Logo de BYD, constructeur automobile chinois

BYD accusé d’esclavage moderne au Brésil !

Build Your Dream… Il n’est pas certain que les 163 personnes secourues au Brésil sur un chantier soient d’accord avec le slogan du constructeur chinois. BYD est désormais accusé d’esclavagisme moderne et l’usine est à l’arrêt.

L’affaire a éclaté à la veille du réveillon de Noël. Les ouvriers d’un chantier à Camaçari (nord est du Brésil) ont été secourus après dix mois de cadences infernales. Selon les informations du pays, les ouvriers dormaient sur place, sur des lits sans matelas. Il n’y avait que quelques sanitaires (1 pour 30 personnes) et ils étaient littéralement exploités pour tenir les délais.

C’est un sous-traitant de BYD qui gère le chantier mais le géant chinois des véhicules hybrides et électriques est considéré co-responsable. Plus de 70 heures par semaine, des accidents du travail nombreux, des violences, et aucun jour de repos. Ces ouvriers sont Chinois et comme souvent dans ces affaires d’esclavagisme moderne, leur passeports ont été confisqués.

Le salaire sous séquestre, le passeport en otage, ces ouvriers ne pouvaient donc pas déserter le chantier. Pour les autorités brésiliennes, il s’agit donc de travail forcé et d’esclavagisme.

Pour BYD c’est une très mauvaise opération en matière d’image. En effet, le géant chinois veut implanter dans le pays sa plus grande usine hors de Chine. Elle doit, à terme, employer plus de 20 000 personnes. Aussi, le projet est soutenu par le gouvernement ainsi que par le Président Lula.

Brésil et Chine main dans la main dans le véhicule électrique

Le Brésil espère devenir un partenaire incontournable de la Chine pour les véhicules électriques à l’export. A partir du Brésil, il est plus simple d’attaquer différents marchés sans être taxé par des droits de douanes exorbitants.

C’est donc un coup d’arrêt à ce projet. Désormais, BYD est en gestion de crise. Le constructeur a indiqué avoir coupé tout lien avec ce sous-traitant et avoir stoppé les travaux temporairement. Mais, BYD aurait été au courant des conditions de travail indécentes sur le chantier de son usine.

La défense de BYD prêterait à sourire s’il n’y avait pas le drame des ouvriers. Des « forces étrangères cherchent à mettre à mal les relations entre le Brésil et la Chine » selon les déclarations d’un responsable le 26 décembre. Pire, le sous-traitant – – parle de « différences culturelles » et considère que le Brésil insulte les ouvriers en les traitant d’esclaves. Le monde à l’envers.

Pour autant, la Direction de BYD Auto do Brasil tente d’éteindre l’incendie. Les ouvriers sont logés, aux frais de l’entreprise, à l’hôtel. Et un accord est en train d’être négocié avec BYD pour les indemniser du préjudice subi. Si BYD veut que le chantier reprenne, mais aussi redorer son blason dans le pays, il a intérêt à accepter et faire le dos rond.

Communiqué officiel

Ce lundi (23), BYD Auto do Brasil a reçu une notification du ministère du Travail et de l’Emploi selon laquelle l’entreprise de construction sous-traitée Jinjiang Construction Brazil Ltda. avait commis de graves irrégularités. BYD Auto do Brasil réaffirme qu’elle ne tolère aucun manque de respect à la loi brésilienne et à la dignité humaine. Compte tenu de cela, l’entreprise a décidé de résilier immédiatement le contrat avec l’entrepreneur pour réaliser une partie des travaux à l’usine de Camaçari (BA) et étudie d’autres mesures appropriées. BYD Auto do Brasil réaffirme que les employés externalisés ne seront pas lésés par cette décision, car elle garantira que tous leurs droits soient garantis.

L’entreprise a décidé aujourd’hui que les 163 travailleurs de cette entreprise de construction soient transférés dans des hôtels de la région. BYD Auto do Brasil avait déjà procédé, au cours des dernières semaines, à un examen détaillé des conditions de travail et de logement de tous les employés des entreprises de construction sous-traitées chargées des travaux, en les informant à plusieurs reprises et en procédant même aux ajustements qui s’avéraient nécessaires.

« BYD Auto do Brasil réitère son engagement à respecter pleinement la législation brésilienne, notamment en ce qui concerne la protection des droits des travailleurs. C’est pourquoi elle collabore depuis le début avec les organismes compétents et a décidé de rompre le contrat avec l’entreprise de construction Jinjiang », a déclaré Alexandre Baldy, vice-président senior de BYD Brasil.

Notre avis, par leblogauto.com

Certaines entreprises se croient intouchables, sous le prétexte d’amener des emplois. Il serait bon que les pays rappellent que l’on ne peut pas tout faire sous ce prétexte. Ici, BYD se dédouane sur le sous-traitant. Cependant c’est le donneur d’ordre et donc le responsable de la situation. Il y a des risques que BYD a demandé au sous-traitant de pousser pour accélérer la construction de l’usine.

Espérons que le Brésil ne lâche rien sur le sujet.

(11 commentaires)

    1. Et chez Stellantis, on se bydonne?
      Le plus dingue est que les ouvriers soient de l’import chinois pour un chantier au Brésil…

      1. Ridicule comme commentaire ! Stellantis a suffisamment de casseroles réelles, pas nécessaire d’en rajouter !
        Par contre c’est connu que les entreprises chinoises utilisent de la main d’œuvre chinoise « volontaire » sur la plupart des chantiers internationaux qu’elle finance à l’étranger. C’est d’ailleurs un point de contrôle très strict des co-investisseurs.

    2. @SGL : si tu demandes un commentaire, pourquoi pas : c’est pas bien.

      Et c’est probablement de la main d’oeuvre asiatique sous direction chinoise (je suppose comme bon occidental formé à ces publications récurrentes, l’article ne le précise pas).
      C’est aussi un déficit de contrôle par les instances brésiliennes des conditions de travail sur un chantier à risque (car aux habitudes asiatiques).

      C’est pas parce que c’est chinois que je soutiendrais cela.

      Ah, et.. Je n’ai pas de voiture/avion et peu de matériel chinois chez moi. Je n’ai pas même un ami chinois, zut alors ! Un vietnamien ça compte pareil à tes yeux d’occidental ?

      Ne mélangeons pas tout.

      1. Je me demande comment on peut avoir un discours objectif sur le sujet… Donc non partisans.
        Et ne pas se faire censurer.
        Forcement, on est obligé de dédramatiser ou d’édulcorer plein de réalités.
        Pourtant, j’essaye d’être totalement objectif et de respecter scrupuleusement la charte.
        La loi de Godwin n’est absolument pas une limite pour moi… Forcément, quand l’on parle de la Chine… Sinon on est HS même !
        Car en masquant cela on devient même partisans d’un côté !

  1. Ceci prouve in fine une fois de plus que les volumes de production sont une chose, et que l’expertise industrielle en est une autre.
    Plutôt que de sombrer dans la sinophobie primaire, je dirais que BYD est une entreprise encore un peu « verte » pour venir jouer dans la cour des grands. Le contrôle de la sous-traitance et des fournisseurs est une partie fondamentale de la vie d’un groupe multinational de nos jours.

    1. En Italie les sous-traitants aidés par la mafia font appel à une main d’œuvre chinoise … ce qui a éclaboussé Dior. Donc même les plus expérimentés tombent dedans.

  2. Dans leurs usines en Chine? Ce n’est pas de l’esclavage? Ben quand Tesla donne l’exemple en bafouant tout … faut pas s’étonner que les concurrents fassent de même. Il faudrait commencer à blâmer les consommateurs car ce sont eux au final qui valident cela.

    1. Si je comprend bien tes deux commentaires, les clients Dior valident la main d’oeuvre chinoise issue de la mafia chez leurs sous-traitants italiens? 🙂
      En tant que client, comment fait-on pour contrôler les conditions de travail chez les sous-traitants des fabricants des produits qu’on achète? En dehors de lire ce type d’actualité et de consommer en conséquence, je ne vois pas trop comment on peut faire, mais si ça sort dans l’actualité c’est déjà trop tard, le consommateur a déjà acheté.

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