Bwoah ! La carrière de Kimi Raikkonen en 10 courses.

Quelles images resteront de Kimi Raikkonen ? Un pilote très rapide et solide, un vrai « racer » à l’ancienne, mais aussi une personnalité à part entière.  De ses réponses sous forme de borborygmes (le désormais emblématique « Bwoah ») à ses punchlines croustillantes en passant par son grand prix de Monaco 2006 terminé en fumée sur la piste puis en séance de bronzage sur un Yacht, ou encore ses écarts alcoolisés (en dehors de la piste évidemment) et ses craquages radio, Kimi a façonné un personnage atypique, aussi attachant que déroutant. Nature-peinture, rétif aux contraintes de l’environnement médiatique et bling bling de la F1, avare en mots et pas très fiand des longues confidences journalistiques mais doté d’un sens de l’humour sec et pince-sans-rire, Kimi Raikkonen n’a jamais dévié de sa route et n’a jamais changé sa mentalité et sa façon de voir les choses, se préservant dans une « bulle ».

Australie 2001 – un étonnant rookie

2001 est un grand cru pour les rookies, avec Fernando Alonso chez Minardi, Juan-Pablo Montoya chez Williams et Kimi Raikkonen chez Sauber. Le recrutement du finlandais fait néanmoins grincer des dents la FIA puisqu’il ne compte que…17 courses de monoplaces à son actif, en Formule Renault, sans avoir fait ni la F3 ni la F2. Peter Sauber a été bluffé par les tests réalisés par le jeune espoir scandinave. La super-licence n’est accordée qu’à titre provisoire, mais Raikkonen tait rapidement les doutes. 7e de sa première course et même 6e sur tapis vert après un déclassement, il devient rapidement la révélation de l’année.

Malaisie 2003 – première victoire

Suite à ses débuts remarqués chez Sauber, Kimi a rapidement été l’objet de toutes les convoitises. Ron Dennis et McLaren lui mettent le grappin dessus et le recrutent dès 2002, en hériter de son compatriote Mika Hakkinen. En 2003, « Iceman » remporte sa première course en Malaisie après avoir dominé le grand prix de la tête et des épaules. Rapide et régulier, il se permet, malgré une McLaren en bout d’évolution, de jouer le titre jusqu’au bout face à Schumacher et Montoya.

Spa 2004 – le roi des Ardennes

2004 est décevant pour McLaren, à cause d’une monoplace irrégulière et d’un moteur Mercedes pas très fiable. Piégé par la météo, Kimi ne s’élance que 10e du grand prix de Belgique. Le toboggan des Ardennes convient à merveille à son pilotage précis et efficace. Après un départ en fanfare, le finlandais pointe en tête dès le 12e tour. Malgré la pression de Michael Schumacher, qui décroche ce jour là son 7e titre, il conserve la tête et remporte le grand prix de Belgique. Il ajoutera trois autres succès en Belgique.

Suzuka 2005 – la remontada

En 2005, Raikkonen avait tout pour être champion : ultra rapide, au point d’éclipser en début de saison son équipier Montoya, il disposait avec la McLaren-Mercedes d’une machine de guerre redoutable et mènera le plus grand nombre de tours en course. Mais la fiabilité n’est pas à la hauteur, ni la réussite, comme cet abandon dans le dernier tour du GP du Nürburgring sur une explosion de la suspension. Au Japon, l’averse pendant les qualifications a piégé plusieurs pilotes, dont Raikkonen qui n’est que 17e. En course, Iceman remonte vite, très vite, entrant dans les points dès le 7e tour. Sur une stratégie décalée à deux arrêts, il ressort de son dernier pit stop avec 8 secondes de retard sur Fisichella à 8 tours du but. Remontant comme une balle, il prend l’apsiration de l’italien dans la ligne droite à l’entame du dernier tour. Fisichella se décale sur la droite pour garder la corde mais Raikkonen ne bronche pas et s’impose virilement pour prendre la tête et remporter sa 8e course de la saison. Kimi fut vraiment un régal à voir au temps des V10 et des courses en « full attack ».

Interlagos 2007 – dernier champion Ferrari

Las des performances en dents de scie de Mclaren, Raikkonen rejoint Ferrari en 2007, prenant la succession de Schumacher, parti à la retraite. Régulièrement bien placé, il profite de la rivalité interne chez McLaren et d’un net regain de forme de Ferrari en fin de saison pour jouer le rôle de l’outsider dans la lutte pour le titre face à Alonso et Hamilton. Lors du dernier grand prix de la saison, Raikkonen bénéficie du jeu d’équipier parfait de Felipe Massa qui lui ouvre les portes de la victoire, tandis que McLaren boit la tasse : Alonso, impuissant, ne peut être que 3e tandis que Lewis Hamilton, victime d’un problème de boîte de vitesses en début de course, plonge dans le classement et ne peut remonter suffisamment. Kimi devient champion du monde pour un seul point. Il est encore, à ce jour, le dernier champion du monde sur Ferrari. 14 ans déjà !!!

Abu Dhabi 2012 – « leave me alone ! »

Après une saison 2009 décevante où Ferrari a raté le coche du changement technique, Kimi quitte la F1 et se lance pendant deux saisons dans l’expérience du WRC avec Citroën. En 2012, il revient avec Lotus et prouve rapidement qu’il n’a rien perdu de son talent, réussissant de nombreux podiums. A Abu Dhabi, une fois Hamilton hors course, Kimi dispute la victoire à Fernando Alonso. Peu loquace face aux journalistes, le finlandais n’apprécie pas non plus que son ingénieur de course mutliplie les contacts radio. Excédé par l’abondance d’infirmations communiquées par son ingénieur sur la gestion des pneus – le point fort connu du finlandais – le rythme de course à suivre ou encore les positions des adversaires, Raikkonen lâche la cultisssime punchline « leave me alone, i know what i’m doing » qui est défitivement entrée au panthéon des communications radios de l’histoire de la F1. déjà apprécié des fans pour son franc parler, son rejet de la langue de bois et son économie de mots, Iceman forge un peu plus sa « légende » !

Bakou 2017 – Kimi l’impatient

Dans la légendes des communications radio, le grand d’Azerbaïdjan 2017 est aussi entré dans les annales. Interrompue à cause des nombreux débris causés par les incidents survenus en piste, la course est sur le point d’être relancée. Les mécaniciens s’affairent et ammènent la Ferrari sur la pitlane avec Kimi sangé à l’intérieur…mais sans ses gants ni son volant. Le finlandais éructe à la radio et réclame à gran cri ses gants, son volant. « HEY ! COME ON ! « 

être l’ingénieur de course de Raikkonen n’a pas toujours été facile. Au Mugello, en 2020, le pilote Alfa Romeo reçoit une pénalité pour être rentré dans les stands en franchissant la zone de sécurité. Quand son ingénieur lui signale la pénalité, Raikkonen demande pourquoi (« For What ? ») et quand son ingénieur se perd en circonvolutions pour expliquer la raison, il renchérit en hurlant « FOR WHAAAT ! ». Iceman, il ne faut pas l’énerver, parce que le feu peut couver sous le casque !

Barcelone 2017 – son coeur n’est pas fait de glace !

équipier de Vettel, Raikkonen souffre un peu de la comparaison mais la saison 2017 s’annonce meilleure que 2016. Bien qualifié en 4e position, Kimi est éliminé dès le 1er tour après avoir été pris en sandwich entre Bottas et Verstappen au premier freinage. Dans les tribunes, un petit supporter français est diffusé par la réalisation en train pleurer à chaudes larmes, à cause de l’élimination de son pilote fétiche. L’image n’est pas passée inaperçue et quelques minutes plus tard, le jeune enfant et ses parents seront conviés à rejoindre le garage Ferrari pour rencontrer leur idole et profiter de la course dans l’hospitalité de la Scuderia. Un souvenir gravé à jamais dans les mémoires !

Austin 2018 – la dernière victoire !

Kimi Räikkönen retrouve la plus haute marche du podium après une attente de 113 courses, un record ! Grâce à un excellent départ où il a pris le meilleur sur Hamilton et à une parfaite gestion des gommes, le finlandais gagne 5 ans après sa dernière victoire. Il ne se départ pas pour autant de son flegme et grimpe sur le podium équpé de lunettes de soleil ! Au micro de Martin Brundle, il se montre tout aussi laconique que d’habitude : « je suis plus content que si j’avais terminé deuxième. Franchement, ça ne va pas changer ma vie. Mais rassurez-vous, je suis quand même heureux ! »

Portimao 2020 – un tour en feu !

Kimi a terminé sa carrière avec trois saisons chez Alfa Romeo. Si la voiture n’a que rarement donné satisfaction, l’expérimenté champion a souvent porté à bout de bras l’équipe et ramené 57 des 78 points inscrits par l’équipe.

A Portimao, le vent souffle fort sur l’Algarve et charrie des nuages chargées de pluie. La plupart des coureurs partent en pneus médiums mais Räikkönen fait partie de ceux qui ont choisi les gommes tendres. Sur le premier tour, beaucoup de pilotes sont sur des oeufs, mais pas Kimi qui a visiblement réussi une montée en température parfaite, puisqu’il double 9 pilotes lors du premier tour. Telle une ballerine, le pilote semble danser avec son Alfa et tourner autour des autres. Un tour magique !

Bonus 1 : le best of en conférence de presse

S’il y a bien un exercice forcé que Raikkonen a détesté par dessus-tout, c’est bien celui des conférences de presse et des questions parfois peu pertinentes ou vides de sens. Mais le finlandais en a souvent profité pour faire étalage de son sens de l’humour typiquement finlandais, sans fioritures mais efficace ! Du petit lait !

Bonus 2 : le best of radios !

https://www.youtube.com/watch?v=tF6BPPc682c

(3 commentaires)

  1. Il était super bon dans les années où l’on demandait à un pilote de piloter et non de gérer avec des boutons. Kimi, un vrai attaquant qui aurait plus eu sa place à l’époque de la bande des 4 (Prost, Senna, Piquet, Mansell)
    Tout a une fin mais il va manquer, c’est certain.

  2. Il manque sa réponse à Brundle lors du Brésil 06. “ I was having a s..t!” Énorme
    Il va manquer à la F1 qui est devenu trop policée

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