Démantelement de Cadence-Innovation

Le tribunal de commerce d’Evreux a autorisé mardi le démantèlement du fabricant de pare-chocs Cadence innovation, en liquidation judiciaire. Selon les syndicats, cela devrait conduire à la suppression d’au moins 600 emplois sur 1.365.

Pour rappel, Renault a du récemment stopper sa production deux jours à Douai (1.600 salariés) en raison du blocage provoqué par un mouvement social de l’unique fournisseur de pare-chocs du site que constitue Cadence Innovation.

Le tribunal de commerce dEvreux (Eure) devait statuer le 4 janvier sur le sort de léquipementier automobile Cadence Innovation, placé en liquidation judiciaire en septembre dernier.

Le tribunal a validé les plans des candidats à la reprise des quatre sites de cet équipementier dont le siège est à Vernon (Eure): Faurecia associé à GMD pour Noeux-les-mines (Pas-de-Calais), Faurecia seul pour Bunhaupt-le-Haut (Haut-Rhin), Sora pour Pouancé (Maine-et-Loire) et Plastic omnium pour Vernon.

Selon les syndicats, 103 salariés sur 440 doivent être conservés à Noeux-les-mines, 118 sur 220 à Bunhaupt-le-Haut, 280 sur 365 à Pouancé et 116 sur 340 à Vernon.

Outre la proximité géographique des deux acteurs, lopération offre une complémentarité de métiers et des synergies entre Sora et le site de Pouancé, puisque celui-ci sera en mesure de fournir en matières premières son nouvel actionnaire. La proposition initiale de Sora prévoyait de conserver 255 personnes.

Par ailleurs, 151 salariés dont 115 de Noeux-les-Mines se verront proposés un reclassement sur l’un des sites Faurecia du nord ou de l’est de la France. « Au total au moins 600 emplois seront supprimés et jusqu’à 750 si les reclassements proposés ne fonctionnent pas », a déclaré Régis Gautier, délégué CGT à l’usine de Pouancé.

Selon les syndicats, les difficultés de cet équipementier placé le 21 septembre en liquidation judiciaire résultent notamment d’un soutien insuffisant de son actionnaire américain, le groupe Venture, aujourd’hui en faillite.

Paradoxalement, selon certains observateurs, la disparition dun sous-traitant devrait « soulager » Renault et PSA, alors que le secteur souffre en France dune surcapacité de production (1,5 fois supérieure à la demande) obligeant les constructeurs à segmenter leurs gammes et séries pour tenter de satisfaire tous les acteurs.

Néanmoins, si la production de PSA avait pu récemment être perturbée du fait de mouvements de grèves menées par ses sous-traitants, Renault a récemment été confronté au même type de problèmes, la marque au losange ayant été contrainte de stopper sa production deux jours à Douai (1.600 salariés) tandis que Sevelnord (filiale de PSA-Fiat), près de Valenciennes , qui emploie quelque 5.000 personnes à Lieu-Saint-Amand-Hordain, a du faire la même chose en raison du blocage provoqué par un mouvement social de leur seul fournisseur de pare-chocs, Cadence Innovation.

Les deux usines sont entièrement dépendantes vis à vis de ce sous-traitant , dont l’usine de Noeux-les-Mines (436 emplois, Pas-de-Calais) avait été bloquée par ses salariés engagés dans un mouvement alors que l’équipementier est en redressement judiciaire.

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