« Nous avons cessé nos activités déjà réduites en Iran, conformément aux sanctions applicables« , a précisé le groupe dans un communiqué. Laissant ainsi entendre aux actionnaires que l’impact sur ses comptes serait limité …
Une porte-parole du constructeur a expliqué dans une déclaration que le projet d’expansion de Daimler, qui prévoyait notamment la fabrication et la vente de camions Mercedes dans le cadre d’un partenariat avec des entreprises locales, était également suspendu.
Un grand retour en Iran annoncé en 2016
En 2016, le constructeur allemand avait annoncé son intention de retourner en Iran après la levée des sanctions économiques obtenue via un accord international visant à limiter le programme nucléaire iranien. Début 2016, Daimler avait ainsi créé une coentreprise avec le constructeur et concessionnaire local Iran Khodro, en vue de produire et de distribuer des camions Mercedes-Benz en Iran. Le constructeur allemand avait également prévu d’ouvrir un bureau à Téhéran. Il déclare désormais qu’il restera très attentif à l’évolution de la situation.
Le marché iranien vraiment intéressant pour Daimler ?
Reste tout de même que les sanctions US pourraient avoir du bon …. en permettant de justifier une sortie en douceur, sans brusquer les Iraniens. Voire de remettre en cause des accords et des protocoles d’accords en arguant de forces majeures ou du grand méchant loup Trump. Alors que le souci de rentabilité pourrait être une des causes majeures.
Daimler a ainsi déclaré dans un communiqué que les marchés automobiles iraniens étaient nettement plus faibles que prévu, et que pour le moment, ni ses activités liées à l’automobile ni ses activités liées aux camions en Iran n’avaient été reprises. Précisant même : il n’y a pas de production ni de distribution de voitures et de camions Mercedes-Benz en Iran.
À l’automne 2017, un accord-cadre avait néanmoins été signé en vue de développer les ventes et les activités en aval pour le secteur camions. Fin 2016, un contrat d’agence générale pour l’importation, la vente et les services après-vente pour voitures avait été élaboré.
Reste toutefois que la société n’a pas vendu de voitures en Iran depuis 2010.
Des protocoles d’accord de 2016 peu suivis d’effet
Reste que les termes juridiques ont une grande importance. Et ce, d’autant plus quand il s’agit d’accords industriels nécessitant des investissements à long terme.
Or, si Daimler a certes apposé sa signature sur des documents contractuels, le groupe industriel allemand avait indiqué au début janvier 2016 avoir signé des « protocoles d’accord » avec Iran Khodro Diesel (IKD) et Mammut Group en vue de la création de coentreprises pour la production et la commercialisation de camions Mercedes-Benz et de composants. Le détail a son importance !
Daimler avait ainsi annoncé avoir signé des lettres d’intention avec deux partenaires iraniens en vue de son retour sur le marché, planifiant alors d’ouvrir un bureau dès le premier trimestre 2016. Une ouverture permise grâce à la levée des sanctions occidentales frappant la République islamique. Deux ans après, Daimler n’a toujours pas de bureau en Iran.
Daimler prévoyait par ailleurs de redevenir actionnaire de son ancienne coentreprise de moteurs Iranian Diesel Engine Manufacturing (IDEM).
Le constructeur allemand planifiait alors de livrer les premiers camions Mercedes Actros et Axor en Iran avant la fin de l’année 2016 sous forme de kits CKD (« completely knocked down ») permettant un assemblage sur place.
Marché prometteur ?
Après la levée des sanctions annoncée au début 2016, la Fédération allemande des Chambres de commerce et d’industrie (DIHK) avait estimé que les exportations de l’Allemagne vers l’Iran pourraient doubler, pour atteindre cinq milliards d’euros dans les prochaines années.
Les activités de Daimler en Iran ont commencé en 1953. Le constructeur y a vendu jusqu’à 10 000 véhicules par an, mais ses ventes ont été interrompues de 2010 à 2016 à cause des sanctions occidentales. Début janvier 2016, le constructeur estimait que l’Iran devait remplacer 56 000 véhicules commerciaux au cours des trois à cinq prochaines années.
Sources : AFP, Reuters, CNN Money, Irna, www.stuttgarter-zeitung.de
Photo : Daimler
Sanctions : Daimler sort d’en prendre, pour une affaire de corruption en Afrique ils ont été sactionnés aux USA (because cotation) et ont dû supporter durant plusieurs années un « surveillant » délégué par les autorités US et chargé de vérifier la bonne volonté de l’entreprise, le tout aux frais de Daimler.
c’est ce que je ne comprend pas avec les grosses boites (surtout allemandes ET auto) : moult fois prises la mains dans le sac, n’importe qui se dirait « d’accords, j’ai compris, je me calme » … mais pas elles !!!!!!!!!!!!!!!!!
Que veux-tu dire? Moultes fois? Tu fais référence à quels exemples? Et pourquoi « surtout » allemandes, tu as des statistiques nationales par Pays?
Pour info , moult est un « adjectif invariable », ne me remerciez pas, c’est cadeau. Bonnes vacances.
Sur le dossier iran j’aimerai plutôt une Europe forte pour supporter nos industriels la bas.
Mais non toujours et à jamais le toutou de l’Amérique et de ce fou de Trump.
Pour qu´une Europe soit forte il faudrait déjà qu´elle soit unie…Quasiment tous les Pays à l´Est acceptent quasiment sans sourciller ses exigences pour sa protection, et l´Italie également.
Au final cela ne fait pas beaucoup de Pays…..
En 2016, les USA ont exporté 196 milliards d’euros de marchandises vers l’UE alors que l’UE a exporté 318 milliards d’euros de marchandises vers les USA, soit un différentiel de 122 milliards en faveur du vieux continent.
Une fois dit cela, est-il opportun de se fermer les portes du marché américain pour ce qui reste un nain économique, avec une population maintenant fauchée comme les blés, l’Iran ? La réponse coule de source et je serais tenté de dire que les histoires juridiques ou de défense n’ont même pas besoin d’être posées sur la table.
L’Europe est un nain militairement et cela se ressent dans la diplomatie et la géoéconomie mondiale.
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Les Américains décident pour nous !
D´un autre côté qui va convaincre les populations ouest-européennes d´investir dans la défence quand il n´y plus vraiment de menace conventionnelle?
Trump la fait récemment… en espérant que les Européens lui achètent des armes à gogo (intéressé le bougre).
Avec la situation géopolitique en Afrique du Nord plus les réfugiés sahéliens, l’Espagne, la France, l’Italie, la Grèce, ne sont pas à l’abri d’une dégradation.
Même la France qui fait le boulot pour les autres (Européens) est sous-armée chroniquement.
Les OPEX existent en permanence depuis la guerre d’Algérie.
Pas vraiment de répit donc.
Shah alors …
Et avec le Brexit, 50% des forces militaires potentielles de l’Europe quitte l’Europe.
La France va être bien seule comme puissance militaire en Europe…
@AQW : le militaire, c’est l’OTAN surtout.
Et la défense collective (ou l’assistance mutuelle) c’est le coeur de l’OTAN (même si Trump ne veut pas).
De plus, les traités de Londres de 2010 (renforcement de la coopération militaire entre le UK et la FR) ne sont pas touchés par le Brexit, fort ou doux.
Le Brexit, c’est surtout le poids économique de l’Europe qui est affaibli.
Ah oui, le machin…
<;^)