Emissions de flotte UE plus limitées : l’Allemagne s’y oppose

L’ Allemagne initialement en faveur d’objectifs plus ambitieux

Selon des documents consultés par le magazine, les ministères des transports et de l’environnement avaient initialement convenu d’indiquer à l’UE – dans le cadre du dossier de définition de nouvelles limites d’émissions – que « plus d’ambition » était « nécessaire avant 2030 » et que de nouveaux objectifs intermédiaires devraient être introduits « pour exploiter les potentiels de réduction de CO2. »

Les deux passages supprimés

Les deux notations ont désormais été supprimées par le ministère des Transports. Le projet présentant la position allemande indique désormais un simple soutien aux nouveaux objectifs proposés par la Commission européenne pour la période post-2030, selon l’article.

L’Allemagne met en avant les e-fuels

Le ministère a ajouté qu’en plus des véhicules à zéro émission, il devrait être possible d’enregistrer « des véhicules qui ne peuvent être alimentés qu’avec des e-fuels  » à partir de 2035, rapporte Der Spiegel .

La position de l’Allemagne encore sujet à discussion outre Rhin

La position de l’Allemagne sur les plans de la Commission européenne nécessite toutefois un accord interministériel et des négociations sont en cours.

Les Amis de la Terre exhorte le gouvernement à fixer des limites plus ambitieuses

L’ONG environnementale Amis de la Terre Allemagne a quant à elle appelé le gouvernement à faire pression pour que soient mises en place des limites d’émissions plus ambitieuses pour le parc automobile, estimant que cela offrait notamment « l’opportunité d’un engagement clair du gouvernement » en faveur de la protection du climat.

« Pour que le gouvernement allemand atteigne son objectif de 15 millions de voitures particulières entièrement électriques en 2030, il doit maintenant faire pression sur Bruxelles pour renforcer la proposition de la Commission européenne concernant les limites de CO2 pour les voitures particulières », indique l’ONG.

Le ministre des Transports allemand veut inclure les hybrides rechargeables

Mais contrairement aux déclarations précédentes, le ministre des Transports Volker Wissing prévoit d' »affaiblir » l’objectif gouvernemental de 15 millions de voitures zéro-émissions sur les routes allemandes d’ici 2030 en incluant les hybrides rechargeables, selon l’article du Spiegel.

Les hybrides rechargeables et l’e-fuel : bouée de sauvetage de l’industrie automobile allemande ?

De nombreux militants pour le climat et des experts des transports rejettent l’idée que les voitures hybrides et les carburants électroniques (e-fuels) constituent des outils de réduction des émissions, mais l’industrie automobile allemande espère que ces technologies pourront offrir une bouée de sauvetage aux entreprises spécialisées dans les moteurs thermiques.

Flou artistique entre véhicules électriques et électrifiés

Ces dernières semaines, règne un flou « artistique » concernant le rôle que Volker Wissing souhaiterait attribuer aux moteurs thermiques et e-fuels pour les voitures particulières et si l’objectif du gouvernement d’au moins 15 millions de voitures électrifiées sur les routes allemandes d’ici 2030 incluait les hybrides.

Le traité de coalition mentionne deux fois l’objectif de 15 millions, mais la définition exacte de ce qui constitue une voiture électrique reste floue.

Notre avis, par leblogauto.com

Le ministère des Transports allemand milite donc en faveur des constructeurs automobiles allemands via la défense de l’e-fuel. Rappelons à titre d’exemple que Porsche prévoit des Carrera 911 e-fuel dès 2024.

En ce qui concerne les hybrides rechargeables, Berlin est clairement en opposition face au nouvel air du temps, ce type de motorisation apparaissant de moins en moins comme écologique …

(20 commentaires)

  1. défense de son industrie auto en Chine en sacrifiant les Panneaux solaires européens, *
    défense de son industrie auto face aux échéances du climat qui sont de plus en plus prégnantes (c’est déjà la sécheresse au Portugal, ça ne devrait pas tarder à flamber dans ce qui reste des forêts de l’Algarve)..
    Fidèle à la même ligne même si on change de Chancelier
    et j’évite de parler : fidèle au gaz russe…

    1. …et des rumeurs parlent que les Allemands envisageraient d’acheter des F-35 !
      Comme le dit Eric Trappier (Dassault) on veut faire l’Europe, les Européens achètent massivement des avions américains.

    2. Ils n’ont pas le choix, l’Allemagne comme d’autres pays Européens membres de l’OTAN ont pour mission le transport des missiles nucléaires US or il est évident qu’ils n’autoriseront jamais des avions Européens à les transporter. Et en Europe il n’y a qu’un pays qui produit ses propres missiles nucléaires c’est la France, le Royaume-uni utilisant des missiles US!

      1. On le sait @polo, mais c’est un prétexte pour imposer le F-35 !
        Le vrai besoin des Allemands est de replacer les 30 Tornado ECR de guerre électronique et de reconnaissance.
        Les bombes B-61, sont livrées uniquement sous décision américaine… Qu’ils assument leur mise en œuvre… Surtout qu’elle est dépassée dans son utilisation… Elle est gravitaire.
        Le problème est de commencer à mettre le F-35 dans l’arsenal allemand qui pourrait menacer le programme SCAF indispensable pour la souveraineté de l’Europe en matière conception d’avions de combat !
        Cela fait 60 ans que les Américains essayent de torpiller tous les programmes Européens.
        Ils ont réussi sur les avions patrouilleurs maritimes.
        L’indépendance de l’Europe est en danger !

  2. Aucune surprise l’Allemagne défend son industrie même si cela va à l’encontre du programme des élus peu importe. Par l’e-fuel c’est un peu abusé sachant qu’en théorie la quasi totalité des moteurs à combustion peuvent être adaptés.

  3. c est assez marrant de les voir defendre les efuels et pendant ce temps essayer dezinguer le nucleaire…

    En meme avec des verts au pouvoir la coherence n est pas de mise

  4. L’écologie, ça s’accommode de différentes manières, chacun sa sauce !
    Le plus important pour le climat c’est de montrer qu’on s’en occupe du genre une obligation de moyens sans garantie de résultat.
    C’est assez réaliste à défaut de plaire à tout le monde

    1. On n’arrive pas à imposer la taxe carbone… En fait, on n’arrive pas à se restreindre de notre goinfrerie au pétrole.
      C’est la situation géopolitique qui s’en charge !
      Ce sont les menaces de Poutine d’envahir l’Ukraine qui provoque une sorte de taxe carbone que nous n’avons pas le courage de mettre en place pour cause de période d’élection.
      Poutine serait un grand écolo !? 😉

      1. Intéressant @lym merci.
        Quand l’on sait quand 1974 fut le dernier budget excédentaire de la France, on se rend compte des effets catastrophiques de notre dépendance au pétrole… Pour l’économie française, c’est nager avec une ceinture de plomb.
        Il faut renforcer notre nucléaire au plus vite, remplacer le maximum de consommation de pétrole par l’électricité nucléaire ou EnR/H2.
        Le gaz pour l’Europe devient le nouveau pétrole, la dépendance devient grave et inquiétante dans la mesure qu’il sert de doublure aux EnR qui deviennent une part énorme en Europe.
        Se débarrasser du charbon sans gaz ou sans nucléaire devient presque impossible malgré ses conséquences catastrophiques sur la santé et l’environnement.
        Tout cela pousse l’Europe à passer au plus vite à la VE (avec un mixte de biocarburant) … à condition qu’elle fabrique ses batteries et semi-conducteurs de A à Z.
        Ce sont des enjeux extrêmement importants pour les 20 prochaines années !

        1. Le passage qui fait mal à l’ex-CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier):

          « Aujourd’hui, les causes de l’envolée des prix ne sont pas géopolitiques, mais essentiellement politiques. Nous étions dans un contexte, du moins dans l’UE et en partie aux États-Unis, où le synonyme d’énergie est devenu changement climatique. Alors que les pères fondateurs de l’UE avaient déclaré, à Messine le 2 juin 1955, lors de la conférence qui allait aboutir au traité de Rome et au traité Euratom, qu’« il n’y aura pas d’avenir sans énergie abondante et bon marché », la Commission européenne d’aujourd’hui ne s’intéresse plus qu’aux énergies chères (éoliennes et panneaux solaires photovoltaïques) voire très chères (hydrogène). Après avoir d’abord tenté de les développer au cours de deux décennies, puis contraint leur production par la voie législative et dépensé plus de 1000 milliards d’euros depuis 2000, ces énergies représentent seulement 2,9 % du bilan en énergie primaire (3). Libre à chacun d’apprécier le chemin qui nous sépare de l’objectif « Net-zéro (4) » pour 2050. »

  5. Ce ne sont pas les politiques allemands qui dirigent l’Allemagne, cela a toujours été les intérêts économiques depuis 1945.
    L’Allemagne fait tous ces choix « politiques » au travers du prisme économique et absolument pas de l’intérêt de l’Europe ou de l’écologie. Les écolos allemands sont les idiots utiles des puissances économiques allemandes. démanteler le nucléaire français les arrangent en ce moment car cela nous donne un avantage concurrentiel.
    favoriser les PV chinois les arrange car cela leur permet d’avoir les coudées franches pour vendre des voitures et du materiel en Chine

    Aucune décision politique allemande n’a été prise par positionnement politique, uniquement par intérêt économique.
    Je pense même que l’ouverture des frontières aux réfugiés par Merckel a été un intelligent moyen de rajeunir la population rapidement, trouver de la main d’oeuvre sous couvert d’un élan de générosité (qui lui est réel, heureusement que les allemands l’ont fait!). mais Si la situation de l’emploi en Allemagne avait été identique à celle de la France, je ne crois pas un instant qu’ils auraient ouverts les frontières

  6. https://www.6play.fr/e-m6-p_854/les-solutions-pour-sauver-la-planete-12-c_12923765
    Emission très intéressante pour savoir où l’on se situe par rapport aux objectifs de la COP21.
    On part de la moyenne des français à 11 tCO2eq / an.personne.
    On répond à 13 questions on obtient des étoiles vertes ou rouges.
    1 étoile verte correspond à 1/2 t de moins 1 rouge à 1/2 t de plus.
    Il y a maxi. 16 étoiles vertes à gagner pour arriver à 3 t.
    Les questions concernent :
    – la maison – 3 questions ,
    – l’alimentation – 3 questions,
    – les transports – 4 questions,
    – la consommation – 3 questions.

    Concernant les transports il y a 5 étoiles vertes à gagner. Avec une voiture électrique j’en ai au mieux 1.
    Si je veux gagner les 5 étoiles, il faut :
    – avoir la marche ou le vélo comme moyen de transport habituel,
    – faire moins de 5000 km/an en voiture,
    – aller sur son lieu de vacances en train,
    – ne pas prendre l’avion.

    1. Donc en résumé :
      – un français qui utilise sa voiture électrique pour aller au travail et en vacances émet seulement 1 000 kg CO2e de moins que le français moyen (étoile verte VE + pas avion),
      – un français qui va à son travail à pied ou à vélo, en vacances en train et ne fais pas plus de 5000 km par an émet 2,5 t CO2e de moins que le français moyen (3 étoiles verte mode doux + train pour les vacances + pas avion).

      1. Même un français qui prend les transports en commun pour aller à son travail émet moins qu’un avec un VE.
        Il est plus qu’urgent que la Commission Européenne prenne en compte à la fois les émissions en ACV donc l’usage.
        Usage qu’il faut réduire pour réduire la pollution dans les villes.

        1. A ne considérer que ses trajets, sans doute… Mais avec l’obligation de disponibilité, sur la journée, vu que même à fréquence réduite les TC transportent des sièges vides hors heures de pointes je ne mettrais pas mes couilles sur le billot vs un moyen individuel qui ne fonctionne que quand il y a un besoin réel.
          Et l’économie confirme AMHA mon sentiment: Les abonnements/billets, loin de suffire, doivent être complémentés de 10 milliards d’€ de subvention pour la seule IDF. Combien bientôt avec la hausse du cout de l’énergie?
          Niveau gâchis, que l’Europe commence déjà par ne pas indirectement imposer des tétrachiées de vols à vide aux compagnies aériennes pour garder leurs créneaux comme on l’a encore vu récemment. Sans parler du diktat du renouvelable pompe à subvention qui ne produit rien: Un véritable suicide à l’échelle d’un continent.

          1. @lym
            Ais au moins la décence de comparer ce qui est comparable. Quelle subvention à la route dont les utilisateurs ne supportent aucun frais.

          2. « Quelle subvention à la route dont les utilisateurs ne supportent aucun frais »

            J’ai bien peur de ne pas comprendre. On est ici loin du « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement ».

            A une heure ou la cour des comptes envisage de mettre des péages urbains pour remplir le tonneau des danaïdes des TC encore plus creusé par le COVID, bien entendu sans y inclure les bus utilisant pourtant des sites propres sans aucune redevance, la remarque est goûteuse!

            Sans subvention massive, aucun TC ne roule: Trimbaler des sièges vides l’essentiel de la journée n’est ni économique ni écologique.

          3. @lym
            Que les voitures commencent par payer l’infrastructure sur laquelle elle roule.
            Là je suis sûr que les gens voudront prendre les TC, même en contribuant à l’infrastructure cela leur coûtera toujours moins cher et les TC n’auront pas besoin de subventions.

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