De Meo (Renault), nouveau président de l’ACEA, s’attaque à l’Euro 7

Un secteur automobile très perturbé par des facteurs externes

S’exprimant sur la situation actuelle du secteur automobile européen, le président sortant de l’ACEA, Oliver Zipse a tenu à rappeler qu’il avait été « profondément » impacté ces dernières années, tout à la fois par la pandémie de COVID, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, la guerre en Ukraine et la crise énergétique.

Mise en garde contre une réglementation excessive

Néanmoins, a-t-il poursuivi, « l’industrie automobile européenne a été l’épine dorsale industrielle fiable de l’UE en ces temps très instables. » Malgré l’importance du secteur pour l’équilibre économique de l’UE, Oliver Zipse déplore à demi mots les freins mis en place par les autorités, rappelant la mise en garde de l’ACEA » contre une réglementation excessive » et son appel à ce que « la neutralité technologique soit la base de la compétitivité de l’UE.»

De Meo appelle à une mise en place d’urgence de politiques appropriées

Le nouveau président de l’ACEA, Luca de Meo a déclaré pour sa part que le secteur automobile de l’UE avait besoin pour l’avenir « que l’Europe mette en œuvre de toute urgence des politiques qui soutiennent pleinement » son « objectif de décarbonisation » et lui « permette de faire face à une concurrence mondiale croissante. » « Nous saluons les travaux sur une loi européenne sur les matières premières, qui devrait soutenir la résilience économique du continent et le passage à zéro émission. Notre industrie s’est engagée à investir massivement dans la mobilité électrique et à garantir la création de valeur et les emplois en Europe » a-t-il poursuivi.

L’Euro 7 : frein majeur à l’investissement dans les VE

Luca de Meo a attaqué d’entrée la future norme Euro 7, estimant que dans sa forme actuelle, ce qui n’est encore qu’une proposition « détournerait d’énormes ressources humaines et financières de l’électrification, au moment même où d’autres régions du monde créent un environnement d’investissement attractif pour une mobilité zéro émission. »

« L’ACEA continuera à plaider en faveur d’un équilibre entre ce qui est bon pour l’environnement, ce qui est bon pour l’économie européenne et ce qui est bon pour la société » a-t-il ajouté.

Notre avis, par leblogauto.com

« Il est difficile de demander aux constructeurs automobiles d’investir en même temps dans l’électrique et le thermique », a reconnu récemment Pascal Canfin, président de la commission environnement du Parlement européen. Ajoutant toutefois en guise d’argument que la pollution de l’air fait des dizaines de milliers de morts chaque année.

Mi novembre, la Commission européenne a présenté un projet de loi sur les nouvelles limites d’émissions polluantes – normes dites « Euro 7 ». Un texte qui souhaite éviter de trop contraindre l’industrie automobile, et qui, au final, ne relève très peu les exigences en termes d’émissions d’oxydes d’azote ou de monoxyde de carbone pour les voitures particulières. La proposition concernant la norme Euro 7 ne diffère pas beaucoup des normes actuellement en vigueur, fixées il y a 12 ans.

Reste que cette « douceur » toute relative pourrait s’avérer contre-productive, obligeant les constructeurs automobiles à courir après deux lièvres à la fois : VE et thermique. Les contraignant à de coûteux investissements sans pouvoir réellement connaître s’ils pourront s’avérer payants en retour. Leurs débouchés étant contraints par l’arrivée de telle ou telle nouvelle réglementation.

 

Sources : ACEA

(6 commentaires)

  1. Il faudrait décaler l’interdiction de produire des VT de 2035 à 2050 !?
    Ce qui permettra de rentabiliser largement une nouvelle génération de VT à la norme Euro 7.

    1. Là vous allez nous mettre en PLS les zécologistes … aka ceux qui nous imposent les VE mais refusent qu’on puisse les recharger en voulant interdire les centrales nucléaires et surtout ne veulent pas produire de batteries françaises vu qu’ils ont déjà annoncé qu’ils allaient s’opposer à l’exploitation de la mine de lithium dans l’Allier !

  2. L’argument de Canfin est débile. Même en admettant que la circulation automobile à elle seule cause des milliers de morts par an dûs à la pollution de l’air, il croit vraiment que les véhicules Euro 6 d-full ont une grande implication dans ce chiffre ?

  3. Faudrait qu’on m’explique le rapport entre Euro 7 et un frein à l’électrification des bagnoles. Euro 7 impose d’avoir plusieurs solutions techniques de dépollution sur les moteurs à combustion interne, ce qui élimine les citadines et les compactes à cause du coût de la dépollution, qui pourra être supporté par les familiales et les routières.

  4. « La proposition concernant la norme Euro 7 ne diffère pas beaucoup des normes actuellement en vigueur, fixées il y a 12 ans. » Vrai pour l’échappement mais pas pour l’abrasion notamment les freins avec sa limite à 7 mg/km.
    Cette limite à 7 mg/km est contraignante pour les VE notamment si le test comprend un parcours urbain batterie pleine. Contrairement à ce que disent les lobbyistes de la bagnole électrique, dans ce cas une VE pollue beaucoup plus que la voiture thermique permettant un usage équivalent.

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