Pendant toute sa détention au Japon, nous n’avions pas eu la possibilité d’entendre la version de l’accusé Ghosn. Seul ce que laisser paraître les procureurs, et Nissan, avec l’aval du parquet, nous était conté. N’avoir qu’un son de cloche est étrange pour nous qui sommes habitués à entendre les deux parties d’une affaire dans les médias.
Puis vint la rocambolesque évasion/fuite vers le Liban, via la Turquie. Ceux qui ont participé à cette « barbouzerie » sont inquiétés par la justice turque et japonaise. Mais, Ghosn est libre lui.
Libre dans un pays qui a décidé qu’il ne pourrait pas le quitter (bien pratique pour ne pas avoir à répondre à la demande d’extradition éventuelle du Japon) et qui a accepté que Carlos Ghosn se mette en scène dans une conférence de presse internationale. Exercice de com’ que maîtrise parfaitement cet « animal de communication ».
Louis Schweitzer, le véritable artisan de l’Alliance
Durant cette conférence, Monsieur Ghosn n’a pas hésité à se mettre en avant et à expliquer que sans lui, pas d’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Il est vrai que c’est sous son « règne » que Renault a sauvé Nissan, et que les deux partenaires, trois avec Mitsubishi plus récemment, sont devenus numéro un mondial en volume de voitures vendues sur un an.
C’est un peu vite oublier le rôle déterminant de Louis Schweitzer dans l’histoire. En effet, c’est le patron de Renault de l’époque qui lance les prises de participation dans différents concurrents, recrute Carlos Ghosn. Il charge Ghosn de redresser Nissan, en faillite. C’est aussi lui qui a l’idée de l’Alliance, façon habile de ne pas vexer les Japonais qui se sont fait racheter et de parler de coopération.
D’ailleurs, l’an dernier, Louis Schweitzer donnait son avis sur l’Alliance. Doit-elle déboucher sur une fusion ? « Je ne le pense pas. Je suis convaincu que dans vingt ans l’alliance existera toujours. Il y aura peut-être des modifications de forme, peut-être y aura-t-il de nouveaux partenaires. Mais je pense que cette alliance, aujourd’hui un des tout grands du monde, le sera encore dans vingt ans ».
La difficile question de la succession
Le principal péché d’orgueil de Carlos Ghosn, est d’avoir repoussé sa succession année après année. Il a « usé » Carlos Tavares qui se voyait « calife à la place du calife ». Philippe Varrin y verra une opportunité et le fera venir chez PSA Peugeot Citroën, avec le succès récent que l’on sait.
Ghosn, de son côté, a joué la carte du « diviser pour mieux régner ». En divisant le poste de Directeur Général en deux, pour ne pas qu’un successeur n’émerge. La politique de la terre brûlée ne fonctionne qu’un temps. Aussi, il a fini, sous la pression du gouvernement français, mais aussi nippon, de se choisir un successeur pour Renault, mais aussi Nissan. Ce seront Thierry Boloré et Hiroto Saikawa.
Sauf que finalement, ces successeurs n’ont pas donné satisfaction et ont été soit démissionné, soit ont démissionné. Désormais, Carlos Ghosn se défend d’avoir choisi ces personnes. Et de rejeter la faute sur le Conseil d’Administration. C’est vrai que théoriquement, le CA nomme les Directeurs Généraux. Mais, tout le monde sait que le CA faisait encore tout ce que demandait Carlos Ghosn. Se dédouaner d’avoir recruté les mauvaises personnes, ce n’est pas trop fair play.
Après lui le déluge ?
Le fait de ne pas avoir, ou mal, préparé sa succession est l’un des griefs qui a été mis en avant par Nissan. En plus de cette « non-succession », il y a aussi le fait d’avoir fait régner la « terreur » en interne, mais aussi d’avoir eu une politique expansionniste à tout crin. Cette tactique a porté ses fruits avec la première place mondiale devant Toyota ou la galaxie Volkswagen. Cependant, selon Saikawa et d’autres responsables de Nissan, cela a créé un géant aux pieds d’argile.
Résultat, on se retrouve avec deux interprétations d’une même situation. Depuis le départ forcé de Ghosn, l’Alliance bat de l’aile et Nissan vacille. Carlos Ghosn explique « Ils ont voulu tourner la page Ghosn et ils ont réussi car il n’y a plus de croissance, plus de stratégie, plus d’innovation ».
Il oublie un peu vite que si l’Alliance a touché son climax en 2017, c’est au détriment d’une vision long-termiste. Sur certains marchés, la recherche du volume à tout prix a justement été faite à coup de rabais mettant à mal la rentabilité. On pourra citer Nissan aux USA, mais aussi Datsun, ou autre.
D’ailleurs, les cours de bourse de Nissan, comme de Renault, ont débuté leur lente descente alors que Carlos Ghosn était toujours en poste. S’ils ne sont qu’un reflet parmi d’autres de la bonne ou mauvaise santé d’une entreprise ou d’un groupe, ils sont l’un des symptômes à prendre en compte. Il est vrai que depuis l’arrestation de Ghosn, les deux cours de bourse ont continué de dégringoler.
Une alliance en danger
Il est vrai que, pendant longtemps, Carlos Ghosn a été l’incarnation de l’Alliance Renault-Nissan. Cette coopération ménageant la filiale Nissan face à la maison mère Renault a intrigué dans le monde de l’automobile. Mariage de la carpe et du lapin pour certains, « dictature » pour d’autres, miracle permanent ou numéro d’équilibriste, l’Alliance a réussi pendant des années à avancer, grâce (ou à cause) du potentat de Monsieur Ghosn.
Depuis son arrestation au Japon, Carlos Ghosn a été remplacé par Jean-Dominique Sénard qui est plus dans le consensus et la discussion. « L’Alliance ne fonctionnera pas sur des règles de consensus. Ils se trompent » assène Ghosn. Pourtant, en interne, cette coopération apaisée voulue par la nouvelle direction semble avoir nombre d’adeptes.
Il faut dire que bien que les synergies techniques sont nombreuses, il semble des fois aberrant que certaines synergies ne soient pas mises en place. Par exemple, dans l’électrique. Renault et Nissan font totalement bande à part. D’un côté la Nissan Leaf, avec son usine à Sunderland, des batteries assemblées en interne avec des piles 18650 NEC alors que la Renault Zoe utilise des batteries assemblées par LG Chem.
Nissan a changé son fusil d’épaule depuis. Mais, il n’y a toujours aucune synergie entre la compacte nippone et la citadine française. On pourrait penser que Nissan et Renault auraient fait technologie commune. Que nenni.
Bilan mitigé qui commence à se voir
Pour autant, tout n’est pas noir, tout comme tout n’est pas aussi blanc que Carlos Ghosn voudrait le faire croire. Chez Renault, sous sa férule, la gamme a été entièrement renouvelée et une cohérence de gamme a été créée avec Laurens van den Acker à la baguette du design. Ceci, avec le succès de Dacia (merci Louis Schweitzer là encore) fait que Renault a su rebondir ces dix dernières années.
En revanche, à l’inverse de Peugeot, Renault n’a pas misé autant sur la montée en gamme du « mix produit ». Le volume plutôt que la valeur. On peut toutefois souligner que Clio 5 et Captur 2 semblent traduire la volonté de changer cela.
Enfin. Parlons aussi des ratés que sont l’Espace, la Talisman par exemple. Certes, ces véhicules sont sur des marchés peu porteurs en ce moment. Mais, le Kadjar, lui, est sur le marché en vogue des crossovers/SUV. La comparaison avec le Peugeot 3008 ou même le Nissan Qashqai fait mal. Le Peugeot – tout comme le cousin le Nissan Qashqai – s’écoule à 200 000 exemplaires en Europe sur 2019, tandis que le Renault atteint péniblement les 110 000 unités.
Rajoutons le partenariat avec Daimler-Mercedes qui bat sérieusement de l’aile après 10 ans. Ou même l’affaire des vrais-faux espions qui a coûté leur carrière chez Renault à plusieurs personnes dont le numéro 2 de l’époque, Patrick Pélata. Sans oublier la triste série de suicides au Technocentre.
On peut même évoquer le retour en Formule 1 très « petit bras ». Là où les grosses écuries mettent 300 à 400 millions d’euros par an sur la table, Renault a décidé de revenir avec moins de 200 millions d’euros. Pourtant, une victoire en F1 et/ou jouer les premiers rôles, c’est une énorme page de publicité mondiale. Et que dire du retour de Nissan aux 24 Heures du Mans, d’abord avec la Delta Wing, puis la Zeod RC qui ne donnera rien, pas plus que la GT-R LM Nismo catastrophique ?
Aussi, l’Alliance a visiblement été un écran de fumée pour masquer des relations exécrables entre les deux groupes. Une fois supprimé de l’équation celui qui faisait la fumée, la réalité saute au visage. Il va falloir que Jean-Dominique Sénard déploie des montagnes de discussions, de diplomatie pour rabouter les liens distendus.
Et FCA dans l’affaire ?
Carlos Ghosn indique que si Nissan a cherché à le faire tomber, c’est parce qu’il voulait resserrer les liens entre Nissan et Renault, conduisant à une quasi-fusion « indétricotable ». Mais aussi parce que FCA entrait dans la danse, directement avec Renault.
Durant la conférence, Carlos Ghosn a dit : « J’étais en contact avec FCA, nous avions un excellent dialogue. Et j’avais un rendez-vous en janvier ». Si un tel « deal » avait été conclu, Nissan aurait eu un partenaire plus gros que lui en face et n’aurait plus pesé autant au sein de l’Alliance. Ghosn sous-entend ainsi que Nissan s’est arrangé pour faire capoter la fusion avec FCA. On le sait, depuis, FCA s’est rabattu sur PSA Peugeot Citroën.
Pour autant, de nombreuses sources internes s’accordent à dire que s’il y avait peut-être une rencontre de prévue, rien n’était initié, pas même les études sur les synergies possibles. En revanche, il est vrai que depuis que FCA discute avec PSA, Renault semble fragilisé.
Que penser de tout cela ?
Il n’est, ici, pas question de se faire juges. Déjà parce que ce n’est pas notre rôle, mais aussi parce que personne n’a toutes les pièces en main pour le faire. Néanmoins, on peut rester critique envers l’un comme l’autre dans cette affaire : critique envers un système judiciaire que beaucoup ont découvert avec cette arrestation, critique envers Nissan qui a visiblement dépensé sans compter pour trouver des « preuves », mais aussi critique envers un Carlos Ghosn qui s’est mis en scène au Liban, en se présentant comme le sauveur de l’Alliance sans qui tout ira à terre.
S’il a été un grand dirigeant de Renault, de Nissan, et de l’Alliance, Carlos Ghosn a sans doute sous-estimé – volontairement ou non – l’après-Carlos Ghosn. Et cela, Nissan comme Renault sont en train de le payer actuellement.
Carlos Ghosn de son côté ne devrait pas être jugé par le Japon. En effet, le système judiciaire nippon ne connait pas la contumace, cette pratique qui permet de juger quelqu’un en son absence. Greg Kelly, lui, a avoué et devrait être jugé/condamné. Le Japon et Nissan auront beau jeu de présenter aussi cela comme le procès du système Ghosn. Carlos Ghosn de son côté aura beau jeu de se présenter comme non condamné, et victime d’un acharnement judiciaire.
Epilogue ?
A contrario de ce qui a filtré dans les médias au moment de la fuite de Carlos Ghosn, le Liban n’attend pas Ghosn comme un sauveur. Le pays est en proie à une révolte d’une partie de la population envers sa classe dirigeante en place depuis trop longtemps selon eux. Fin octobre 2019, le Premier ministre Saad Hariri a démissionné, sous la pression de la rue. Son successeur, Hassan Diab, a été désigné le 19 décembre mais n’a toujours pas formé de gouvernement.
Pour la rue, Carlos Ghosn n’est qu’un symbole de plus d’une société des « élites » hors-sol. Après tout, il est millionnaire au milieu d’une population plutôt pauvre.
Carlos Ghosn a décidé d’attaquer Renault devant les prud’hommes pour faire valoir ses droits. Si le volet japonais pourrait ne pas avoir de fin concernant Carlos Ghosn, le ou les volets français pourraient rebondir. A moins que tout le monde trouve un intérêt à enterrer tout cela et passer à autre chose très rapidement.
Illustration : T. Emme / Leblogauto.com
Oh ! Voici un papier qui semble neutre et plutôt chargeant sur Ghosn.
Voilà qui est courageux et qui va faire réagir…
Pour ma part et sans avoir testé les produits, je ne changerais pas un Senard par deux Ghosn cher monsieur (et de serrer mon baril de Senard dans mes bras).
On peut ajouter la prise de controle d’avtovaz et les parts de marché russe, le succès au Bresil ou en Inde…. Mais ceci ne se voit pas d’Europe.
Le lancement de la voiture électrique très tôt donne une connaissance et une compétence chez Renault que d’autres non pas (VW et son ID3…)
Certes le projet d’alliance a été fait par Schweitzer mais c’est Ghosn qui a redressé Nissan pendant ce temps et convaincu les japonais…
Oui il y a toujours des ratés et des mauvais choix sur le plan produit mais une entreprise qui ne tente rien est morte.
Sinon avec Daimler, il faut qu’il y ait des projets industriels complémentaire comme on supprime les petits Diesel et Smart, c’est normale qu’il y ait moins de projets…
avtovaz, bresil, inde.. oui on parle de Dacia et de gerard detourbet. Dacia c’est pas ghosn. c’est Schweitzer pour l’idée initiale et Detourbert pour la mise en pratique. la Kwid c’est Detourbet contre Ghosn. bcp connaisse tres mal qui travail en interne chez renault car en lisant les journaux il y a peu d’info.
le Brésil ce n’est pas Ghosn mais Schweitzer en 1998
Très intéressant article. Même s’il est à charge sur Carlos Ghosn, il résume bien les faiblesses de l’Alliance nées de la recherche de suprématie de chacun des acteurs au moment du passage de témoin. C’est la conséquence logique des égos surdimensionnés qui règnent dans ces grands groupes (et pas seulement chez Renault ou Nissan).
Enfin, pour le Kadjar, c’est l’histoire ceux qui voient toujours le verre à moitié-vide et ceux qui voient toujours le verre à moitié-plein.
En effet, le premier Koleos faisait 22 K au mieux par an, tandis que le Kadjar fait au mieux 130 K et se vend encore 5 X mieux dans le pire des cas !
…à relativiser, surtout que la concurrence interne du Scenic est toujours forte.
5 x fois mieux même dans le pire des cas… c’est un échec chez vous ?
En revanche, rien n’est dit sur la Megane pourtant bien plus récente de la 308, qui se vend nettement moins !
Moi directeur de Renault, je serais relativement satisfait du kadjar, mais très déçu de la Megane.
Si je suis d’accord avec toi sur la Mégane, tu relèves 2 problèmes du Kadjar : des chiffres mieux qu’un flop du précédent, c’est pas encore le niveau d’un 3008 et la concurrence interne qui descend le nombre de ventes du Scenic qui était le fer de lance.
Bilan mitigé, non ?
Surtout, le Scénic a perdu son image de monospace intelligent. Le Koleos situé au-dessus est de plus aussi un faible coco pour les ventes.
Bilan vraiment mitigé, non ?
Moui mitigé, mais pas catastrophique…Pourquoi :
Plus de 3.7 millions de voitures avec une gamme au 3/4 en fin de vie.
Un Koleos2 qui se vend moyennement, mais presque autant que l’ancienne en changeant radicalement de segment ! Et nouveau dans la gamme Renault, c’est donc un modèle qui se rajoute !
Alors oui le Scenic se vend 3 fois moins que la belle époque (2000) et le Kadjar ne rattrape pas le déficit, mais le problème de Renault est que le 3008 est un succès historique digne des succès des 205 et 206 et donc totalement imprévu (le double de l’ancien qui était déjà un succès non prévu)
Les nouveaux modèles Renault Clio5, Captur2, Zoe2 présentent vraiment bien pour l’avenir, si le reste des futurs modèles sont du même tonneau, cela promet !
On n’apprend strictement rien dans cet article…
C’est la peur qui prédomine avec le rapprochement de FCA et PSA qui ne tient au final qu’à la personnalité démesurée d’un autre Carlos …
Carlos Premier aurait du être écarté depuis longtemps, certes artisan du renouveau de Nissan … il a été mauvais à la tête de Renault. On peut être un bon redresseur et bon financier mais un mauvais visionnaire.
Renault doit annoncer son plan stratégique avec Nissan ce jeudi et normalement Luca De Meo doit être annoncé comme nouveau DG et si le Monsieur fait l’affaire comme successeur de Senard dans les deux prochaines années. Puisse Luca nous faire oublier Carlos Premier en tout … tant il gave le mec. Et puisse Carlos Second ne pas suivre ses pas!
Néanmoins, les modèles récents (très) de Renault semblent avoir pris en compte les défauts de l’ancienne génération.
Il semble qu’il y ait une nette amélioration de la qualité globale des modèles.
Une Clio 5 ou Captur 2 semble être mieux finie qu’une Talisman, même constat pour la Zoe 2.
@SGL « Néanmoins, les modèles récents (très) de Renault semblent avoir pris en compte les défauts de l’ancienne génération. »
c’est étrange, j’ai l’impression d’avoir entendu cette phrase pratiquement à chaque modèle depuis le restylage de la R19….
Et c’était sgl a chaques fois
Bah @ema, le fait est qu’il semblerait qu’il y ait eu une dégradation de la qualité globale au passage de la Laguna 3 à la Talisman.
@Miké, je ne suis pas du genre à dire que tout ce qui est Renault est bien… Loin de là !
Je connais bien les vieux démons de Renault qui reviennent par cycles réguliers et qui dégradent à long terme l’image de marque durement prouvé par des bons modèles. (ça arrive heureusement parfois chez Renault)
Ça peut être bien fini et peu fiable…
Et inversement
Et pas que chez Renault
Dans les années 80, chez Renault, avant la R19, c’était parfois les deux !
Un article interressant de Thibault Emme comme souvent.
Apres je ne vois pas Sénart comme l’homme du consensus mais comme l’homme faible face à Ghosn qui était l’homme tout puissant.
Senart n’a eu de cesse depuis sa nomination à la tete du conseil d’administration de Renault SA puis de l’Alliance de vouloir marrier Renault cassée en bourse à FCA qui en tirait tres largement les marrons du feu. Renault et sa participation dans Nissan, Senart voulait l’offrir pour pas un rond à FCA qui n’aurait divisé que la participation de ses actionnaires par deux ca que ca change quoique ce soit pour elle.
Donc Sénart n’est pas la solution et c’est meme un gros probleme à la fois pour Renault dont on voit que l’homme aussitot arrivé à chercher à liquider le groupe français en l’offrant gratis à FCA et à la fois aux japonais dont ils ont vu que l’homme a cherché à fusionner Renault avec FCA pour affaiblir, rabaisser Nissan au sein du nouveau duopole de l’alliance.
Le mariage avec FCA enterré, Sénart essaie depuis de recoller les morceaux avec Nissan et Mitsubishi. Dejà premiere erreur. Il faut un nouvel homme pour cela, Sénart reste le traitre le fossoyeur de l’Alliance, il a beau jeu de se faire passer désormais pour le sauveur, pour celui qui croit en l’Alliance Franco-nippose, rien n’est oublié chez les japonais.
On peut aussi parler de la nomination de Bolloré à la tete de Renault SA, là aussi c’est la faute à Sénart qui n’a fait que lui savonner la planche pour des raisons directionnelles et de vision totalement différente. Bolloré ne voulait pas la fusion avec FCA, Sénart la voulait absolument.
Si Renault SA et Renault-NIssan avait tout à perdre à se donner à FCA car c’est FCA qui en aurait profité à tous les niveaux, il y a qu’une personne chez Renault-Nissan qui aurait gagné à la fusion FCA-Renaut-NIssan, c’est Sénart.
Donc pour revenir au sujet, Ghosn a commis beaucoup d’erreurs, principalement de management, comme celle d’avoir placé Saikawa à la tete de Nissan Motors et d’avoir cru en lui comme son futur successeur alors qu’il placait Brutus sans le savoir. Celle d’avoir toujours tout fait pour faire sentir aux japonais que Nissan n’etait pas une filiale de Renault mais un groupe indépendant à part entiere et que Renault est seulement un partenaire, un allié mais rien de plus. Ceci a amené dans l’esprit japonais que Renault n’a jamais été la société et ne pouvait donc jamais etre à terme la société dans laquelle Nissan fusionnerait.
Ghosn a eu tort de vanter les mérites de Renault pourtant immenses à l’egard de Nissan, 90 milliards de francs versés à Nissan pour la restructurer, pour la faire respirer, le tout en ne prenant pas le controle de fait de Nissan comme il aurait pu pendant et par la suite si Renault l’avait voulu. Renault a aussi permis à Nissan d’explorer et s’etendre dans certains marchés à son désavantage, cf la Chine où Renault décide de lancer Nissan en 2000 au lieu de sa propre marque.
Donc Ghosn a commis de fautes graves de managements et de choix directionnel durant sa présidence qui a causé un enorme tort à Renault dont il dépendait pourtant et in fine à Nissan meme si les japonais voit qu’au contraire cette sacro-sainte indépendance de Nissan a été une bonne chose alors qu’au final ca peut aboutir à nouveau à ce que Nissan retombe en faillite comme elle l’etait quand Renault l’avait sauvé en 1999 parce que Nissan seule, meme accompagné de Mitsu, n’est pas apte à survivre à la concurrence auto mondiale.
Elle n’en a ni la puissance industrielle ni les hommes en son sein. Puis cette attitude farouche à rejeter l’étranger comme étant une menace, à comploter contre, pour sauver son indépendance, son ‘honneur’, c’est cela qui fera toujours défault à Nissan. Elle ne sait pas tendre la main, elle veut faire tout toute seule, montrer qu’elle est capable mais sa faillite en 99 et cette affaire contre son ex patron étranger, a montré plus que jamais ses faiblesses et ses limites.
Concernant Ghosn s’il n’est assurément coupable de rien de ce qu’il était accusé-condamné au Japon (Fraude fiscale pour déclaration mensongere de son salaire) car c’etait bien le service comptable et juridique de Nissan qui était en charge de faire ses déclarations fiscales et le conseil d’administration de Nissan qui a accordé et validé sa rémunération ainsi que les achats de biens à son profit.
Jamais Ghosn n’a tapé dans la caisse en le cachant au service comptable ni au conseil, il déclarait tout au service comptable de Nissan puis le conseil le validait.
La principale erreur de Ghosn c’est surtout dans la structure Renault-Nissan BV, société hollandaise, où là il tapait clairement dans la caisse de la société à son profit personnel et non pas celui de la société. Mais là le Japon et la justice japonaise n’ont absolument rien à voir et donc les mois passés en prison au Japon sont purement de l’abus de droit et une faute judiciaire lourde à l’encontre de Ghosn et Kelly. Il est donc bien victime d’un acharnement judiciaire monté par le ministere de l’industrie japonaise dans le but de capoter l’ OPA qui semblait imminente de Renault sur Nissan.
Beaucoup trop de bruits de la part du gouvernement français, du ministre français mais aussi du président français lui-meme et du pdg de l’alliance Renault-Nissan indiquaient que Renault cherchait à rendre le lien entre Renault et Nissan inextricable, sous-entendu pour les japonais, à faire fusionner Renault et Nissan et comme Renault possède 44% de Nissan tout en ne laissant aucun droit de vote de Nissan chez Renault, c’etait vite vu pour les hommes d’Etat japonais comment allait se terminer administrativement cette ‘inextricabilité’ entre les deux constructeurs.
Pour finir, Ghosn a pris l’alliance Renault-Nissan comme son portefeuille personnel, j’ai connu ça à Perpignan où le directeur de l’hopital, faisait facturer les travaux de sa résidence principale à l’hopital et c’etait bien réglé aux entrepreneurs car les agents du service comptable de l’hopital avait trop peur de refuser et de se voir licencier.
Donc l’enrichissement personnel quand trop d’argent circule autour de vous, c’est aussi le cas pour Antoine Zaccharias de Vinci, finit par tenter tout grand patron qui ont eu jusque là l’expérience et la probité nécessaire pour ne pas tomber là-dedans.
Triste pour Ghosn mais la cupidité touchera tout le monde qui la cotoie de près comme le coronavirus chinois.
C’est Bolloré qui poussait pour une fusion avec FCA … Senard a suivi. Bolloré y voyant une planche de Salut. Le nouveau DG vous donnera tort sur certains aspects.
Article à charge contre Goshn, même si je n’apprécie pas du tout la personne,
ayant subit le dégraissage des filliales Renault en 2006! Mais le condamner aussi vite sur la base de fuites de Nissan et du parquet japonais…
La présomption d’innocence est loin très loin, Le juge Thibaut Emme a donné sa sentence! un peu comme tous les journalistes Français en ce moment, il n’y a pas si longtemps ils lui léchaient le fion pour être dans les petits papiers de Renault, et maintenant ils lui crachent tous à la gueule sans même se soucier de déontologie journalistique, remarque ici c’est un blog pas un journal.
Et oui lors de sa conférence de presse il a clamé son innocence, il n’allait pas faire l’inverse… et en voyant les pressions du Japon sur le Liban pour l’empêcher de donner trop de détails, cela devient suspect et me conforte dans l’idée que tout n’est pas faux dans son histoire..
Effectivement, sans prendre CG pour un saint homme, et en reconnaissant les bienfaits de l’héritage de Louis Schweitzer.
C’est quand même avec lui que l’Alliance est devenu N°1 mondial.
Maintenant, les situations comme les hommes ne peuvent pas être soit être totalement « blanc » ou totalement « noir »
En choisissant un paquet d’Ariel (tamaño super ahorro – Alpine )
LBA reconnait le coté divin de Carlos Ghosn.
@Sly74 doit bosser pour un cabinet d’avocats libanais.
Non, pour une ex-filiale du groupe renault, lâchement re-vendue dans les années 2000.
Remarque je peux moi aussi faire un jugement à l’emporte pice au regard des postes de SAM: doit être issu d’une famille de colabo et utilise la tondeuse de grand papa…
facile donc garde tes jugements pour toi.
Je m’explique sur ma formule « d’avocat libanais » et du jugement de valeurs malheureux que vous y voyez derrière (manque de répartie sans doute qui vous oblige à des comparaisons maladroites). En commençant votre post par « moi licencié indirectement par » … vous fermez de facto le débat et ne permettez pas à la personne ayant écrit cet article de vous répondre correctement sans être jugée par les lecteurs de ce blog. Par ailleurs en accusant l’auteur de l’article de parti pris vous opérez une seconde censure. Le Monsieur écrit ce qu’il veut, on adhère ou on n’adhère pas. D’autre part, il semblerait que vous ayez réagit à mes posts. J’en suis ravi. Je ne vous en tiens pas rigueur mais se cacher derrière un prête-nom différent ne plaide pas en votre faveur (Sly74 c’est nouveau comme pseudo, pouvez-vous me donner votre pseudo habituel?). Moi c’est SAM, qu’on aime ou qu’on n’aime pas je n’emprunte pas d’autre prête nom. En refusant tout jugement et en prenant à témoin les journalistes Carlos a voulu se faire justice tout seul. Une justice médiatique, celle qui n’a pas de valeur. Pour qu’il y ait présomption d’innocence il faut un jugement et pour qu’il y ait « innocence » il faut un verdict. Pour finir, l’article de M. Emmme me semble fouillé et mûri et pas écrit à l’emporte pièce puisqu’il a pris le temps de le sortir bien après le retour de vague que Carlos subit de la presse … Vous n’en partagez pas les conclusions c’est votre choix et aucun jugement là-dessus.
Apparemment vous avez un peu de mal à lire le français: ou dans mon post, voyez vous écrit « moi licencié indirectement par » relisez bien attentivement merci, ensuite à aucun moment je n’ai émis l’idée que vous essayez de me coller, qui consisterait à dire que seul ceux qui ont travaillé pour Ghosn sont aptes à le juger, mon post initial était la pour dire que depuis l’éclatement de l’affaire, la présomption d’innocence est largement oubliée dans la presse (d’ailleurs vous devriez relire le texte de loi sur la présomption d’innocence, votre définition fait froid dans le dos), et oui j’ai le droit de dire que l’auteur de cet article l’a rédigé avec un parti pris, en quoi c’est de la censure de dire cela? et comme vous le dites on adhère ou on adhère pas mais si je n’adhère pas j’ai le droit de le dire.
Ensuite concernant mon pseudo, oui c’est mon pseudo unique que j’utilise sur tous les sites ou blog ou je poste, et non je suis désolé pour vous, il y a bien plusieurs personnes sur ce site qui ne sont pas en accord avec vous. Arrêtez de vous victimisez comme vous le faite à chaque fois qu’un lecteur n’est pas en accord avec vos propos.
« A moins que tout le monde trouve un intérêt à enterrer tout cela et passer à autre chose très rapidement. »
Je ne serais pas étonné par une telle issue qui pourrait convenir et permettre à l’alliance d’avancer.
Il faut que le Japon parvienne à sauver son honneur et ça ira.
Il y a beaucoup de vrai dans ce compte-rendu.
Je me permettrais toutefois une remarque sur le cas Tavares. Tavares chez PSA, c’ est exactement le même style de management type dictatorial avec aucune succession de prévue, même dureté dans la gestion humaine…
Sinon vous écrivez que Kelly a avoué.
C’ est faux. Dans sa derniere itw a l’ opinion ce janvier il continue à clamer son innocence.
C’est peut être le prénom qui veux ça ?
Oui peut-être?
Article de Challenges Par Alain-Gabriel Verdevoye le 08.06.2019 à 07h30.
« Il a assisté aux discussions entre Renault et FCA en spectateur. Mais en spectateur actif et avisé. A peine les fiançailles des deux constructeurs concurrents étaient annoncées que Carlos Tavares, le président du directoire de PSa taclait le projet. « C’est une prise virtuelle de contrôle de Renault par Fiat », souligne le patron de PSA qui rappelle assez justement la faiblesse de la capitalisation de Renault (actionnaire de Challenges). Quelques jours plus tard le projet capote et les compteurs sont remis à zéro. Tavares qui avait lui même carressé depuis des mois, voire des années, l’idée de se rapprocher de Fiat Chrysler Automobile (FCA), peut souffler, Renault ne lui volera pas la vedette. «
On va encore écrire beaucoup de choses sur l’Alliance.
Mais le fond du problème ce n’est pas C Ghosn en tant que tel mais une alliance qui est totalement di-symétrique.
Si on veut sauver l’Alliance il faut d’abord revoir les participations croisées de l’un vers l’autre.
On pourra toujours lever les bras au ciel et invoquer celui-ci ou celui-la les Japonais montreront leur désapprobation envers Renault.
Si Renault et l’Etat Français sont vraiment sincères alors qu’ils le prouvent en baissant leur participation dans le capital de Nissan et un grand pas sera fait.
En attendant laissons C.G la ou il est il est assez grand pour savoir ce qu’il a a faire.
Renault doit faire sans …
« … baissant leur participation dans le capital de Nissan » moyennement finances, mais Nissan va mal !
@ SGL
Renault n’a plus de Cash ils ont une opportunité historique de vendre une partie de leur part chez Nissan pendant qu’elle vaut encore quelque chose
La chute de l’action n’est pas lié a CG mais au pb de direction en d’entente Renault/Nisan et aussi a cause des ventes en baisses surtout chez Nissan
@Sly74. On n’a pas élevé les cochons ensemble et je suis pas votre pote de la rue … je ne me cache pas sous des multiples pseudos pour sortir des trucs improbables!
Merci Thibaut pour ce papier qui s’essaye à l’analyse et la synthèse.
Ça change des innombrables dépêches AFP délayées à outrance, accompagnées systématiquement de l’intégrale des épisodes précédents de votre consœur sur ce blog.
Alors dans ce cas, la balle est dans le camp des Japonais !
Gilles Le Borgne, Le nouveau patron de l’ingénierie de Renault sera cette semaine au Japon pour rencontrer ses homologues de Nissan, à quelques jours de l’annonce d’un retour aux sources de l’alliance pour rassurer sur l’état de santé du partenariat franco-japonais, ont dit à Reuters deux sources proches du groupe au losange.
Si cela marche ? Ça repartira comme en 14 et le groupe sera rapidement le N°1 mondial.
Nissan va mal pour le moment, pour une fois, le boulet serait le japonais…
Une Alliance n’a pas la même force qu’un achat ! La CORSA bien que terminée a été refaite sur une 208.
Il y a 18 mois en visitant FLINS je me suis aperçu que la MICRA fabriquée à FLINS n’avait toujours pas la même Plateforme que la CLIO !
Pour Mémoire chez PSA la politique de Plate forme avait commencé (aux Etudes – DETA ) en 1994 ( Doublet T1-T5 et B1-B5 )
Pour la Micra, je pense qu’il s’agit d’un choix technique, pas d’une incapacité à me faire.
La Clio, le Captur ET le Juke reposent sur la même plateforme.
La plateforme CMF1 accueille les Mégane, Talisman, Scénic, Espace, Kadjar et Qashqai et Xtrail.
Et ça, ce n’est que l’Europe.
Pour kadjar/qashqai, ils sont sur une nouvelle plateforme commune dérivée de CMF1? Square SUV CDV?
Carlos ghosn defendu au liban pour la classe politique qui elle-meme est denoncée par les libanais pour corruption generalisée. le systeme bancaire libanais est tehcniquement en faillite.