Supercar du futur
La dénomination du concept renvoie à la fois à la lignée des prototypes d’Endurance, de l’A440 des années 1970 jusqu’à l’actuelle A480 victorieuse à Sebring, mais aussi à l’identité d’Alpine, puisque le chiffre « 4810 » évoque l’altitude du Mont Blanc (4807 d’après les dernières mesures officielles connues, mais un chiffre rond sonne mieux, surtout pour quelques unités supplémentaires !), le sommet le plus élevé des Alpes, à la frontière entre l’Italie et la France, comme un pont reliant l’IED et la marque Alpine. Le constructeur automobile, par son nom, rend hommage au plaisir de conduire sur les routes de montagnes.
Le résultat de cette collaboration entre l’école de design italienne et Alpine est une supercar deux places fonctionnant à l’hydrogène, une technologie dans laquelle la France croit et entend jouer les premiers rôles. Renault vient d’ouvrir sa première usine de pile à combustible à Flins via sa joint-venture Hyvia avec Plug Power, et a teasé un SUV doté de cette motorisation. Le projet de design A4810 est le plus futuriste depuis le concept Vision développé pour le jeu Gran Turismo.
Alpine a proposé à ces étudiants d’imaginer une « super berlinette » pour l’année 2035. Après une phase de sélection de projets, l’« A4810 Project by IED » donne un concept-car qui doit être à la fois léger, puissant et agile, offrant un grand plaisir de conduite. Le point positif est qu’une vraie maquette a été réalisée. Cela change un peu des rendus 3D dont nous abreuvent de plus en plus les constructeurs. Par contre, aucune fiche technique sur la motorisation hydrogène, qui n’a rien de concret ici contrairement au design de carrosserie.
Inspiration de la F1
L’A4810 est un vrai missile, avec une longueur de 5091 mm, une largeur de 2010 mm, une hauteur 1055 mm mais un empattement 2717 mm qui semble plus convenir aux grandes courbes plutôt qu’à des épingles à chevaux dans nos montagnes. C’est une supercar deux places qui associe, à titre expérimental, la forme d’une berlinette et d’un groupe motopropulseur à hydrogène. Si le moteur et les réservoirs de carburant sont conçus comme pour ceux d’une hypercar, la silhouette reprend des caractéristiques aérodynamiques inspirées de l’univers de la Formule 1. Par ailleurs, l’intention du projet était d’amener la marque à l’extrême de la catégorie des voitures de sport.
L’ensemble est visuellement fluide, effilé, homogène, surtout de profil où l’A4810 exprime très bien l’idée du A flêché. Outre les immenses passages de roues galbés, le spoiler aérodynamique avant et le pavillon cockpit qui font directement penser à un sport-prototype, les immenses prises d’air latérales et la signature lumineuse anguleuse avec des optiques doubles scindés en deux parties peuvent annoncer les futurs éléments de design des prochaines Alpines. Un énorme spoiler est placé au ras du sol , surplombé par une carrosserie à deux étages. La signature lumineuse LED s’étire aussi tout le long de la lèvre supérieure du bouclier et sur le pourtour des prises d’air. La ligne du pavillon court sur presque toute la longueur du véhicule, partant très en amont sur le court capot, entre les passages de roues avant, pour s’étirer, telle une McLaren Speedtail, jusqu’à la poupe.
Observée depuis la poupe, l’A4810 prend des airs de Batmobile, les ailes de chauve-souris en moins. Au-dessus d’un énorme diffuseur, les feux sont très fins et composés de chaque côté d’un jeu de deux lames parallèles et positonnés à la verticale, dont la partie supérieure s’encoche dans la carrosserie mais qui la dépassent, de même que « l’aileron » longitudinal qui est positionné entre les deux « échappements » destinés à l’évacuation de la vapeur d’eau et qui dépasse en excroissance de la carrosserie principale.
A l’intérieur, le cockpit pourrait sortir tout droit d’un Star Trek. Le volant, occupé en son centre par un écran digital, et les sièges, s’inspirent directement de la Formule 1, mais on peut y trouver aussi des influences de l’aviation de chasse, comme pour Lamborghini. Le « fauteuil » conducteur et celui du passager sont séparés, un peu comme dans la Ferrari Roma.
Paola Zini, Directrice de l’IED Turin, exprime son enthousiasme : « Comme les années précédentes, à travers leur grand projet, les étudiants du master ont pu expérimenter les notions de transversalité des compétences et de travail en équipe, dans un environnement fertile et visionnaire. Cette manière de travailler, qui fait partie de l’ADN de l’IED, prépare les étudiants aux défis que l’avenir réserve au secteur et constitue une excellente base pour leur réussite professionnelle. Cette contribution avec Alpine était empreinte de passion, d’enthousiasme et marquée par une présence constante. Elle constitue une nouvelle étape en matière de collaboration internationale. Cette expérience a, par ailleurs, offert l’occasion aux étudiants de travailler sous la supervision d’Antony Villain, Directeur Design Alpine, Raphael Linari, Alpine Chief Designer, et d’un certain nombre d’anciens étudiants de l’IED, que nous avons eu le plaisir de revoir. »
Antony Villain, Directeur Design Alpine, souligne : « La collaboration avec l’Istituto Europeo di Design et ses étudiants a été une excellente expérience. Pour nous, voir la marque au travers des yeux de la jeune génération était un ‘filtre’. Mais c’était aussi l’occasion de partager notre passion et notre savoir-faire, et de donner à ces étudiants des conseils avisés en vue d’une carrière réussie dans le design automobile. »
Notre avis, par leblogauto.com
Entre les succès en compétition, les futurs projets de véhicules de route et une activité de design dynamique, Alpine s’est métamorphosé en quelques années et redonne espoir dans la créativité automobile à la française. Beaucoup de chemin doit être encore parcouru, mais la volonté est là.
Je cherche l’originalité sur ce genre de design mais je dois dire que je trouve pas
Bah si jamais tu trouves, tu me dis
Pourquoi ne semble t il y avoir personne qui regarde des moteurs à combustion interne à hydrogène ?
https://www.leblogauto.com/2022/02/bientot-v8-a-hydrogene-toyota-landcruiser.html
Il y a…mais les moteurs purement H2 sont difficiles à mettre au point, ne sont pas directement dérivés des thermiques classiques, etc.
On a une solution intermédiaire qui consiste à prendre un moteur Diesel et injecter du H2. Mais cela reste du thermique.
Les turbines sont plus adaptées au fonctionnement à hydrogène.
Les raisons, c’est plus simple que ça.
Dans un moteur à pistons, ce sera donc en cycle Otto, cycle Atkinson…donc exactement le même rendement. On grattera quelques pouillièmes via le taux de compression, mais ce sera tout. Il n’y a pas de miracle à espérer en remplaçant l’essence ou le gasoil par de l’hydrogène. Il n’y a pas « beaucoup » de difficulté technique à utiliser du H2 dans un moteur à pistons. Le plus difficile, c’est le réservoir H2
Les turbines n’offrent pas un très bon rendement énergétique. La raison pour laquelle on utilise des turbines dans un avion, un hélico…., c’est son ratio, son compromis consommation/fiabilité/poids/puissance.
Ensuite, il y a le réalisme économique.
-il faut investir dans un réseau de distribution de H2, très couteux
-le H2 est actuellement essentiellement produit avec du méthane CH4. Dans ce cas là, autant utiliser directement le méthane dans les moteurs à pistons. Avec son excellent indice octane, on peut augmenter sans aucun soucis le taux de compression à 30:1 si moteur atmo sans risquer le cliquetis (à comparer avec les minables 10:1 constaté classiquement avec l’essence). Et si moteur turbo, on peut pousser à 4 bar avec un taux de 16:1 (ps: voir le flex fuel diesel/méthane de Volvo Truck)
-le H2 est aussi produit via l’électrolyse. Mais il faut 2 unités d’énergie sous forme électricité pour obtenir 1 unité d’énergie sous forme H2. Donc sauf pour des usages très spécifiques, sinon en automobile, autant rouler avec des batteries, offrant un meilleur rendement, et dont le réseau de distribution est déjà OK. Il n’y a pas de coins en Europe, ou dans des grands pays industrialisés qui ne soit pas raccordé au réseau national/continental.
https://www.leblogauto.com/2006/09/hydrogene-bmw-confirme-la-serie-7.html
En fin 2006, à l’époque où le pétrole commençait à grimper, grimper, grimper, il y avait divers projets en tout genre, dont BMW, qui avait même confirmé la commercialisation d’une Serie 7 V12 en hydrogène. Puis le réalisme technique/économique a parlé…(y compris par moi, déjà, via mes commentaires dans ce post)
Impressionnant… Digne d’une Bugatti !
Cela rappelle que le groupe Renault faisait dans le luxe automobile avant-guerre.
Mais l’hydrogène est thermique ou électrique !?
c’est mal de dire que ce projet n’a aucun sens ni utilité ?
On y reconnait pas la ligne Alpine (110 ou 610 par exemple), et n’apporte pas de révolution conceptuelle qui aurait sa place dans une supercar.
Signée Bugatti ou Rimac, kif kif..
Dommage.
Le principe meme d’un concept-car, c’est de voir dans le futur, et non reprendre un design existant et changer la couleur…C’est juste une Renault Dezir bleu
Arrête de prendre tes Dezir pour la réalité : il n’y a pas grand chose de ce concept car Renault dans cette Alpine, à part les feux avant et la forme de la vague de calandre, mais c’est tout
C’est juste un exercice de com’ pour faire de la pub à cette école de design italienne, qui a réussie à associer Alpine à son projet.
Rien d’inhabituel, les écoles doivent communiquer pour attirer leurs futurs étudiants.
Après, ce design est « gratuit », juste une peau extérieure, un peu de green washing par dessus et tout le monde est content.