Cession du site Smart à Ineos : l’Etat veut des emplois pérennes

La ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, a insisté jeudi sur la vigilance de l’Etat quant à la « pérennité des emplois » du site Smart d’Hambach, racheté en décembre dernier par Ineos. Le gouvernement laissant ainsi entendre qu’il convenait de surveiller de prêt le dossier ….  quelques doutes étant permis …

Le gouevrnement sera vigilant sur la pérennité des emplois

« Le gouvernement sera vigilant pour que les engagements qui ont été pris permettent la pérennité des emplois industriels », a déclaré la ministre déléguée, entourée des dirigeants de Smart et d’Ineos.

Pour rappel, dans le cadre de l’opération, Daimler – maison mère de Smart – doit transférer l’ensemble des emplois du site et ceux de certains partenaires, soit au total 1.300 personnes, chez Ineos.

Mise en place d’un Comité de suivi

« En accord avec Daimler et Ineos, un comité de suivi sera mis en place et rassemblera l’ensemble des parties prenantes pour faire le point sur l’activité qui reste confiée par Daimler sur le site, ainsi que la montée en charge des projets du Grenadier » d’Ineos, a indiqué la ministre.

Ce comité se réunira pour la première fois au premier semestre de cette année, puis deux fois par an jusqu’en 2024. Date à laquelle prendra fin l’engagement de Daimler sur le maintien d’activités sur le site.

90 millions d’euros provisionnés dans un contexte tendu lié au Covid

Selon la ministre, 90 millions d’euros ont été provisionnés au cas où les volumes de production « ne seraient pas au rendez-vous », en raison du contexte économique engendré par la crise sanitaire.

Ineos confirme son ambition pour le site d’Hambach

Les dirigeants d’Ineos ont quant à eux eux affirmé leur ambition de transformer le site de Hambach dans les prochains mois. Objectif : produire le premier véhicule du groupe, le 4×4 Grenadier pour une commercialisation dès 2022, et une production annuelle de 3 0.000 à 35.000 exemplaires.

« 2021 est une année très importante pour nous, car nous nous dirigeons vers le lancement de notre véhicule, et disposer d’un site comme ici à Hambach nous donne les moyens de concrétiser nos espoirs », a déclaré Dirk Heilmann, le PDG de la branche Ineos.

Notre avis, par leblogauto.com

En novembre 2020,  les membres du CSE  (Comité social et économique) de l’usine Smart à Hambach avait certes remis un avis consultatif favorable à la reprise du site par l’entreprise britannique.

Soulignant que  l’arrivée d’Ineos avait « le mérite de sauvegarder les emplois du site » et que les engagements d’Ineos « sur les ressources humaines » étaient « appréciables », ils tenaient néanmoins à relever que « la durée de continuité de l’emploi pour l’ensemble des salariés » n’était « assurée au mieux que jusqu’à avril 2024 ».

Si certes, les membres du CSE sont satisfaits qu’un repreneur puisse être retrouvé, ils redoutent toutefois que l’avenir du site ne soit pas aussi rose qu’ils pourraient l’espérer. L’emploi est en effet assuré … sous réserve du succès des véhicules produits. Au delà de l’aspect écologique, la fabrication locale d’un 4 x 4 aux émissions polluantes non négligeable n’est pas faite pour les rassurer.

(19 commentaires)

      1. Subvention ET éviter de verser dzs indemnités ET éviter de faire passer Mercedes pour un mauvais.

        Banco ! 3 en 1.

      2. Sérieusement? vous croyez qu’un industriel investit dans un projet pour obtenir une subvention?
        la recherche de subvention se fait dans un cadre légal, peut on en bénéficier ou non. Oui, et c’est le devoir de l’entrepreneur d’en profiter sinon il met son entreprise en danger vis à vis des concurrents qui eux en profitent.
        Non, cela veut dire qu’on ne remplit pas les conditions.
        il n’y a pas de honte à profiter d’un système mis en place par l’état pour soutenir l’activité industrielle.
        toutes les aides sont soumises à conditions sur l’emploi, l’investissement et si elles ne sont pas remplies par l’entreprise, les aides ne sont pas versées.
        en tant que citoyen, on ne se pose pas la question si on peut profiter ou pas d’une aide. si elle existe et que l’on rentre dans les conditions, on l’utilise.

        Quand à la pérennité du projet de construire un 4X4 thermique (ou PAC si j’ai bien compris) il y aura toujours besoin de véhicules de ce type, le public visé n’est surement pas le citadin, mais les entreprises, les agriculteurs, bref tous ceux qui doivent circuler dans des endroits inaccessibles avec un véhicule classique.

        je me pose plus de question de la logique industrielle d’un groupe chimique d’investir dans une usine de production de véhicule

        1. @Amazon: je veux bien croire voir le mal parfois mais rarement abusemen.

          Si Mercedes aurait eu à fermer le site, le budget aurait été colossal.

          Refourguer à Ineos donne une bonne image d’une recherche d’un repreneur avec un projet ambitieux (auquel on est peu à croire). Mercedes 10/10 en image

          Ineos : investit = 10/10 en image

          Ineos est le sauveur et l’état lui vient en aide: l’état fournit l’argent qui servira à mon idée à fermer le site avant même que Ineos ait placé une seule machine sérieuse sur le site arguant que la chaîne peut être adaptée.

          Quand suis-je passé du côté conspirationiste ? Jamais jusqu’ici à mon idée.

        2. @amazon : Ineos c’est énormément de publicité et de « soft power ».
          Par exemple, prendre 1/3 de l’écurie Mercedes en F1, sponsoriser une équipe de cyclisme, ou posséder plusieurs clubs de football, ou même de sponsoriser le syndicat anglais à la coupe de l’America 2021.

          Après, rien ne dit que ce Grenadier n’est pas un caprice de Ratcliffe.
          Ne pas oublier qu’il a été voir Land Rover quand ce dernier a annoncé la fin du Defender (avant de revenir dessus) et a proposé une association pour produire un véhicule « façon ancien Defender ».
          Refus de Land Rover qui par derrière décide de faire un nouveau Def, mais aussi d’attaquer Ineos (et perdre), et de lancer son propre Defender avec Bowler (appartenant à JLR).
          https://www.leblogauto.com/2020/11/bowler-csp-575-face-a-ineos-grenadier-guerre-de-def.html

          Ineos a même lancé une filiale qui fait des produits d’hygiène (pour le moment du gel hydroalcoolique, des lingettes, etc.).
          Le jour ou le Grenadier n’amusera plus Ratcliffe, ce sera une revente ou une fermeture.
          Avec 25 milliards d’euros de fortune estimée, Ratcliffe n’est pas à un caprice près 🙂

        3. la logique industrielle d’un groupe chimique d’investir dans une usine de production de véhicule?

          en dehors des caprices de son propriétaire, la logique est très simple : en cas de fermeture, ou cessation à un autre, on ressort l’argument « se recentrer dans son domaine d’activité »

  1. C’est l’état ( et nos impôts ) qui vont remplir les poches de cette boite , et payer les gens à ne rien faire … Un désastre subventionné à la Ségolène …

  2. Marrant, on lit toujours les memes rengaines sur les subventions. Pourtant le cadre legal est tres strict quant a leur usage par les beneficiaires et en aucun cas elles ne peuvent servir « a se remplir les poches » comme on peut le lire frequemment dans certains commentaires nauseabons sentant bien le populisme.

    1. il existe pourtant quelques exemples, ou les subventions n’ont pas forcément remplies les poches, mais pas loin.
      Dans le NpdC ou la Somme, une personne avait repris une société avec une partie des salariés, et les bâtiments.
      Les subventions et aides perçues étaient équivalentes aux salaires des salariés repris. Salariés qui ont remis en route quelques machines, rhabillés les locaux.
      24 mois plus tard ils ont été remerciés. Le repreneur avait rempli le contrat, il a ensuite mis en location les bâtiments (plusieurs milliers de m2) auprès d’entreprises.
      Rien d’illégal, juste très très border line.

      Mais si vous comparez le montant du CICE destiné aux grandes entreprises afin d’aider au maintien des emplois et le nombre d’emplois créés, vous vous dites qu’il doit s’agir d’emplois de cadres de haut niveau.
      d’après la Banque de France : 240 000 emplois entre 2015 et 2019, pour un coût cumulé de 2013 à 2019 d’un peu plus de 100 000 milliards !
      soit 416 000 € de subvention par emploi créé !!!

      1. Le but du CICE etait egalement d’ encourager les investissements, la creation d’ emploi etant l’ une des fonctions, mais pas la seule, ton calcul n’ est donc pas applicable.
        Ensuite c’ est 100 milliards, pas 100 000 milliards
        Sinon tu avais parle de cette soit-disante histoire dans la Somme / ndpc dans un autre sujet.
        Je te repose la meme question, car j’ attend toujours la reponse : quelle entreprise? Je n’ ai pu trouver aucun cas dans la Somme ou le Nord pas de calais qui ressemble meme de loin a ce que tu racontes….Et du coup j’ ai du mal a y croire car pour moi cela ressemble a un exemple invente.

        1. ça a une vingtaine d’années, ça a commencé par un article dans un journal local, repris dans le Canard, confirmé plus tard par un journaliste de la Voix du Nord qui avait été envoyé pour enquêter et faire un article. De mémoire c’est du coté d’Abbeville, et c’était en transporteur qui c’était installé dans les locaux.
          Je me demande s’il ne s’agissait pas d’une ancienne imprimerie de labeur.
          a ma connaissance il a faillit se passer la même chose du coté de Boulogne sur Mer, des élus locaux s’étant un peu vite engagés à aider via des garanties de prêts un repreneur d’une assez grosse PME en difficultés. Mais d’autres élus sont intervenus, et les dossiers des repreneurs ont été épluchés, y compris avec une enquête de gendarmerie (je connais un gendarme qui était en poste à Boulogne à l’époque). du coût il n’y a eu garanties qu’à concurrence de la valeur des biens immobiliers de l’entreprise.
          a ma connaissance la reprise n’a pas fonctionné, il me semble avoir lu dans la VdN que les bâtiments appartenaient maintenant à l’agglo.
          Effectivement c’est bien 100 milliards, et 240 000 emplois créés soit 416 667 € par emploi. les triples 0 sont en trop, mais le calcul était bon.
          D’après le site du ministère de l’économie « le CICE est calculé sur les rémunérations versées au cours d’une année civile » donc c’est bien uniquement sur les salaires versés que ça joue, en 2012, il s’agissait du »Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » donc l’emploi en faisait bien partie !

          l’an dernier j’ai lu un article, je crois sur l’Union, édition de Reims, ou un journaliste s’étonnait du montant des aides versées par l’agglo, le département et la région pour sauver des emplois. à la louche les aides correspondaient à peu près aux salaires avec cotisations pendant 2 ans. Sachant que le repreneur c’était engagé à aucun licenciement pendant 3 ans !

          1. Alors pour le premier cas resumons:
            1)on ne sait toujours pas de qui il s’ agit
            2)Cela remonterait a 20 ans, epoque ou les regles en matiere de subventions etaient bien moins encadrees…Autrement dit meme si c’ est vrai, on compare ce qui n’ est pas comparable.
            Pour le second cas »mais le calcul était bon ».
            Non le calcul est mauvais et limite idiot puisque le CICE avait pour objet, je cite « le financement de l’amélioration de la compétitivité des entreprises àtravers notamment des efforts en matière d’investissement, recherche, innovation, formation,recrutement, prospection de nouveaux marchés, transition écologique et énergétique et reconstitution de leur fonds de roulement.. »
            La creation d’ emplois direct n’ etait qu’ un des objectifs alternatifs. Tu remarqueras que le mot « recrutement » est un peu seul.
            https://www.impots.gouv.fr/portail/files/media/3_Documentation/depliants/pro_fiche_cice.pdf

          2. le CICE date de 2012, retrouve la communication à la création du machin, et pas celle à postériori.
            C’est le tour de passe passe pas habituel :
            le patron du Medef : diminuez les impôts et nous créons 1 million d’emploi
            3 ans plus tard : nous avons dit que nous allions essayé de créer 1 million d’emplois pas que c’était facile à faire. Combien de pin’s distribués ?
            EDF : la construction du premier EPR en Finlande a été très compliquée, mais le second à Flamenville ça ira tout seul
            10 ans plus tard : nous avons beaucoup appris du premier EPR français qui était un test, les suivants seront parfaits, sans dépassement de budget ni de délais (de toute façon pour les 6 prévus, si budget > 30% c’est l’Etat qui épongera les pertes !)

            Et le pire c’est qu’à chaque fois les communiqués de presse sont repris tels quels par une majorité de « journalistes », sans réflexion sur ce qui a été dit et annoncé auparavant !
            avec les archives sur internet c’est pourtant assez simple de retrouver les annonces et explications initiales.
            En 2012 j’étais gérant de sarl, je suis allé à des réunions à l’agglo, à la FFB, et à la CCI pour la présentation de ces aides, c’était systématiquement l’emploi qui était mis en avant, et un peu la recherche. Parce que compétitivité = coût de fabrication plus faible, et pour cela il faut soit augmenter la productivité (et c’est compliqué en France ou elle est déjà très élevée depuis les 35h) ou baisser les salaires qui sont plus élevés que dans de nombreux pays européens (tous ceux de l’est et un peu au sud).
            Le discours était : CICE = baisse du coût salariaux, surtout des plus bas salaires, = baisse des coûts de production = plus de vente = possibilité d’embauches.
            Evidemment, il était visible que c’est beaucoup plus intéressant pour les grosses boites commerciales (grande distrib en particulier) que pour les petits patrons du bâtiment ou du commerce.

  3. ça sent très mauvais dès le départ ! serieux, je suis sur que le grenadier va se vendre bcp moins qu’une Smart LOL
    courage aux futurs chomeurs (future région morte) et merci aux politiques de cracher sur la bagnole, le peuple vous le paiera !

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