
Autre remarque négative dans un ensemble d’un très bon standing : l’étroitesse des rangements que ce soit la boîte à gants ou encore les petits espaces devant et en arrière de la commande de boîte auto. On se rattrape avec les porte-bouteilles placés judicieusement devant les ouïes de climatisation, implantation bien utile quand la température extérieure dépasse les 35 degrés.
Modularité/Habitabilité
L’espace intérieur n’est pas compté mais monter à bord n’est pas évident pour les personnes de grande taille. Descendre pas plus, quelle que soit la taille, il s’avère en effet difficile de ne pas récupérer sur son pantalon la boue accumulée sur les bas de caisse proéminents. Les places arrière sont également généreuses et confortables, y compris en position du milieu avec pour toutes, un espace généreux pour les jambes.
Le coffre peut voir sa contenance passer de 512 litres à 1596 (banquette arrière rabattue), avec un fond bien plat, un filet d’arrimage et un volet supérieur motorisé de protection (de série), il se montre très intéressant quant au volume mais tellement profond que certains bagages seront difficilement accessibles à l’arrivée s’ils n’ont pas été empêchés de se nicher tout au fond, semblant même vous narguer. Son ouverture et fermeture électrique sont appréciables.
Moteur et transmission
Comme nous l’avons indiqué, Peugeot a changé de politique en matière d’hybride pour la 508 en délaissant ce couplage diesel-hybride mais, a poussé les feux pour concevoir un moteur diesel de dernière génération, le 2,0l BlueHDI, que l’on a vu apparaitre sur la berline et que l’on retrouve sur notre 508 RXH d’essai accouplé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Ce moteur, conforme aux normes Euro 6. offre une consommation mixte de 4,6 l/100 km avec des émissions contenues à niveau très bas de 119 g/km de CO2.
Sur cette version RXH diesel, la transmission automatique ne sert que les roues avant et non une transmission intégrale comme sur l’hybride. Trois modes électroniques de roulage sont sélectionnables : normal, sport et terrain glissant.
Châssis, confort et comportement
Avec une suspension très élaborée dotée d’un train avant à double triangle et pivot découplé et d’un train arrière multibras, notre 508 RXH diesel 180 chevaux disposait de jantes alliage de 18 pouces chaussées de pneus Michelin en 245/45 R.
Malgré un encombrement non négligeable (4,83 m de long pour 1,86 m de large) et un poids respectable (1650 kilos), l’auto se montre d’emblée agréable, silencieuse et facile à conduire, même si la vision vers l’arrière avec le rétroviseur central se révèle très médiocre.
La boîte auto à convertisseur monte les rapports en douceur et reprendre la main aux palettes est un jeu d’enfant fort pratique pour bénéficier rapidement de frein moteur, par exemple. Le recours au mode Sport décale quelque peu la loi des passages de rapports et semble imperceptiblement affermir la direction. En tout cas, la différence est nettement moins marquée que sur certaines grosses berlines allemandes.
Au plan de la tenue de route, les qualités intrinsèques de la suspension se retrouvent volant en main. Toutefois, le poids important sur l’avant, conjugué avec la hauteur de caisse, entraîne un peu de roulis en courbe et un léger tangage en accélération et au freinage.
La précision de la direction constitue un bel atout, comme le freinage, tout à la fois très puissant et progressif. La suspension, impeccable sur autoroute, n’aime pas trop aborder à basse vitesse des chaussées inégales ou des nids de poule sur les chemins, surtout que dans ces conditions avec les jantes de 18 pouces. Une sécheresse certaine est répercutée.
Le moteur que l’on a pu apprécier sur la 308 GT HDI n’a pas tout à fait la même vigueur dans notre 508 RXH mais les 180 chevaux sont bien présents et se montrent particulièrement dociles, discrets et efficaces en toute circonstance, surtout si l’on utilise d’un simple coup de doigt la palette pour rétrograder plus rapidement que la boîte ne pourrait le faire.
Les performances que nous n’avons pas toutes mesurées demeurent très intéressantes pour cette «grosse auto». La vitesse maxi s’annonce à 220 km/heure alors que le 0 à 100 est couvert en 9 secondes.
Sur un parcours d’essai totalement mixte de 1896 kilomètres, nous avons réalisé une consommation moyenne de 6,7 litres /100 km, ce qui constitue une belle performance. Il faut noter à ce propos le fonctionnement rapide et efficace du Stop&Start, qui doit être pour quelque chose dans la modicité de de cette consommation.
Le confort général pour les passagers mérite d’être loué. Une belle luminosité, une climatisation efficace, une assise et un maintien de premier choix pour le passager, une sonorisation de très bonne qualité, sont autant d’éléments constitutifs d’un bien être à bord fort appréciable.
Parlons argent
En date de 1er septembre, notre voiture, la 2,0L BlueHDi S&S EAT6 figure au catalogue du constructeur au prix de base de 43 250 euros. Il convient d’indiquer que nous disposions des options suivantes : accès et démarrage mains libres (500 €), de la peinture métallisée (700 €), du système Hi-Fi JLB (700 €) et des services connectés Peugeot (379 €). Le prix total s’élève donc à 45 529 euros. Précisons qu’avec un rejet CO2 maitrisé à 119 g/km, aucun malus ne frappe le véhicule, alors que le modèle identique en version hybride, bénéficie d’un bonus de 2 000 euros.
A titre comparatif il est sans doute bon de préciser que la 508 SW GT, avec le même ensemble moteur-boîte est facturée au prix de base de 42 800 euros.
En conclusion
En abandonnant l’hybride pour le diesel de 180 chevaux, la 5008 RXH perd sa transmission intégrale pour devenir une traction avant, assurant un excellent comportement routier mais ne permettant plus d’envisager une utilisation tout chemin.
Avec un équipement complet, un coffre au volume intéressant et un confort général de grand standing, cette 508 2.0 BlueHDi offre des performances de premier plan, grâce à un moteur puissant et souple, très bien servi par une boîte automatique douce et progressive. En termes financiers, la sobriété de ce moteur constitue un atout non négligeable pour les grands rouleurs.
Reste posée la question du choix entre cette version et la SW GT dotée du même moteur. La surélévation de la caisse de notre 508 d’essai assortie des quelques appendices de carrosserie demeure un choix à raisonner en fonction de ses propres goûts.
+ |
Boîte auto douce et efficace |
Volume du coffre intéressant | |
Comportement et confort agréables | |
– |
Manque de rangements |
Fermeté suspension à basse vitesse |
Peugeot 508 RXH 2.0 BlueHDi | |
Moteur | |
Type et implantation | 4 cylindres en ligne
Diesel |
Cylindrée (cm3) | 1998 |
Puissance (kW/ch) à tr/mn | 180 à 3750 |
Couple (Nm) à tr/mn | 400 Nm à 2000 t/mi |
Transmission | |
Roues motrices | Avant |
Boîte de vitesses | Automatique à convertisseur 6 rapports |
Châssis | |
Suspension avant | à double triangle |
Suspension arrière | multibras |
Freins | AV : disques ventilés 340 mm; AR: disques 290 mm |
Jantes et pneus | 245/45 R18 |
Performances | |
Vitesse maximale (km/h) | 220 |
0 à 100 km/h (s) | 9 |
Consommation | |
Cycle urbain (l/100 km) | 5,2 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 4,2 |
Cycle mixte (l/100 km) | 4,6 |
CO2 (g/km) | 119 |
Dimensions | |
Longueur (mm) | 4828 |
Largeur (mm) | 1864 |
Hauteur (mm) | 1525 |
Empattement (mm) | 2820 |
Volume de coffre (l) | 512/1598 |
Réservoir (l) | 70 |
Masse à vide (kg) | 1650 |
Photos : Gilles Vitry