Des performances époustouflantes
L’avis de Consummer Report (CR) fait référence en matière automobile. Alors quand ils testent la cruciale Tesla Model 3, tout le monde est suspendu à leur verdict. « Nous avons trouvé plein de choses à aimer à propos de cette berline compact ‘de luxe’ (…). Nos testeurs ont aussi trouvé des défauts, de gros défauts, comme de longues distances d’arrêt lors des tests de freinage d’urgence (…) ».
Les défauts empêchent la Tesla Model 3 d’obtenir la recommandation de Consumer Reports.
Commençons par le positif. CR loue les performances en accélération de la Model 3. En effet, le 0 à 60 mph (96 km/h) est effectué en 5,3 secondes. De plus, CR lui trouve des airs de Porsche 718 dans la direction. Excusez du peu. Enfin, la Telsa Model 3 a réussi à parcourir 350 miles (563 km) sur une seule charge. Un record pour Consumer Reports. En mettant le mode de récupération d’énergie plus faible (mais plus représentatif de la « vie réelle »), CR a parcouru 310 miles (498 km). Déjà énorme.
Les limites du tout tactile
En revanche, CR trouve que de passer tous les contrôles, ou presque, par la tablette centrale est un gros point négatif. En effet, cette dernière est un peu loin du conducteur. « (…) tout, de l’ajustement des rétroviseurs au changement de l’air conditionné demande d’utiliser l’écran tactile. Ces interactions complexes avec l’écran tactile peuvent provoquer une distraction du conducteur (…) ».
Ajoutez à cela des sièges arrières qui manquent de maintien, et des bruits aérodynamiques trop présents sur autoroute et ce sont des points qui s’envolent pour la « compacte électrique abordable » de Tesla.
Des freins peu constants
Mais, c’est surtout les tests de freinage d’urgence qui lui coûtent sa recommandation par Consumer Reports. En effet, un arrêt complet depuis 60 mph (96 km/h) a demandé 152 feets soit 46,3 m. « Le pire de loin de toutes les voitures modernes que l’on a testé et 2 mètres de plus (…) qu’un Ford F-150 ». Ouch ! Cela fait mal…
Le principe du test de Consumer Reports est de grimper à 60 mph puis d’écraser la pédale de frein jusqu’à l’arrêt complet. Puis de rouler 1 mile (1,6 km) pour refroidir les freins et recommencer l’exercice plusieurs fois pour avoir une moyenne et être certains que les freins ne s’évanouissent pas avec la répétition de freinages d’urgence.
Au final, le freinage le plus court fut de 130 feet (soit 39,6 m). Mais, ce fut l’unique résultat aussi court que ce qu’annonce Tesla (et la moyenne du segment). CR a même testé une deuxième voiture pour bien vérifier ses tests. En bref, les freins ne sont pas constants ! D’autres tests, par d’autres journaux ou organismes, ont eux aussi noté des freinages bien plus longs que la moyenne du segment.
« Je teste des voitures depuis 11 ans et en 11 ans, aucune voiture ne s’est démarquée avec un freinage aussi inconsistant que cela. Des pick-ups/trucks oui… C’est juste étrange » déclare K.C. Colwell, directeur des tests pour Car and Driver interrogé par Consumer Reports. Re-ouch !
Pile au moment où la Tesla Model 3 Performance est annoncée. Cela fait mauvaise presse.
Illustration : Tesla
Entre ça et les problèmes de freinage du même modèle que Musk croit pouvoir régler par une mise à jour système, comme s’il s’agissait d’un PC … ouai, bof, sa carrière commerciale, non contente d’avoir mis du temps, commence mal
Il a des choses plus importante à gérer que les freins :
« We’re going to include some fun games as hidden Easter eggs in Tesla S, X & 3. What do you think would be most fun in a car using the center touch screen? »
Pour découvrir l’easter egg de la modèle 3, il faut mettre l’auto pilot et arriver à un feu rouge…
la réponse d’Elon arrive !!! 😉
Tesla se défend en évoquant un problème de calibration de l’ABS, réglable via software. Ce serait une bonne nouvelle pour eux, évidemment…
J’ai également un peu de mal avec cette vision du ‘tout software’. Comme si on allait passer à la conduite autonome sans ajouter de capteurs plus performants, ou améliorer le freinage sans toucher aux étriers ou plaquettes…
Tesla fait des voitures comme une start-up fait du software. C’est rafraichissant et ça pousse à la remise en question, mais tout n’est pas transposable.
En fait, il se pourrait que cela fasse comme avec feu Steve Jobs qui pour le « scandale » de l’antenagate en 2011, a juré premièrement que c’était de la faute du consommateur qui ne savait pas utiliser son smartphone comme il fallait, avant de dire qu’il y avait effectivement un problème, mais d’ordre logiciel, qui allait être réglé par MAJ, pour au final admettre, une fois qu’il c’est rendu compte que ladite MAJ ne réglait toujours rien, que le problème n’était pas logiciel mais matériel : l’antenne de réception réseau défaillante
Quand bien même il s’agit d’un problème software, j’ai du mal à comprendre comment des véhicules peuvent sortir des chaines d’assemblage avec un tel défaut.
C’est certain que maintenant l’Alliance Renault/Nissan pourrait faire au moins aussi bien une Model 3.
Elle pourrait sortir sous le badge Infiniti dans un premier, et elle aurait certainement moins de risque d’avoir des maladies de jeunesses qu’une Tesla.
CR ne sont pas les seuls a ne pas encenser la Model 3, je vous conseille de regarder le long-term test de Edmunds (ils viennent de releaser le rapport pour le 4eme mois):
https://www.edmunds.com/tesla/model-3/2017/long-term-road-test/2017-tesla-model-3-monthly-update-for-april-2018.html
Les gros point negatifs :
– confort : suspension a priori tres raide, inconfortable aux places arrieres
– qualite interieure : nombreux problemes de software a devoir re-initialiser la voiture comme au bon vieux temps de Windows Millenium, miroir de courtoisie qui tombe. Les plus genants semblent etre le volume qui augmente sans raison, mais le nombre de bugs est vraiment enorme.
Au bout de 3 mois, la liste des reparations ne presage rien de bon :
« The repairs included a cracked driver vanity mirror (goodwill), broken trim on the driver seat bottom (warranty), a broken front passenger seat adjuster (warranty), driver-side door trim by the speaker (warranty), and front passenger-side door trim (warranty).The service center also replaced our front stabilizer bar links due to a service bulletin warning of the possibility of the ball joint studs cracking. »
Bref, c’est une super voiture a conduire, a priori tous les essais vont dans ce sens, mais a avoir precipite l’industrialisation et la commercialisation, les clients vont essuyer beaucoup de platres, surtout les premiers.
Mais à Musk on pardonnes tout ! N’importe quelle autre boite gérée comme ça, ayant autant de soucis financiers que tesla, serait mise HS, mais là, on continue de gaver Musk car on le prend pour un messie
Voiture d’ingénieur (geek) qui va venir ferrailler dans la catégorie la plus fermée du monde automobile : les berlines premium.
Voiture trop petite pour les US, elle ne se commercialisera en Europe qu’en location, encore plus que les berlines des BAM.