Bus électriques : le jeu trouble de Ray LaHood

Aux Etats-Unis, les véhicules électriques sont synonymes de subventions et d’appels d’offres à décrocher. L’enjeu économique est important et tous les coups bas sont permis. Imaginez qu’en France, Frédéric Cuvillier, le ministre des transports, offre des subventions à un constructeur. Puis qu’il quitte le gouvernement pour rejoindre ce fameux constructeur. On le soupçonnerait de conflit d’intérêt. Son homologue US, Ray LaHood, vient d’effectuer une telle reconversion controversée, avec Proterra.

A sa décharge, Barack Obama arrive en fin de mandat et il ne peut pas se représenter. Quoi qu’il arrive, il y aura un remaniement à la fin de la présidentielle. Il est de bon ton pour les membres du gouvernement d’aller se reconvertir dans le privé. Ils ont le carnet d’adresse, ils connaissent les rouages de Washington et ils sont rompus aux négociations. Généralement, ils ouvrent un cabinet de conseil (la loi leur interdisant de faire du lobbying direct.)

Là où cela devient curieux, c’est que LaHood a été recruté par Proterra, modeste fabricant de bus électrique. Proterra n’a construit à ce jour qu’une quinzaine de bus. Par contre, il a reçu beaucoup de subventions : 49 millions de dollars (36 millions d’euros) sous George W. Bush, puis 12,5 millions de dollars (9 millions d’euros) pour installer son usine en Caroline du Nord, 6,5 millions de dollars (4,8 millions d’euros) du ministère de LaHood et encore 4,4 millions de dollars (3,2 millions d’euros) du Massachusetts pour financer les tests de 3 bus Proterra. A l’échelle de cette PME, c’est énorme.

Pour le Washington Examiner, le conflit d’intérêt est évident. D’autant plus qu’en tant que secrétaire d’état (NDLA : ministre), il vantait les mérites de Proterra. On peut surtout se demander où va ce constructeur. Au mieux, c’est une start-up, à des années-lumières d’une production à grande échelle. Au pire, le cocktail subventions à gogo + reclassement d’Hommes politiques rappelle furieusement GreenTech Automotive

Côté Byd, on crie à la concurrence déloyale. La polémique autour de Proterra est un bon moyen de faire oublier l’affaire des ouvriers chinois. De plus, le constructeur oublie que lui aussi a bénéficié de généreuses subventions et qu’il possède ses propres lobbyistes.

Crédit photos : Proterra

Source :

Washington Examiner

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