Le Cadillac Lyriq est dévoilé au cœur de la torpeur estivale, un peu en catimini. Pourtant, ce SUV électrique doit marquer un tournant pour la marque.
Esthétiquement, ce SUV Cadillac est somme toute assez classique dans son genre. Très long, il a un profil descendant vers l’arrière au niveau du pavillon, tandis que les bas de caisse – noirs – remontent de leur côté pour donner une impression de « finesse ». Mais, il ne faut pas s’y tromper, ce Lyriq est un joli bébé qui devrait frôler les 5 m de longueur.
A l’avant, Cadillac annonce une évolution de son style. La grande calandre est toujours là mais s’étire encore plus. Cadillac suit la mode de ces calandres « Joker » qui vont d’une aile à l’autre, comme le Nissan Ariya, lui aussi SUV électrique. D’ailleurs, on peut trouver des similitudes de traitement avec le Nissan, mais aussi avec d’autres concept ou future voiture.
Ici, les feux, à LED, sont verticaux et juste à côté de la signature lumineuse. Les plus observateurs remarqueront un logo qui perd sa couleur. Il faut dire qu’il est partie prenante dans la signature lumineuse globale avec une partie de la calandre. Le profil est donc marqué par des lignes relativement simples, qui convergent en un point de fuite propice à dynamiser visuellement la ligne.
A l’arrière les feux sont en forme de crosse et se rejoignent via un bandeau lumineux. Tout l’arrière est étudié « aérodynamiquement » pour minimiser la traînée à vitesse d’autoroute. Cela peut donner des formes particulières comme ici, entre diffuseur, fausses ouïes latérales qui accueillent une partie des feux mais servent surtout à décoller proprement le flux d’air. Enfin, cet arrière semble écrasé entre une partie haute qui retombe et une partie basse qui remonte. C’est accentué par le contraste entre la couleur de la carrosserie et le noir laqué des autres surfaces.
Intérieur sobre qui tranche avec l’extérieur
A l’intérieur, rien de révolutionnaire ou plutôt qui ne se soit pas déjà vu ailleurs. La planche de bord est traitée horizontalement avec en partie supérieure une immense dalle numérique de 33 pouces de diagonale. Ce ne sont pas deux dalles collées l’une à l’autre, mais un seul écran, sans doute du POLED de chez LG comme dans le Cadillac Escalade. L’écran affiche l’info-divertissement, mais aussi les instruments de bord, et les caméras qui servent à la rétrovision.
Comme on est dans du concept, Cadillac n’hésite pas et affirme que l’écran a la plus haute densité de pixels de l’industrie automobile et peut afficher plus de 1 milliards de couleurs (30 bits). Cela n’est pas très utile vu qu’au-delà de quelques millions de couleurs, l’œil humain jette l’éponge. Sinon, cet intérieur fait plutôt grande série et pourrait se retrouver presque ainsi dans le futur véhicule de production.
Techniquement, le Cadillac Lyriq repose sur la plateforme modulaire électrique du groupe General Motors (GM) et dispose de la chaîne de propulsion Ultium. Cela permet différents niveaux de puissance, mais aussi différentes capacités de batterie.
La plateforme permet, selon Cadillac, d’aller « au-delà de 300 miles sur une seule charge ». C’est à dire 485 km. Pour la recharge, ce Lyriq intègre une prise type 1 (et non type 2 comme partout en Europe) ainsi qu’un Combo CCS. Cela permet une recharge lente (courant alternatif) à la maison ou sur n’importe quelle prise domestique, mais aussi des charges accélérées (jusqu’à 19 kW) et même rapide sous courant continu avec des puissances de plus de 150 kW.
Batterie nickel-cobalt-manganèse-aluminium
La batterie d’environ 100 kWh de capacité, est une NCMA. Il va falloir vous habituer à ce terme car cela va devenir la norme des batteries hautes-densités dans les prochains mois. Ici, on a donc une Lithium-ion nickel-cobalt-manganèse-aluminium. Cette chimie permet d’améliorer grandement la densité énergétique (GM annonce +60% !) et de réduire la part du cobalt (métal polluant et humainement sale à extraire NDLA) de 70%.
La batterie est composée de cellules « pouch » (ou poche) comme dans la Nissan Leaf. Ce n’est pas forcément la technologie la plus employée car elle a des inconvénients en termes de formation de dendrites et de potentielles explosions (cf. Samsung). Mais, c’est la technologie qui a la meilleure densité en matière d’empilement (stack) des cellules et le moins de place perdue. La batterie est répartie pour donner environ du 50/50 avant/arrière pour le poids. Cela ne fera pas de ce Cadillac Lyriq une ballerine des circuits, mais devrait éviter trop de tangage et de roulis.
A la poursuite de Tesla
Le Lyriq est disponible en pure propulsion, mais des versions « performance » sont prévues avec quatre roues motrices. Ici, Cadillac vise clairement le Tesla Model X qui est pour l’instant le seul SUV électrique crédible. D’ailleurs, Cadillac annonce directement mettre le système « Super Cruise 3 » dans ce show car Lyriq. Le système est « la première assistance vraiment mains-libres de l’industrie automobile, valable sur plus de 200 000 miles de routes et qui a récemment été mis à jour pour inclure le changement de file à la demande ». Il est même capable de se garer tout seul que le conducteur soit dedans ou non. Si ce n’est pas une attaque frontale de Tesla cela !
La partie « intelligence » gère aussi la batterie et doit annoncer au conducteur des suggestions de charge pertinentes en fonction de ses habitudes, du trajet, de la consommation, de sa localisation, etc. La voiture gère « la charge mentale » de la charge en somme. Le Lyriq dispose aussi d’un affichage tête-haute en réalité augmentée qui affiche les directions de la navigation ainsi que les alertes.
On ajoutera une annulation de bruit active qui va effacer les bruits de roulement (pneus principalement) pour un silence à l’intérieur sans trop rajouter de lourdes couches d’isolant phonique.
Cadillac devrait évidemment faire évoluer à la marge son Lyriq pour sa mise en production. Mais, cela ne devrait pas être trop visible. On devrait avoir la version définitive fin 2022 pour une commercialisation en 2023.
Notre avis, par leblogauto.com
Difficile exercice que celui que fait Cadillac. Prévoir certains chiffres à l’avance, 2 ans 1/2 à l’avance, sur l’autonomie principalement, est risqué. En effet, avec « presque 100 kWh » et 300 miles d’autonomie, ce n’est pas exceptionnel. C’est ce que fait Tesla à l’heure actuelle. Alors dans 3 ans qu’en sera-t-il ? Surtout que GM annonce utiliser la technologie NCMA avec sa densité supérieure. Tesla a prévu d’y passer (avec LG) pour certains modèles en Chine, avant sans doute de le généraliser. A courir derrière le lièvre on ne le rattrape jamais.
Esthétiquement, ce n’est pas déplaisant. Cela reste tout de même un « gros » SUV qui fait le grand écart entre la sobriété ou l’efficience d’un VE et la démesure ou la masse inutile d’un SUV. 20 kWh/100 km en homologation (environ) cela laisse augurer d’une consommation réelle plutôt autour des 25 kWh/100 km.
Pour le moment, Cadillac n’indique pas de puissance pour les motorisations, ni de masse pour son Lyriq. Un XT6 (5m de long) pèse déjà 2,1 tonnes sur la balance. Alors avec une batterie de 100 kWh, fut-elle NCMA, cela risque d’être lourd, très lourd.
Moi qui regrette l’absence de Cadillac et Lincoln plus massivement en Europe, celle ci ne part pas aussi favorablement en style (l’arrière surtout) que d’autres réalisations.
En Europe, on attend de ces marques une ligne longiligne qui sort de l’ordinaire des produits non américains (la Chine se débrouille pas mal dans le genre et Poutine tente le coup).
Le POLED , c’est une faute de frappe ou un Oled amélioré ?
Après, comme le dit l’article, elle n’est pas encore sortie…wait and see.
Non, outre la désormais « ancienne » techno OLED (organic light-emitting diode ou DEL organique en FR) il y a l’AMOLED (active matrix OLED), le POLED (plastic OLED), le PMOLED (passive matix OLED), etc.
En (très) gros résumé, un écran OLED est composé d’une matrice de pixels à allumer.
Pour allumer le pixel, il faut parcourir la diode par un fort courant instantané et court…
Plus il y a de pixels et plus le courant doit être fort et donc on crame rapidement les OLED…elles sont donc limitées en nombre de pixel et donc en taille et résolution d’écran.
Le AMOLED possède grosso modo un circuit par pixel, cela évite le phénomène de fort courant nécessaire du OLED.
Par contre, cela coûte bien plus cher à fabriquer.
Le PMOLED est en fait le OLED « de base » mais on indique que la matrice est passive.
Le POLED c’est du OLED (PMOLED) mais avec le verre de l’écran remplacé par du Plastique…donc souple et donc invurvable.
Bref, dans le Cadillac Escalade (et sans doute ici aussi) on a un écran OLED sur plastique alias le POLED de LG.
Et non de l’AMOLED de Samsung 🙂 😀
Merci pour ces précisions
Je me demande ce qu’il donnerait sans calandre ou du moins avec la calandre du même ton que la carrosserie.
L’intérieur est très actuel, pas du tout futuriste, On remarque la tablette géante horizontale façon Mercedes. Mais concept oblige, d’un seul tenant.
« En effet, avec « presque 100 kWh » et 300 miles d’autonomie, ce n’est pas exceptionnel. C’est ce que fait Tesla à l’heure actuelle. Alors dans 3 ans qu’en sera-t-il ? Surtout que GM annonce utiliser la technologie NCMA avec sa densité supérieure. »
100kWh pour 300miles d’autonomie n’est pas délirant certes. Mais cela reste un haut et gros bébé, donc l’efficience ne peut pas se rapprocher d’un Hyundai Ioniq actuelle de seulement 28kWh qui en fait autant que certains avec 35kWh.
Même si grâce au NCMA Cadillac gagne 100kg avec plus de 2t sur la balance ce ne sera toujours pas un profil de marathonien. Mais vous le dites très bien dans l’article.
De toute façon batterie NCMA ou pas, cette Chevrolet Cadillac ou les Tesla vont se faire bouffer tout cru par Toyota hihihihi 🙂
Toyota attend le bon moment pour promettre une batterie à la longévité supérieure, on est bien dans le cliché de la Toyota increvable et fiable! Elle est fantastique!
En attendant les américains rouleront en Bronco !
https://www.leblogauto.com/2020/07/cgt-renault-strategie-profit-volumes.html#comment-1291890
https://www.autoblog.com/2020/07/28/toyota-solid-state-batteries-2025/
Pour un SUV Américain… Ben, j’aime bien !
Classe, Techno, etc.
J’espère que le DS8 Crossback, de série, sera du même acabit, mais à nos dimensions.
J’ai écouté une émission sur les batteries « du futur » souvent appeler les solides, comme quoi elles ne viendront pas en grande série, comme prévue précédemment, en 2023-25, mais plutôt vers 2030 et au-delà.
Et semblerait que c’est avant tout pour une motivation de maîtrise des coûts de production que l’on resterait plus longtemps avec les traditionnelles Lithium-ion qui augmenteront en capacité « gentiment » et qui baisserait d’une manière plus régulière.
Quoi qu’il en soit, la VE, aura après 2025 une place beaucoup plus importante qu’aujoud’hui.
Et oui, il ne faut pas enterrer la VE aussi rapidement que certains ne le font lol
Toujours les mêmes bêtises racontées sur le cobalt. Autant j’aime ce site et les articles qui y sont faits, autant la stigmatisation mal informée de la pollution du cobalt (qui au passage est un métal rare qui n’est pas de la famille des terres rares) donne une image d’amateurisme non-renseigné.
Etant donné que le cobalt est un sous-produit à 98% du cuivre (deux tiers environ) et du zinc (un tiers environ), il n’engendre pas à proprement parlé de pollution car sans lui, les mines de cuivre et de zinc seraient quand même (quoiqu’un peu moins) exploitées. Donc la pollution supposée est une affirmation non fondée.
Les enjeux de pollution et de droits humains et sociaux concernent essentiellement les mines artisanale de RdC (…qui au passage permettent quand même à des milliers de gens de survivre…).
Le secteur minier consomme environ 15% de l’énergie mondiale… et l’or (3500 tonnes d’un métal inutile remis dans des coffres forts) consomme près de 30% de cela… on a donc environ 4.5% de l’énergie mondiale qui est consommé (et la gigantesque masse de pollution qui en découle) pour un métal inutile.
Je veux bien qu’on stigmatise sans cesse le cobalt mais la pollution engendrée par la production de cobalt n’est pas de 1% de celle engendrée par la production d’or…
Alors il faudrait peut être regarder les ordres de grandeur avant de critiquer à tout va et de s’ériger en modèles de vertu!
Oui mes confuses c’est un métal et non une terre rare (même si les terres rares sont des métaux…pas ou peu rares).
Le cobalt peut très bien être un sous-produit d’une autre extraction, il porte en lui la pollution engendrée par cette extraction.
C’est comme de dire que le gaz récupéré lors des forages pétroliers ne pollue pas car le puis sert pour le pétrole…Bref.
Surtout, le cobalt que l’on utilise est extrait en partie de mines humainement déplorables. C’est un fait.
Le souci n’est pas le métal en lui-même mais les conditions d’extraction. Et là, ce n’est pas de la stigmatisation mal informée.
Le jour où le cobalt employé par nos industrie sera à 99% extrait de manière humainement acceptable, le discours changera certainement.
« s’ériger en modèles de vertu! » > Où voyez-vous un modèle de vertu ? On ne peut donc plus critiquer la masse de ses pachydermes électriques (et ceux qui lisent notre site savent que j’aime l’électrique sobre et efficient) et parler sur 1 phrase des conditions d’extraction du colbalt ? Ok. On se contentera de pousser le communiqué la prochaine fois.
@NBLL
La notion de terre rares fut plusieurs fois commentée ici. L’inexactitude de l’emploi date au moins du lithium, qui n’est pas plus une terre rare que le cobalt.
Malheureusement c’est clairement devenu un terme « à la mode » utilisé sans aucun respect : la mode se fiche bien de l’exactitude.
Le plus drôle est de voir les pseudo experts (en tout et surtout en rien) adepte de l’ultra-crépidarianisme utiliser à tort et à travers cette notion de terres rares pour expliquer pourquoi ils ont un mépris total pour la VE !
« ça n’est pas exceptionnel. C’est ce que fait Tesla à l’heure actuelle. Alors dans 3 ans »: c’est un peu réducteur qd même. Déjà vu le poids avoir une telle autonomie est franchement bien je trouve. Vous en connaissez vous des suv de deux tonnes avec +de 500km en une charge?
Ensuite tesla ça fait dix ans que leur autonomie n’a pas augmenté elle a même baissée sur la model 3 pour baisser le prix de la version de base.
Donc oui dans 3 ans on sait pas ce qui se fera mais cadillac peut aussi s’adapter et faire mieux et puis je doute que tesla annonce une modèle je sais pas quoi faisant 800km.
Là ils annoncent (bizarrement très à l’avance) une autonomie réaliste pour le moment.
« ce n’est pas exceptionnel. C’est ce que fait Tesla » techniquement oui… c’est l’ampleur de leur volume et usine comme leurs réseaux qui est exceptionnel et qui surclasse tout le monde !
Renault aurait pu faire autant techniquement… mais pour le vendre, c’est une autre paire de manches !
@Jdg : Tesla Model X, 2,6 tonnes, version Long Range = 328 miles EPA, version Long Range Plus = 351 miles EPA soit 565 km.
Donc oui, pour le moment Tesla fait déjà cela à l’heure actuelle avec 100 kWh.
Ce n’est pas réducteur, c’est factuel. Cadillac vise le Model X (5m de long et 100 kWh) et pour un véhicule qui doit sortir dans un peu moins de 3 ans, il est calqué sur la fiche technique actuelle du Model X.
Oui mais si on pouvait faire mieux à aujourd’hui tesla le ferait donc si cadillac fait pareil c’est donc une communication réaliste.
Réducteur car vous vouliez qu’ils disent quoi d’autre ? Dans 3 ans avec la techno qui évolue on fera un suv avec 800km d’autonomie ?
Y a des marques comme ça, mais c’est tjs des pseudo marque pas sérieuses
Je vais faire un commentaire hors sujet. Juste pour dire qu’à une époque où nous avons des capacités techniques très larges (je pense à la carrosserie) qui permet normalement de se différencier clairement, il semble pourtant que l’on pourrait intervertir les badges d’une multitude de marques sans que ce soit choquant. On me dit que c’est une Cadillac mais sans ça je n’en aurais rien su, Ca aurait pu être n’importe quelle chinoise ou autre. Dans les années soixante, la plupart des voitures avaient des phares ronds et pourtant chacune avait sa personnalité, impossible de confondre une Jensen Interceptor avec une Giulia Sprint ou une Fiat 850 avec une Austin. Même la DS se démarquait clairement avec des phares simplement rond, les voitures avaient un vrai visage. Même des véhicules aux phares rectangulaires arrivaient à se démarquer les uns des autres (fiat Regata, Renault 9, Nissan Bluebird…). Je ne critique personne mais je constate juste qu’avec plus de moyens, le faciès des autos est de plus en plus interchangeables. Voilà. Jolie voiture ceci dit mais n’est pas Lexus qui veut niveau style…Il y a un côté « maquette de validation » pas finie sur la face.
Oui pour sûr. Mais tu sais il s’agit surtout que de nos jours on doit faire des voitures mondiales donc qui plaisent au plus grand nombre donc aseptisé.
Avant dans les années dont tu parles il s’agissait de voitures plus dédiées à un marché voir même qu’un pays avec une originalité qui manque beaucoup de nos jours.
Juste pour l’exemple la de tomaso (oui c’est juste du à ton pseudo) ne manquait pas d’originalité mais au final ne s’est pas très bien vendu. La marque aurait dû faire plus passe partout pour survivre mais franchement ça serait tellement dommage de pas avoir de pantera :).