Cette information émane du très sérieux Süddeutsche Zeitung qui a pu avoir accès au mandat d’une perquisition organisée le 23 mai dernier par le parquet de Stuttgart. Selon le quotidien allemand, le constructeur aurait installé un système permettant de réduire les niveaux d’émission dans des conditions de tests. Ce dispositif aurait été installé sur le 6 cylindres OM642 3 litres turbodiesel de 258 ch et le 4 cylindres OM651 de 1,8 litre et 2,2 litres. Ces deux moteurs sont commercialisés au sein de la gamme actuelle.
La justice allemande a ouvert une enquête en mars dernier sur des salariés de Daimler dans le cadre d’une fraude potentielle aux tests. Selon la presse allemande, un salarié de Daimler avait alors déclaré devant les procureurs que le constructeur allemand pouvait avoir triché lors des tests d’homologation.
Des tests menés par le Le TNO, organisme officiel du contrôle technique aux Pays-Bas avait découvert des émissions 40 fois supérieures à la norme Euro6 par une température en dessous de 10 ° C. À la suite d’un accord avec le gouvernement allemand, Mercedes avait rappelé les modèles incriminés pour modifier le logiciel de contrôle des émissions.
Aux États-Unis, Mercedes avait interrompu en 2016 la commercialisation de ses diesels à la suite d’une plainte en nom collectif et a interrompu l’homologation de ses modèles Bluetec pour l’année 2017 à cause d’un processus devenu de plus en plus difficile selon le constructeur. Mercedes est sous le coup d’une enquête menée par le ministère de la Justice américaine, l’EPA (agence de l’environnement américaine) et la California Air Resources Board (agence de la qualité de l’air californienne). Le constructeur n’a pas été accusé pour le moment.
Coïncidence, Mercedes avait offert à Volskwagen d’accéder à la technologie Bluetec pour réduire en particulier les émissions d’oxyde d’azote. Volkswagen aurait refusé d’utiliser BlueTec à cause du coût élevé de 1 000 euros par véhicule et parce que Ferdinand Piech souhaitait continuer à utiliser les moteurs TDI, technologie qu’il avait poussée lorsqu’il dirigeait Audi.
Contacté, Daimler a déclaré coopérer avec les autorités allemandes et refusé de commenter l’information.
Source : Süddeutsche Zeitung
Source photo : Mercedes