Décès de John Hogan ,le « Marlboro man » de la F1

Un des pontes du sponsoring

Si l’entrée de la Formule 1 dans l’ère du sport-business doit énormément à Bernie Ecclestone, l’essor spectaculaire de la discipline au niveau international doit beaucoup également à John Hogan pour sa dimension financière et marketing.

Né en Australie, Hogan s’installe à Londres dans les années 60 et y fonde une agence de publicité. Sa première incursion dans le sport automobile, c’est à la fin des sixties, lorsqu’il propose un parrainage de Coca-Cola à de jeunes espoirs britanniques de F3, parmi lesquels un certain James Hunt. Il fait alors la connaissance de Ron Dennis, ancien mécanicien de Brabham, qui a monté une structure de course en F2, le Rondel Racing.

En 1972, Marlboro fait son entrée dans le sponsoring F1 avec l’écurie BRM, puis en soutenant l’écurie de Frank Williams qui fait courir des Iso-Marlboro. Le grand tournant a lieu en 1974 quand le cigarettier se lie avec McLaren, inaugurant avec le Marlboro World Championship Team une saga qui s’étale sur plus de vingt ans. Les monoplaces britanniques sont flanquées de la fameuse livrée rouge et blanche qui devient avec le temps l’une des plus iconiques de l’histoire de la F1. Cet argent frais permet à McLaren de recruter Emerson Fittipaldi et de remporter le titre 1974, bientôt suivi par James Hunt en 1976.

1976, c’est justement l’année où Ron Dennis fonde une nouvelle structure avec le soutien de Marlboro, le Project Four, qui se distingue d’abord en F3. En 1980, Hogan favorise un rapprochement entre l’écurie McLaren de Teddy Mayer, alors sur la pente déclinante, et le Project Four de Dennis. Ce dernier en prend finalement le contrôle et fonde McLaren International. Les monoplaces prennent comme nomenclature le sigle MP pour « Malrboro project ». Marlboro est partout et signe aussi des contrats de sponsoring directement avec des pilotes, comme l’emblématique Arturio Merzario, indissociable de son chapeau de « Marlboro man » (et qui le porte toujours, avec la ceinture assoritie!)

Au cœur de la saga McLaren puis Ferrari

John Hogan sera de toutes les grandes négociations qui propulsent McLaren au sommet dans les années 80, lors des recrutement de Niki Lauda, Alain Prost et Ayrton Senna. En parallèle, Marlboro développe un partenariat avec Ferrari, qui prend le dessus sur Mclaren au milieu des années 90. Hogan est partie prenante dans le recrutement de Michael Schumacher par Maranello et notamment le financement de son salaire. Le lien avec McLaren se rompt fin 1996 et Marlboro met lors le paquet sur la Scuderia, avec le succès que l’on sait au début des années 2000.

John Hogan avait aussi mis en place le Marlboro driver challenge, qui devait dénicher les futurs talents et permettra la révélation notamment de Mika Hakkinen.

Au début des années 2000, Hogan assure brièvement la direction de l’écurie Jaguar Racing en pleine déconfiture avant de devenir consultant pour Just Marketing International, l’entreprise dirigée par le PDG actuel de McLaren Racing Zak Brown, lequel lui a rendu sur twitter un brillant hommage « Profondément attristé par le décès de John Hogan ce matin après un courageux combat contre les effets du Covid. John était un gentleman, un pionnier et une légende du sport automobile et de la Formule 1. Sur le plan personnel, il était un mentor et un ami brillant. Je ne serais pas où je suis aujourd’hui sans John Hogan et il y en a beaucoup dans le sport qui pourraient dire la même chose. Respecté par tous, il m’a appris beaucoup de choses et conseillé avec sagesse. Mes plus sincères condoléances à Annie, Ally et Andrew. RIP Hogie. »

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