ChangAn, une marque chinoise

Si vous venez de lire l’article sur la nouvelle Changan CV6, vous devez penser: « ChangAn? Quesaco? » On aurait presque l’impression que tous les jours, une nouvelle marque nait en chine. Pour vous éclairer un peu plus, voici un tour d’horizon de Changan. On va me reprocher d’être moqueur, mais quand je vois photoshop fait à la va-vite, des cérémonies d’inauguration avec un protocole curieux pour nous autre occidentaux et des traductions en anglais tellement approximatives qu’elles prêtent à confusion, j’ai du mal à garder mon sérieux.

ChangAn ne date pas d’hier. C’est en 1862 que Hongzhang Li fonde une armurerie, près de Shanghai. En 1953, l’usine est nationalisée et passe sous le contrôle de l’armée. En 1958, premier véhicule: une Jeep vendue sous la marque Yangtze, jusqu’en 1963 où la production est transferée chez Beijing. En 1984, retour aux voitures avec des minivans, comme celui-ci. ShangAn se rapproche alors de Suzuki. En 1991, elle produit l’Alto et en 1993, une joint-venture est fondée. En 2000, nouvelle joint-venture, avec Ford et elle crée Jiangling (Landwind.) En 2006, Mazda a pris 15% de ChangAn-Ford.

Il n’y a donc pas une seule entité ChangAn, mais bel et bien plusieurs constructeurs regroupé sous un même toit.

ChangAn Suzuki

C’est la fiale historique de la marque et sa gamme est plutôt touffue. Elle a commencé avec des Alto (connue en France sous le nom de Maruti) et des Swift 4 portes (plutôt marginale en Europe, mais très « appréciée » outre-atlantique sous le nom de Chevrolet/Geo/Pontiac Metro.) La Swift actuelle est sortie en 2005 au Pays du Milieu et c’est un best-seller… Qui n’apparaît pas sur le site officiel! A noter que la version JWRC s’attaque au championnat national de rallye.

L’entrée de gamme est assurée, par l’ancienne Alto, toujours vaillante. Elle est disponible sous les noms ridicules de « Happy Prince » et « City Baby » (plus sportif.) L’ancienne Swift est également toujours présente et même doublement, en 4 portes uniquement. D’une part en tant que Suzuki Liangyang SC7130, qui comme on peut le voir sur ce très beau document officiel, peut rouler sur l’eau!

D’autre part, curieusement, elle est également disponible sous la marque ChangAn, munie de mécaniques Isuzu. On parle alors de « Gazelle OK » (décidément, je ne me ferais pas aux noms de baptême de ChangAn.).

Enfin, comme la Chine reste un peu pauvre, le marché est surtout composé d’utilitaires et de minivans basiques. Il est décliné dans de nombreuses versions.

Ces véhicules sont baptisés un peu abusivement MPV (Multi-Purpose Vehicule, c’est à dire monospace.) Alors que ce sont des utilitaires à peine maquillés.

Chang-An Ford Mazda

Joint-venture plus récente, ChangAn Ford est un succès (même si, avec 100 000 unités en comptant les importations, il n’y a pas de quoi renflouer les caisses de la marque à l’oval bleu.) La Focus 4 portes « full op’  » (2,0l Ghia) se vend bien (donc elle n’est pas sur le site, logique.) Elle est épaulée par la Ford Fiesta 4 portes (malgré des risques évident de cannibalisation avec les deux Suzuki Swift ancienne génération.)

La gamme est chapeautée depuis peu par la Ford Mondeo 2,5 V6 Flagship (tout un programme) depuis l’an dernier. Enfin, la prise de participation de Mazda s’est traduite par l’entrée en production de la Mazda 3. Je n’ai pas pu résister à vous montrer l’image de la première Mazda 3 produite chez ChangAn. A noter qu’en parallèle, Mazda produit des 4×4 chez un autre constructeur.

ChangAn

Comme tous les constructeurs Chinois, ChangAn souhaite désormais voler de ses propres ailes et s’attaquer à l’international (le groupe possède déjà des usines CKD au Bengladesh, en Indonésie, au Népal et au Vietnam . Cela s’est d’abord traduit par la création de la marque Jianling et son fameux Landwind (sur lequel je ne reviendrai pas, compte tenu des nombreux articles déjà écris.) Je ne reparlerai pas non plus de la toute nouvelle CV6.

Le CM8 et le Raimondi (dessinée par IDEA comme le CV6 et le Landwind Fashion) sont des cubes à roulettes qui ne peuvent nier leurs parenté avec les minivans Suzuki. Pour le CM8, ChangAn prétend pourtant avoir inventé le « MPW », Multi Purpose Agility & Space (note à l’intention de ChangAn: le principe d’un acronyme, est qu’il est formé de l’initiale de chacun des mots.)

Mais ChangAn regorge de projets. Il y a la CV9, à moteur hybride (dont je n’ai pas de photo) et cette élégante berline Junjie, présentée au dernier salon de Shanghai, dont le profil me fait tout de même un peu penser aux Skoda Superb/VW Passat. ChangAn souhaite également s’attaquer aux marché des tout-terrains chic, avec ce Yufeng (ici en pleine

bizutage présentation.)

Autre projet dans les cartons, la berline Yangtze River, encore à l’état de maquette. Elle reprend curieusement le nom de la Jeep militaire des années 50. Fait rarissime dans la plétorique gamme ChangAn, elle possède un hayon. On ne peut que souhaiter bonne chance au constructeur pour que tous ces prototypes aboutissent.

Chinese

Enfin, comme tant d’autres constructeurs, ChangAn souhaite aborder le marché haut de gamme via une nouvelle marque. Ce sera donc Chinese. Le Sturgeon est un coupé dont la motorisation n’est pas précisée. Quant au cabriolet Flying Dragon (un joli patronyme pour une fois), elle est équipée d’un V8 3,2l (maison?) et le jour où elle entrera en production, on rira moins des voitures chinoises…

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