Le Roscar GT Challenge a été créé en 2003, labellisé FFSA en 2012 puis repris en 2019 sous la houlette de Philippe Naniche, qui gère également les Race TRack Days sur le circuit varois.
L’état d’esprit
Les maîtres-mots ? Convivialité, esprit gentleman et sécurité. Ici, nous avons affaire essentiellement à des gentlemen-drivers, qui viennent pour se faire plaisir et même si la compétition est réelle, tout est fait pour que chacun, selon son niveau, se sente à l’aise. « C’est une belle porte d’entrée dans le sport automobile. Des jeunes d’autres championnats viennent pour s’y entraîner et des gentleman-drivers y participent pour le plaisir. Contrairement à d’autres championnats, il y a beaucoup de roulages » précise Marie-Pierre Dupasquier-Damagnez, qui gère l’agence de presse Mapidu. Les pilotes sont souvent coachés par des professionnels, comme Anthony Beltoise ou Emmanuel Collard.
Le fonctionnement
Le Roscar est divisé en plusieurs catégories, l’étalon étant la dernière génération de la Porsche 911, qui représente une grosse part du plateau. La classe R1 actuelle est basée sur la Porsche 911 Cup type 992, et accueille d’autres modèles comme les Ferrari Challenge. Le Groupe R2 concerne les Porsche Cup 991 4 litres, le Groupe R3 les Porsche Cup 991 3.8 Litres ou 997, et le Groupe 4 est ouvert à des GT4, Porsche Cup 996 ou encore Ligier JS2R. Enfin, les « inclassables » se trouvent dans une classe RX. Au Ricard, nous avions par exemple une Audi R8 LMS GT3 (qui n’a cependant fait que les roulages, pas la course) et une Solution F (oui ! le constructeur français a eu son heure de gloire au début des années 2000 en Tourisme) Silhouette à moteur V8 Chevrolet. On peut aussi y voir évoluer des Renault RS.01, mais il n’y en avait pas cette fois-ci. Depuis deux ans, le Roscar profite d’un partenariat avec Pirelli qui équipe tous les concurrents. Au niveau du calendrier, 6 meetings sont organisés en France, mais une petite surprise pourrait être annoncée bientôt.
Pas de Bop technique ici. On ne touche pas aux voitures. C’est par contre un système de handicap chronométrique qui est appliqué. Les pilotes Silver reçoivent 15 secondes supplémentaires à chaque manche (c’était le cas ici pour Anthony Beltoise) et les pilotes Gold sont impactés à hauteur de 30 secondes. C’est la même chose lors des arrêts aux stands. Un temps minimal de 1’50 est imposé à chaque équipage, avec des handicaps pour les pilotes Silver/Gold, et des pénalités de stop and go pour ceux qui ne respectent pas le temps imparti. Un temps additionnel de 15 secondes est également ajouté au vainqueur de chaque groupe pour la manche suivante, afin d’équilibrer le championnat. Le format de course se décompose en deux manches de 1 heure chacune, plus une course d’Endurance qui aura lieu en fin d’année au Paul Ricard, le Roscar 360 Endurance. Les binômes sont possibles et dans ce cas chaque pilote dispute une qualification, avec changement de conducteur en course.
Un petit tour en direction de course
Sur l’aimable invitation de l’organisation, nous avons eu le plaisir d’assister à la course 1 depuis la salle du « Race control », avec presque 40 caméras qui permettent de scruter chaque recoin de piste. Il était intéressant de voir, même à l’échelle d’un championnat de gentlemen, le processus décisionnel pour appliquer ou non une pénalité, surveiller les fenêtres de ravitaillement et bien entendu alerter en cas d’abus des « tracks limits », un problème très prégnant évidemment au Castellet avec ses vastes zones de dégagement asphaltées. Un concurrent a même raté la fenêtre de ravitaillement, ce qui était une première dans l’histoire récente des courses Roscar. Enfin, signalons qu’un grand écran indique en permanence le niveau de décibels émit par l’action en piste. Le circuit est relié à la préfecture et se doit de contrôler et réguler ses émissions sonores dans les clous règlementaires.
Les voitures n’ont pas de liaison radio, mais un boîtier RACE FLAG est installé dans chaque véhicule, relié à la direction de course qui peut ainsi envoyer les informations principales à l’ensemble du plateau ou sinon signifier directement une information à une voiture en particulier, comme un avertissement.
Le boîtier RACE Flag a été développé dans le cadre du ROSCAR GT Challenge et de la Ferdinand Cup. Pilote de la Ferdinand Cup, le Belge Luc DEBY trouvait que les informations des commissaires de piste étant primordiales, il était impératif qu’elles soient accessibles même quand le pilote est en pleine concentration.
Avec son associé – et pilote Ferdinand Cup également – Christian Belkreir, ils ont donc développé durant l’année 2021, un nouveau boîtier installé sur le tableau de bord des voitures, qui informe le pilote en temps réel des informations de la direction de course. Ainsi un drapeau jaune au virage T3 apparaitra sur le boitier, lorsque le pilote arrivera au virage en question. De la même manière, lorsqu’une pénalité est adressée à un pilote, il la reçoit en direct, ou lorsque la piste devient glissante ou dangereuse à un endroit donné, l’information sera diffusée en direct.
Philippe Naniche : Ce système développé et amélioré tout au long de la saison 2022 dans les voitures des concurrents Roscar est vraiment un bel outil. C’est une nouvelle forme de communication, un plus indéniable destiné à augmenter de façon significative la sécurité pour nos pilotes.
Ça ce sont de super initiatives. Plaisir avant tout