Canoo prend-il l’eau ? Départs d’importance en série

La vie d’une startup n’est pas un long fleuve tranquille. Et ce n’est pas Canoo qui dira le contraire. Fondée par d’anciens de Faraday Future (autre startup du véhicule électrique), Canoo a présenté plusieurs véhicules dont un monospace électrique dont la production doit (devait ?) débuter à la fin de cette année 2022 chez VDL Nedcar en Europe. Selon une information de Bloomberg, confirmée depuis, plusieurs dirigeants clés ont décidé de quitter l’entreprise ses dernières semaines.

Et certains étaient là depuis le début de l’aventure. Mike de Jung, par exemple pour le design, ou Nicolas Leblanc, l’un des meneurs du programme automobile, ou Richard Walker, qui chapeautait les logiciels de contrôle du véhicule. Autant de départs d’importance qui fragilisent encore plus Canoo. Certaines sources évoquent même le départ de Steven Offutt, lui aussi un des tous premiers recruté et qui est en charge de la production du moteur et de la batterie.

Faire table rase du passé pour mieux décoller ?

Du côté de Canoo, on tente de minimiser en soulignant qu’il est normal de se faire débaucher ses talents. Tout de même, cela fait beaucoup de départs notables en peu de jours. Surtout, cela complique pas mal la mise en production du monospace Lifestyle.

D’autant plus que la société est visiblement sous la pression des autorités financières américaines (la SEC Securities and Exchange Commission) qui regardent avec intérêt la fusion de 2020 avec la société d’acquisition à vocation spéciale Hennessy Capital Acquisition Corp IV. D’autant plus que pour Canoo, les départs ne sont pas une nouveauté. L’un des deux cofondateurs, Stefan Krause avait déjà quitté le navire en juillet 2020 pour des raisons familiales officiellement. Le deuxième cofondateur, Ulrich Kranz, a assuré la fusion puis est parti chez Apple (pour visiblement travailler sur la fameuse voiture Apple).

Depuis, le Directeur Financier, le Directeur Technique, le patron du marketing, et certains vice-Présidents sont aussi partis. Au final, il reste quoi de Canoo à part la propriété intellectuelle ? Ce ne serait pas la première fois que l’une des sociétés présentées comme « la nouvelle Tesla » fasse un flop après avoir englouti quelques millions de dollars au passage. Un autre point commun de ces sociétés ? Leurs cours de bourse se sont retournés aussi vite qu’ils sont montés. Par exemple, Canoo est valorisé à 6 dollars environ. L4action avait touché un plus haut au-delà des 20 dollars en décembre 2020. Depuis, la confiance a l’air de s’être évaporée.

Evidemment, on peut laisser le bénéfice du doute à Canoo qui saura attirer des remplaçants pour la mise en production du véhicule. Mais, pour une production d’ici quelques mois, cela semble compromis, non ?

Notre avis, par leblogauto.com

L’histoire de l’automobile a été jalonnée de sociétés lancées à grands renforts d’investissements sur une idée « révolutionnaire ». De nombreuses ont fait des bides. Ne pas oublier que Citroën ne doit son salut qu’à Michelin d’abord, puis Peugeot ensuite quand tant d’autres n’ont vécu que quelques années.

L’apparition du véhicule électrique moderne, bardé d’électronique, a relancé cette frénésie de création de nouveaux constructeurs. Et comme il y a 100 ans, ces sociétés ne feront pas long feu. Souvent l’idée de départ enthousiasme. Puis vient le moment de rendre concret l’idée, de produire en série le véhicule. Ces « bonnes idées » viennent se fracasser sur le mur de la réalité.

Cela souligne d’autant plus l’exploit de Tesla qui a réussi à passer cet écueil plutôt haut la main pour le moment.

(10 commentaires)

  1. C’est clair que Tesla a créé l’exploit contre toute attente. Je pense que la survie de ces startups est d’être rachetées par de grands groupes auto pour pouvoir concrétiser leur projet… Je suis assez étonné que ce ne soit pas tant le cas que cela.

    1. @Klogul : Canoo est coté en bourse….si la « manne » financière avait confiance, le cours serait passé de 20 dollars à 200….pas à 6 😉

      1. regarder tesla a l epoque c etait pas fameux, ? avoir comme pdg celui de spacex et paypal clairement ca aide donc la reussite de Tesla est du a un gros facteur Musk.

        Il suffit de voir les difficultes actuel de Rivian par exemple

      2. Avoir un PDG dont les actifs sont de plusieurs milliards de dollars aide un peu. Tesla sans l’assise financière de Musk, même à iso conditions (sa personnalité, son projet etc.), c’est probablement pas la même.

        1. Heu….Tesla = société, Musk = particulier. Confondre les sous de la société et ceux du patron c’est…un abus de bien social 🙂

          On peut avoir un PDG multimilliardaire, si la boite ne convainc pas les investisseurs, cela ne changera rien, il ne remettra pas au bout à chaque fois, ce n’est pas un club de foot hein.

          1. pourtant il faut pas se voiler la face sur le sujet clairement tesla n aura pas existe car 8ans en negatif si Musk n etait pas la on aurait. meme pas connaissance de cette entreprise

  2. C’est juste un problème évident de management. La comparaison avec Tesla ma parait hasardeuse car Musk n’a jamais eu de problème de financement !

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