Camps de détention: Volkswagen défend son usine au Xinjiang

La décision d’installer à Urumqi, la capitale régionale, une usine ouverte en 2013 « a été prise uniquement sur la base de considérations économiques », note le constructeur, insistant sur « l’important rôle » du site pour « renforcer nos activités en Chine de l’Ouest ».

Dimanche soir, des documents obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et publiés par 17 organes de presse dans le monde ont jeté une lumière crue sur les règlements draconiens régissant les sites de détention installés dans la région.

La Süddeutsche Zeitung a notamment fait état d’un accord « de bon voisinage » entre Volkswagen et la police chinoise, qualifié par le quotidien de « force motrice derrière les arrestations ».

Volkswagen est « conscient » de la situation dans la région et « observe les développements en se référant aux rapports publics des Nations unies », a expliqué le groupe à l’AFP. « Nous voulons que les emplois contribuent à améliorer le contexte social pour les habitants d’Urumqi. »

D’après des organisations de défense des droits de l’homme, plus d’un million de musulmans, principalement d’ethnie ouïghoure, sont détenus au Xinjiang dans des camps de rééducation politique.

Pékin récuse ce chiffre et évoque des « centres de formation professionnelle » destinés à lutter contre la radicalisation islamiste, en réaction à une série d’attentats sanglants attribués ces dernières années à des militants ouïghours.

« Tous nos employés sur le site ont un contrat » avec la filiale chinoise du constructeur, une coentreprise détenue avec le groupe chinois SAIC. « Nous partons du principe qu’aucun de nos employés ne travaille sous la contrainte. »

« Toute personne a la possibilité de postuler » indépendamment de « l’âge, la religion ou l’appartenance ethnique », explique Volkswagen, précisant qu’avec quelque 25% de ses 650 employés, le taux d’emploi des « minorités » ethniques sur son site est « conforme » à celui observé dans la ville.

La Chine est un marché stratégique pour le groupe allemand, qui y a vendu 3,4 millions de voitures au cours des dix premiers mois de l’année, soit quasiment autant que sur son premier marché, l’Europe.

« Nous pensons que l’ouest de la Chine va connaître une croissance économique dans les prochaines années, c’est pourquoi nous continuons de miser sur l’usine à Urumqi et développons notre engagement dans la région », ajoute l’entreprise dans un communiqué.

Le dossier est sensible pour Volkswagen: en avril, le patron Herbert Diess avait dit dans une interview télévisée qui avait suscité un tollé « ne pas être au courant » des camps, avant que son équipe de communication ne corrige le tir.

Par AFP

(32 commentaires)

  1. « La décision d’installer à Urumqi, la capitale régionale, une usine ouverte en 2013 « a été prise uniquement sur la base de considérations économiques », note le constructeur » … c’est sans doute le problème…

    1. c’est sur qu’économiquement des travailleurs payés au bol de riz quotidien ne doivent pas être trop onéreux…
      Après la Chine est vaste, donc le transport de la cote est vers l’ouest doit couter un bras donc en effet économiquement s’installer au centre de l’extrême ouest ça doit économiser qq roupies de sansonnets…
      Je suppose donc que VW a retenu cela dans son calcul, le reste n’est que bénéfice impromptu, nan ?

  2. pour info et rappel :
    au Brésil durant la dictature des généraux (ca : 1970/75) l’usine de Curitiba a « embauché » des travailleurs forcés, dénoncé des syndicalistes de tous poils…
    Donc VW fidèle à son fondateur ne se pose jamais de problème de conscience avec les dictatures….
    Le bilan social et humain est :
    tricherie sur les diesels
    tricherie probable sur les catalyseurs des années 80/90 (même topo que diesel de 2015)
    essais sur des singes
    yeux bien fermés en Chine et au brésil sur la collaboration avec les autorités pas plus démocratiques que ça
    et bien sur tout ce qu’on ne sait pas, parce que personne ne cherche mais je pense qu’un petit tour en Amérique du Sud devrait aussi mettre à jour une collaboration non négligeable avec de bons vieux « Allemands » au passé pas trouble du tout mais pas recommandable non plus…
    Bref un Groupe hautement recommandable si je puis dire…

    1. Pour le Brésil, Fiat do brazil a fait exactement la même chose. Pourtant personne n’ en parle curieusement. Ford , renault, mercedes et Fiat toujours fait de même en argentine dans les annees 70.
      Donc tout ça c’ est moche, mais ce serait bien d’ éviter des raccourcis plus que douteux comme tu le fais?.

      1. Apparemment les raccourcis semblent te gêner ??
        Désolé il est de notoriété publique que d’ex criminels de guerre nazi ont largement collaboré à l’établissement de l’industrie allemande en Amérique du Sud, parfois à l’insu (???) des industriels, par exemple Klaus Barbie a été correspondant sous un pseudo d’industriels Allemands « respectables ».

    2. Oui, en effet, VW est le seul constructeur à s’être développé sous les dictatures, Brésil, Argentine, Iran et autres… Ceci juste en raison de ses origines. C’est bien connu, les autres constructeurs sont tous exemplaires, ne trichent pas et ne fréquentent pas n’importe quel gouvernement. Et la marmotte…

      1. @gautier : pour les raccourcis c’est pas mal….
        Un petit peu de hauteur ne ferait pas trop de mal..
        Se développer est une chose, collaborer en est une autre, l’usine de Curitiba a été au centre d’un écran noir durant la dictature, non pour son développement mais bien pour ses pratiques sociales, douteuses s’il en est…

    1. Mmhh. Mais où étais-tu quand on parlait des activités de PSA et Renault en Iran? Ce beau pays où on pend des enfants à des grues pour comportement anti islamique?

      1. greg l’amalgameur : ici on parle d’usines qui emploient des détenus en « rééducation », ce qui n’a jamais été dit ni en Iran ni ailleurs.. Mais bon greg tente de sauver l’inexcusable !

      2. Le travail obligatoire, VW s’en est déjà servi en d’autres temps, ils ont du bien conseiller les chinois pour çà. Les méthodes sont restées les mêmes.

  3. Dès que j’ai vu camps de détention et VW ensemble, je me suis dit « François, prépare le popcorn », je ne suis pas déçu et ce n’est qu’un début, j’attends avec impatience les 200 commentaires qui vont suivre. 😀

    1. … et en même temps une réaction construite, tenant compte de la réalité de la situation dans cette région (que personne ici ne connait), des réelles intentions de VW, de l’impact du développement économique pour la population, de l’historique de l’entreprise, de celui de toutes ces concurrentes… Oui bah on va plutôt continuer à s’insulter par marque interposée !

  4. Une usine VW dans un Camps de détention !?
    Oui, mais le travail rend libre…
    Ce n’est pas ce qu’ils disaient avant ? 😉
    …désolé

  5. et en plus ils ne s’en cachent pas VW, avec les initiales HA sur leurs clés…. 😉
    Plus sérieusement, il ne faut pas oublier qu’en Chine ce sont les provinces, enfin les politiques, enfin l’état qui détient la majorité de chaque co-entreprise… et si VW est aussi doué que PSA sur la « direction » de ces co-entreprises, il y a des chances qu’ils subissent plus qu’ils ne décident ce qui se passe sur place.

      1. @pat d pau
        Article intéressent qui démontre deux choses : les gens sont prêts à croire n’importe quoi et surtout, ne font plus l’effort de faire des recherches. Et, malheureusement, c’est de plus en plus fréquent.

  6. Vraiment très étrange que Volkswagen souhaite quand meme établir son usine dans le Xinjiang, malgré le scandal qui s’y passe depuis plusieurs années alors que quelque mois auparavant ils ont arrêté leur projet d’usine en Turquie. 2 poids 2 mesures ?

  7. @Jdg
    Non, je crois surtout que tout le monde ne veut plus se casser la tête à réfléchir. Si tout le monde avait un peu de jugeote, les fake-news – et ceux qui les diffusent – n’auraient pas pignon sur rue.

  8. Il manque une introduction, je n’ai rien compris.

    Est ce que VAG utilise de la main d’œuvre gratuitement issu des centres de détention?
    Est ce que VAG fait la promotion de ces centres?
    Est ce que VAG finance directement ces centres?
    Est-ce que VAG offfre sa logistique gratuitement ?
    Est-ce que VAG est un parti politique?
    Est-ce que VAG c’est l’ONU?
    Est-ce que VAG est le seul à faire des affaires en Chine?

    Quel est le lien entre VAG et les centres de formation professionnelle ?
    Va falloir être un peu clair. Parce que si il n’y a rien autant ne rien dire. Et si il y a quelque chose et bien disons le.

    Parce que là je ne vois pas de quoi VAG doit se défendre.
    « Camps de détention: Volkswagen défend son usine au Xinjiang »

    1. Disons que dans cette région, installer un établissement industriel n’a rien de « naturel » concernant le recrutement : sachant aussi qu’en Chine il faut des autorisations gouvernementales pour, construire, fabriquer recruter etc etc…
      Qu’il existe un commissaire politique du parti dans chaque entreprise, surtout quand il s’agit d’une région sensible…
      sans parler de la face des « sous traitants » qui ne sont plus sous le contrôle direct du donneur d’ordre…

  9. C’est rude comme nouvelle connaissant la façon dont la marque a été crée … Porsche Automobil Holding, Qatar Holdings et Land de Basse-Saxe devraient y mettre de l’ordre? Non?

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