Quoiqu’il en soit, les nouvelles règles chinoises sur le traitement des données automobiles entreront en vigueur le 1er octobre prochain. Elles créeront une barrière empêchant les entreprises étrangères d’accéder à l’historique de conduite et aux images embarquées. Et entraveront leurs efforts pour faire progresser la technologie de conduite autonome.
La Chine crée une barrière virtuelle pour les données
Des projets de règles basés sur la nouvelle législation nationale régissant les données ont été publiés pour la première fois en mai , la date de mise en œuvre étant annoncée quant à elle vendredi dernier. La réglementation vise à empêcher que de grandes quantités de données personnelles générées en Chine, le plus grand marché automobile du monde, ne soient divulguées au-delà de ses frontières.
Les règles seront basées sur la loi de 2017 sur la cybersécurité du pays, ainsi que sur sa vaste loi sur la sécurité des données, qui devrait entrer en vigueur le 1er septembre 2021. La législation fixe les règles sur la façon dont les entreprises peuvent gérer les données numériques et accorde aux autorités une plus grande surveillance dans la collecte et la protection des données.
Un large éventail d’entreprises concernées
Les nouvelles règles s’appliqueront à un large éventail d’entreprises, y compris les constructeurs automobiles, les fabricants de pièces automobiles, les sociétés de logiciels, les concessionnaires automobiles, ainsi que les services de covoiturage.
« Normalement, nous aimerions utiliser efficacement les données que nous collectons dans le monde afin d’accélérer le développement de la technologie de conduite autonome, mais cela deviendra difficile. Nous n’avons pas d’autre choix que d’utiliser les données collectées en Chine uniquement pour la Chine « . a déclaré à Nikkei un cadre supérieur d’une filiale chinoise d’un constructeur automobile étranger.
Inspection des données avant transfert à l’étranger
Les données qui présentent un risque potentiel pour la sécurité nationale doivent être stockées dans le pays et faire l’objet d’une inspection avant de pouvoir être transférées à l’étranger. Le système mis en place oblige également les entreprises qui souhaitent transférer des données à l’étranger à déclarer le type et la taille des données, ainsi que leur objectif.
Les entreprises devront divulguer les emplacements où elles prévoient de stocker les données. Les autorités ont déclaré que les données sensibles incluraient tout, des informations sur le trafic routier et la logistique chinois aux données de reconnaissance faciale, aux vidéos et aux photos prises par les caméras embarquées, ainsi que les données opérationnelles sur les stations de recharge pour véhicules électriques.
Les ensembles de données qui incluent les informations personnelles de plus de 100 000 personnes, ainsi que les informations relatives aux données géographiques sur le Parti communiste et ses installations militaires ou les mouvements de leur personnel relèvent également des directives de sécurité.
Un arsenal de lois
Le président Xi Jinping a pour mission de renforcer la gestion des données contrôlées par l’État. La loi chinoise sur la sécurité des données, la loi sur la cybersécurité et la loi sur la protection des informations personnelles constitueront les trois piliers visant à protéger la confidentialité des données et la sécurité des informations.
Ces mesures voient le jour alors que les médias chinois ont indiqué récemment que le constructeur automobile Tesla était soupçonné d’avoir transféré des données de véhicules de Chine à la société américaine de covoiturage Didi Global, introduite à la Bourse de New York en juin dernier. La société a également fait l’objet de critiques selon lesquelles il pourrait fournir aux États-Unis des données collectées en Chine.
Notre avis, par leblogauto.com
Coup double pour la Chine via ces nouvelles mesures : limiter le transfert de données enregistrées sur son territoire, histoire d’éviter que certaines informations plus ou moins confidentielles ne fuitent hors du pays …. Mais également freiner le développement tant technique que commercial des systèmes de conduite autonome de ses concurrents, les informations collectées étant notamment utilisées pour mettre au point de nouvelles fonctionnalités. Et fournir des éléments sur les usages et besoins des consommateurs chinois.
Sources : Nikkei
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. Données connectées : réflexion entre constructeurs et assurances
Les Chinois aiment espionner … Mais pas l’inverse … 😉
comme tout le monde non ?
Non, pas spécialement… Il faut d’abord y trouver un intérêt et s’en donner les moyens…Bref, ça fait beaucoup de « si ».
Dans ta réponse, il y a plus une opinion que des « si »
Difficile à suivre….
Je suis curieux de voir comment les constructeurs vont s’adapter, en particulier Tesla. Vont-ils créer 2 centres d’entrainement différents pour son IA : un en Chine, et un aux USA, et vont-ils fusionner les progrès dans le même logiciel FSD, ou vont-t-il créer 2 versions différentes?
à ce sujet, ce qui a été montré lors du AI Day de Tesla est impressionnant, et passionnant.
ça mériterait quelques articles sur LBA 😀
Ils sont complètement paranoïaques.
Quel est le risque que des données provenant de voitures particulières fasse courir un risque au niveau national en Chine ???
La Chine est un pays ouvert, c’est pas la Corée du Nord, et donc certainement avec de l’espionnage étranger, principalement industriel mais certainement aussi militaire, déjà en place.
Ils ont peur de quoi ? Que l’Occident découvre que Mme Bing va faire ses courses à Carrefour plutôt qu’à Auchan ?
La Chine s’arme considérablement ces dernières années, ils avaient un retard important, il y a encore 10 ans … À force de budget délirant pour la R&D et la rétro-ingénierie, ils sont sur le point de rattraper en partie leur retard et aussi en nombre de vecteurs modernes d’armes.
US Navy est l’un des plus ciblés, normal que les Américains s’y intéresse pour jauger la menace croissante.
L’enjeu est de pouvoir intervenir « tranquillement » sur Formose est d’être suffisamment fort et menaçant pour tenir à carreau la flotte Américaine.
Pas mal d’installations d’essais pour la marine chinoise sont paradoxalement dans les terres.