Emissions de CO2 : en route vers les 95 g/km ?

L’Association des Constructeurs  Européens d’Automobiles (ACEA) par la voix de son président, l’emblématique Sergio Marchionne, déplore très souvent que la commission européenne n’écoute pas assez son industrie automobile et fait la part belle aux constructeurs étrangers avec une politique douanière favorable aux non-européens. Le patron de Fiat aura bientôt de quoi râler encore plus si les dernières rumeurs sur le niveau d’émission moyen de CO2 fixé pour 2020 sont avérées.

L’Europe est en effet partie en guerre contre les émissions de CO2 et selon les Echos a décidé de frapper fort et d’imposer une émission de CO2 de 95 g/km. Ce niveau moyen d’émission ne fait toujours pas l’unanimité puisque certains constructeurs considèrent que ceux qui vendent surtout des petits modèles sont avantagés par leur gamme. D’autres respectent déjà ou presque les niveaux fixés pour 2015 (130 g/km) mais s’inquiètent tout de même du saut technologique qu’ils devront faire en 5 ans pour baisser les niveaux d’émission de 27%. Parmi les ‘bons’ élèves (en 2010) Fiat et sa gamme de petits modèles, ou Toyota bien aidé par ses hybrides sont déjà respectivement à 126 et 130 g/km.

Les constructeurs français ne s’en tirent pas trop mal (PSA à 131 et Renault à 136 g/km) et Renault devrait encore baisser rapidement ses niveaux d’émission si son programme électrique fonctionne. Pour les mauvais élèves, la sanction pourrait être – encore et toujours – financière avec une amende de 95 euros par gramme de CO2/km supérieur au seuil. Sachant que cette amende est multipliée par le volume total des ventes en Europe, la somme pourrait devenir conséquente pour certains constructeurs ‘premiums’. Pas étonnant dès lors de voir le downsizing frapper également les gamme de Mercedes ou BMW, et de voir également des programmes électriques même chez Audi ou BMW.

Pour certains cependant ce seuil de 95 g/km n’est encore pas assez bas. L’association Transport & Environnement prône en effet un seuil abaissé à 80 g/km toujours pour 2020. Parmi leurs arguments figure en bonne place que la baisse des émissions entrainera une baisse globale de la consommation et par là même participer à la baisse des prix du pétrole. « Depuis 2008, lorsque la valeur de 95 g a été proposée, les constructeurs ont rapidement réduit leurs émissions de CO2. Les coûts de la technologie ont également chuté. L’industrie automobile avait annoncé que les voitures deviendraient inaccessibles, mais leur prix de vente a en réalité diminué. A la lumière de ces progrès et compte tenu du fait que l’on a plus que jamais besoin de voitures sobres dans une économie sinistrée, l’Union européenne devrait aller plus loin ».

Une argumentation spécieuse que n’entend pas vraiment l’industrie automobile pour qui un seuil plus bas signifie surtout des efforts financiers en R&D et donc une rentabilité encore en baisse sur un marché morose. Nous n’avons visiblement pas fini de voir des Aston Martin Cygnet.

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