Bruxelles veut aider les salariés automobiles espagnols

Ironie du sort ? Gros message de la part de Bruxelles ?

Alors que le plan auto de Nicolas Sarkozy est loin de faire l’unanimité au niveau de la Commission européenne, cette dernière a proposé mardi d’octroyer une aide de 1,694 million d’euros aux 1.000 employés du secteur automobile espagnol, durement frappés par la crise qui sévit actuellement dans le secteur.

L’argent, prélevé sur le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation créé en 2006, sera versé à 1.082 employés issus de douze entreprises – trois constructeurs et neuf fabricants de pièces détachées – des régions de Castille-Leon et Aragon.

En vue d’argumenter sa position, la Commission a tenu à préciser que « dans trois de ces entreprises, les licenciements sont la conséquence directe d’une délocalisation de la production dans des pays tiers (Maroc, Turquie et Taiwan). Dans les neuf autres, ils ont été causés par une augmentation des importations de voitures et d’équipements automobiles dans l’UE et par une réduction de la part de cette dernière dans le marché de la production de véhicules à moteur ». Nous y voilà, la délocalisation au coeur du sujet …

Notons au passage que si Bruxelles redoute que la France ne se tourne vers la voie du protectionnisme en prônant une relocalisation des emplois actuellement déployés en République Tchèque et en Slovaquiedeux pays membres de l’Union européenne – la délocalisation vers des pays tiers n’a pas particulièrement sa faveur.

Précisons toutefois que le déblocage de cette enveloppe doit encore être approuvé par les pays membres de l’UE et le Parlement européen. Pas de problème côté espagnol, puisque c’est Madrid qui est à l’origine de la demande. L’Espagne avait ainsi demandé à Bruxelles de co-financer pour moitié des mesures d’aide aux chômeurs du secteur, lesquels bénéficieront d’une aide financière totale de 3,4 millions d’euros.

Rappelons que la production automobile espagnole a baissé de 12% en 2008 et devrait chuter d’environ 20% en 2009, selon l’Anfac, l’association espagnole des constructeurs. Si l’on en croit cette dernière, à la fin janvier, 100.000 employés espagnols au total étaient touchés par la chute d’activité enregistrée dans l’automobile, secteur qui contribue à hauteur de 10% au produit intérieur brut espagnol.

Sources : AFP, ANFAC

A lire également :

. Plan auto de Sarkozy : les Tchèques invoquent le Traité de Lisbonne

. Slovaquie et Tchèquie en guerre contre le protectionnisme prôné par Sarkozy

. Aides de la France au secteur automobile : Bruxelles redoute le protectionnisme

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *