Carvana vacille et s’effondre en bourse

Les marchés de l’occasion se portent pourtant bien un peu partout dans le monde à cause (ou grâce) aux pénuries de certains composants pour les véhicules neufs. Aussi, les gens se rabattent vers les véhicules de secondes mains faute de neuf.

Carvana a été fondé il y a 10 ans, en 2012, pour être un « pure player », de la vente uniquement sur internet, bien que financé par Drive Time, un gros vendeur d’automobiles d’occasion « en physique ». La progression a été assez fulgurante et le Covid a même dopé cet acteur qui a su faire des livraisons de véhicules nettoyés et sans contact physique pour rassurer les acheteurs. Résultat, pour 2020, Carvana a vendu 244 111 voitures et généré 5,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires, devenant le deuxième vendeur d’occasion en ligne aux USA.

Avec la pandémie et les reports d’achat vers les sites en ligne, le cours de bourse de Carvana est passé de 22 dollars à plus de 330 dollars à l’été 2021. Sauf que depuis les déboires s’accumulent. Hier, l’action a dévissé de 40% à 4 dollars environ après que la maison de courtage Wedbush a fixé un objectif de $1 et évoqué un possible défaut de paiement de la dette. D’autres analystes estiment que le risque de faillite est important.

Pour autant, certains des plus gros créanciers de Carvana (Apollo Global Management Inc, Pacific Investment Management Co, etc.) ont validé un accord pour agir de concert dans toute négociation de restructuration. Toujours selon Wedbush, une restructuration de la dette devrait intervenir, faisant des actions actuelles des papiers sans valeur ou fortement dévaluées.

Qu’est-il arrivé à Carvana ?

En mai 2022, la société a déjà viré 2500 personnes pour tenter d’endiguer les pertes. Encore le mois dernier, ce sont 1500 postes qui ont été supprimés (soit 8% !). Carvana fait face à une chute énorme de la demande face à l’inflation et aux incertitudes économiques aux USA. Malgré des coupes claires dans les effectifs, les coûts de fonctionnement sont importants.

Pire, Carvana a commencé à se faire suspendre, temporairement ou définitivement, dans plusieurs états. Caroline du Nord, Illinois, Pennsylvanie, Michigan, etc. A chaque fois des clients se sont plaints de ne pas avoir leurs titres de propriétés en bonne et due forme dans les temps imposés par la loi. Dans certains cas, Carvana aurait même fournis des titres d’un autre état.

Carvana va-t-il s’en sortir ? Peut-être, mais pas en l’état. Les créanciers ont obtenu certains départs de cadres haut placés dont le directeur des relations avec les investisseurs. Ces créanciers vont probablement nettoyer la structure puis la revendre au plus offrant.

Notre avis, par leblogauto.com

Carvana est l’exemple de la difficulté de la vente automobile en ce moment. Après des années fastes, en VN comme en VO, il y a eu le covid avec pour certains des périodes à 0 vente. Désormais il y a les pénuries de pièces, la tension sur les marchés et pour couronner le tout, l’inflation galopante un peu partout dans le monde.

(3 commentaires)

  1. Je leur ai vendu ma voiture en Septembre l’annee derniere. Par rapport aux concessionnaires ou particuliers, ils offraient 2 ou $3000 de plus. Et ils viennent la chercher, payment super rapide, bref, excellente affaire pour moi.
    Le marche etait tellement peu fourni qu’ils payaient les voitures une fortune pour avoir une offre consequente. Pas surprenant qu’ils aient des deboires financiers…

  2. Les constructeurs, avec les problèmes de production en neuf, se reportent aussi sur l’occase. Et ils sont quand même plutôt en bonne position pour le faire il faut bien le dire, avec quasiment une occasion récupérable par vente de neuve si on sait intéresser l’acheteur, ce qui dans un marché porteur parait propice, combiné à la disponibilité à prix coûtant des pièces/compétences éventuellement nécessaires.
    Cela peut représenter pour les acteurs tiers un effet ciseau puissant, entre moins de neuves vendues depuis depuis plus de 2 ans qui sont autant d’occase disponibles en moins ces derniers mois… et ces occases restantes qui se retrouvent de plus en plus recyclées par les constructeurs retrouvant un appétit forcé par les évènements pour ce marché.
    Le tout sur fond d’inflation galopante. Et encore les USA ne sont pas dans le coûteux forcing européen sur le VE qui dans les conditions qui se développent va au crash industriel et économique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *