A l’été 2007, China Auomobile Deutschland débarquait à grands coups de klaxons avec ses voitures Chinoises controversées. A contrario, deux ans plus tard, c’est sur la pointe des pieds qu’il met la clef sous le paillasson.
Son destin était prévisible.
Imaginons que demain, votre concessionnaire Hyundai vendait des Byd F0 à 5 000€ (prime à la casse et bonus écologique déduits.) Beaucoup d’entre vous n’hésiteraient pas à sauter le pas, car ils cherchent un véhicule basique pour les emmener de A à B, point. Qu’importe le flacon.
A contrario, à 25 990€ (prix annoncé du Shuanghuan CEO), vous vous montrez logiquement plus regardant. Or, acheter un véhicule considéré comme une mauvaise copie chez un importateur dont vous n’avez jamais entendu parler, cela demande un certain aventurisme.
Qui plus est, le Shuanghuan CEO et le Jonway UFO n’avaient pas beaucoup d’atouts. L’époque n’est plus vraiment aux SUV. D’ailleurs, le concurrent Asie Auto a préféré mettre au placard le Landwind. Le CEO et l’UFO offraient des prestations d’un autre âge, des moteurs essence « malussés » et ce ne sont même pas de vrais 4×4.
Les chiffres de vente furent donc faibles. China Automobile Deutschland tenta un coup de bluff: des Chery rebadgées à son nom. L’objectif était sans doute de forcer la main du constructeur Chinois. Mais ce dernier répondit que l’Europe ne l’intéressait pas et qu’il n’avait rien à voir avec l’opération de China Car Deutschland.
Notez qu’en revanche China Automobile France (qui n’a aucun lien capitalistique avec China Automobile Deutschland) est toujours là. Il semble se focaliser sur son buggy Kiff.
Certains diront qu’après tout, les débuts des constructeurs Japonais et Coréens en Europe furent aussi héroïques. Sauf que Jonway et Shuanghuan ne sont pas Hyundai ou Toyota. Avant d’arriver en Europe, les constructeurs Japonais et Coréens avaient déjà une longue expérience de l’automobile et ils produisaient plusieurs centaines de milliers de voitures par an.
A contrario, Jonway et Shuanghuan sont des poids-plumes du marché Chinois. La production de SUV était jusqu’ici très atomisés. Or, le gros des acheteurs Chinois de SUV bas de gamme est dans le Sud du pays. Un Sud décapité économiquement en 2008 par le tremblement de terre du Sichuan et la crise mondiale. La tendance est à la concentration. Great Wall et Zhenghzou-Nissan dominent le marché. Plusieurs généralistes se lancent dans cette niche, avec des cadences de productions industrielles. Tandis que d’autres absorbent des petits constructeurs (comme ChangAn avec JMC/Landwind et Zhongxing ou GAIG avec Changfeng et Gonow.) Les derniers indépendant voient leur espace se réduire à peau de chagrin. La survie de Jonway et Shuanghuan a moyen-terme n’est plus du tout assurée.
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