Récemment, General Motors a annoncé qu’il offrirait dans les concessions les mêmes rabais auxquels ont droit tous les salariés du constructeur. Une fois de plus, Rick Wagoner a fait le mauvais diagnostic. La folie des rabais ne masque plus les maladies dont souffre le géant de Detroit. Depuis 2000, la moitié des salariés américains du groupe ont été licenciée, soit plus de 100 000 personnes. Son cours boursier stagne et sa notation est passée à « Junk », littéralement « pourrie », autrement une grande difficulté à se refinancer sur les marchés boursiers. Parallèlement, les coûts de son système de soin atteignent des sommets et le système de retraite est en déficit chronique. La situation n’est pas glorieuse et l’avenir est plus sombre. Au lendemain du septembre 2001, General Motors s’est lancé dans une guerre des prix en misant tout sur ses SUV.
Quatre ans après, la fin des gros SUV a sonné. Les hausses du prix du pétrole ont eu raison de la démesure du consommateur américain et les produits japonais meilleurs ont contribué à l’effondrement des ventes de General Motors.
Que font-ils à Detroit pour redresser la situation ? Ils ferment Oldsmobile, dépècent Saab et dépensent des millions dans les Hummer qui seront au final un fiasco. Une somme énorme est dépensée pour entrer sur le marché chinois et les mesures contre la pollution, critère d’achats pour de plus en plus d’américains, est combattu à Washington par ses lobbyistes. On ne parlera pas de l’investissement Fiat et des futurs produits sans cesse repoussés. Devant ce bilan, Rick Wagoner n’a pas d’autres solutions que de démissionner. General Motors a besoin d’air frais comme Nissan en a eu besoin dans le passé.
Voici donc les tâches pour le successeur de Wagoner. En finir avec les rabais, revenir aux produits. Au lieu de lutter pour sa survie, General Motors doit redevenir leader en matière d’économie d’énergie et pas seulement dans les communiqués de presse -, d’innovation et de produits. Le géant américain doit nous faire rêver. Il faut être stupide pour proposer aux gens des Milliards pour leur faire acheter un SUV, dont ils n’ont pas vraiment besoin et qu’ils n’auront pas les moyens d’utiliser. Il serait préférable de dépsenser cette somme dans de nouvelles technologies et de nouveaux produits. Enfin au lieu de perdre son temps à convaincre Washington des bienfaits de la pollution, General Motors devrait commencer à discuter le transfert de son système de santé, vestige de son apogée, avec le gouvernement américain car n’oublions pas que ce qui est bon pour General Motors est bon pour les Etats-unis.