Décrit comme « amaigri d’une dizaine de kilos, menotté, en sandales et portant un costume sombre sans cravate » à la suite d’un régime strict en détention, le patron de l’Alliance Renault-Nissan s’est publiquement exprimé pour la première fois depuis près de deux mois lors d’une première audience au tribunal de Tokyo, expliquant avoir été « faussement accusé et détenu de manière injuste ». Il nie les accusation d’abus de confiance en mentionnant avoir « agi avec honneur, légalement et avec la connaissance et l’approbation des dirigeants de la compagnie » dans un document écrit par ses soins. A noter que l’Ambassadeur de France au Japon et son homologue libanais étaient présents lors de l’audience, ainsi que 14 journalistes triés sur le volet parmi des milliers de confrères locaux et étrangers.
La Défense de Ghosn s’organise autour d’une demande de fin de détention
Chargé de défendre les intérêts de l’homme d’affaire franco-libanais face à toutes ces accusations, Motonari Otsuru va déposer une demande de fin de détention pour son client, actuellement en garde à vue jusqu’à vendredi, sur les soupçons d’abus de confiance. Revers de la médaille, si ce recours est rejeté, Ghosn risquerait de se voir appliquer une nouvelle période de détention provisoire, s’ajoutant à celles qu’il a déjà effectué depuis son arrestation : « De manière générale, dans les cas de déni total des accusations d’abus de bien confiance, la libération sous caution n’est le plus souvent pas approuvée jusqu’à l’ouverture du procès » a déclaré Otsuru.
En France, Renault fait profil bas et reste attentif à l’issue du procès
Dans l’Hexagone, la marque au Losange ne fait aucun commentaire en réaffirmant sa confiance à Carlos Ghosn. L’Etat, actionnaire de Renault, réitérait « le principe de présomption d’innocence » : « Le gouvernement n’a pas d’indications aujourd’hui qui peuvent le conduire à conclure qu’il y a une responsabilité de M. Ghosn. […] La gouvernance de Renault, elle est assurée, il y a une gouvernance provisoire mise en place. Evidemment, si cet empêchement devait durer, il faudrait en tirer les conséquences« , a affirmé ce matin la ministre des Transports Elisabeth Borne, sur les ondes de France Info.
Via AFP.