Elmar Degenhart, le président de Continental, géant équipementier automobile allemand , va démissionner en novembre prochain après avoir passé 11 ans à la tête du groupe. Un départ motivé par des raisons de santé, qui intervient alors que la société est engagée dans de vastes restructurations pour notamment faire face à la crise du Covid-19 … mais aussi la fin du diesel. Révisant ainsi sa gestion et accélérant ses changements structurels.
Démission de ses fonctions de PDG de Continental en novembre
Elmar Degenhart a « informé le conseil de surveillance de son intention de démissionner de son mandat le 30 novembre pour des soins préventifs urgents », a indiqué Continental dans un communiqué jeudi soir.
« Après un grand effort donné au profit de notre groupe, je dois mettre ma santé au premier plan », a indiqué le dirigeant, à la tête de l’équipementier depuis 2009. Son mandat, le troisième successif, devait se terminer en août 2024.
Le président Wolfgang Reitzle prévoit de prendre une décision sur le successeur de Degenhart prochainement, a déclaré l’équipementier basé à Hanovre jeudi soir sans donner plus de détails.
Selon Bloomberg, le PDG pourrait démissionner dès vendredi.
Degenhart critiqué pour sa gestion de la restructuration
Si certes, Degenhart a du droit comme il en est l’usage aux remerciements pour ses réalisations au sein de l’équipementier, il n’en demeure pas moins qu’il avait également fait l’objet de critiques pour sa gestion de la restructuration, notamment par certains membres du Conseil de surveillance et des responsables politiques.
Le dirigeant a été notamment critiqué pour plusieurs faux pas, notamment pour la communication autour de la fermeture d’une usine de pneus allemande à Aix-la-Chapelle ainsi qu’une lettre inhabituellement dure adressée aux employés en septembre 2018.
Vaste programme de restructuration renforcé en septembre
En septembre dernier, Continental avait annoncé l’extension d’un vaste programme de restructuration lancé en 2019, se fixant désormais pour objectif un milliard d’euros d’économies annuelles dès 2023.
Au total, près de 30.000 emplois sur 232.000 dans le monde doivent être « modifiés, délocalisés ou abandonnés » d’ici 2029, dont 13.000 sur le territoire allemand.
Lors du lancement du plan en septembre 2019, le groupe visait 20.000 postes et 500 millions d’économies annuelles sur quatre ans.
La situation financière de Continental aggravée par le Covid
Depuis septembre 2019 …. De l’eau a coulé sous les ponts et un virus a envahi la planète …
La pandémie du Covid-19, qui a plongé le secteur automobile, déjà mal en point, dans un profond marasme, n’a fait qu’aggraver la situation financière du groupe.
Un Conseil de surveillance doit se réunir pour la nomination d’un successeur
L’instance de surveillance doit désormais être réunie dans « un délai rapide pour décider la nomination de son successeur », précise Continental.
Lequel pourrait être le président actuel de la division automobile, Nikolai Setzer, 49 ans, selon l’agence de presse américaine Bloomberg, citant des sources internes à l’équipementier.
Notre avis, par leblogauto.com
Mauvaise passe pour Continental … le Covid ne faisant qu’accentuer une situation préexistante. Rappelons ainsi qu’en novembre 2019, l’équipementier annonçait qu’il allait réduire ses activités de production de moteurs. Les règles plus strictes sur les émissions polluantes des véhicules menacent en effet de réduire sensiblement la demande de composants pour les moteurs thermiques, et l’équipementier souhaite par conséquence réduire la voilure dans ce domaine. Les mesures devraient entraîner environ 5 040 suppressions d’emplois d’ici 2028 avait-il déclaré.
Sources : Continental, AFP, Bloomberg