Brève rencontre: Volkswagen W12

La Volkswagen W12 n’était pas vraiment une « voiture du peuple » et la justification de Wolfsburg est que désormais elle produit des voitures pour toute la population…

Ferdinand Piech (ici sur le Ring en 68; oui je sais, mais le look, ça n’a jamais été son fort) aurait pu se contenter d’être le petit-fils de Ferdinand Porsche. Il aurait eu un poste symbolique chez Porsche ou Volkswagen et aurait répondu à des interviews de journalistes enquêtant sur le patriarche (même s’il l’a peu connu.)

Mais Piech était un homme brillant. La Porsche 917, qui permit notamment à Helmut Marko et Gijs Van Lennep de s’imposer au Mans en 1971 à une moyenne inégalée à ce jour? C’est lui. L’Audi Quattro Sport, qui imposa les quatre roues motrices en rallye? C’est encore lui. La montée en gamme d’Audi, passé des « voitures de notaires » à un concurrent sérieux de BMW et Mercedes? Toujours lui! La création d’un pole luxe chez Volkswagen, avec le rachat de Bentley et Lamborghini, ainsi que la renaissance de Bugatti? Encore et toujours lui!

De là à attrapper la grosse tête et être persuadé que toutes ses idées sont bonnes, il n’y a qu’un pas qu’il a vite franchit. D’autant qu’il n’a pas vraiment engagé de contradicteurs parmis ses proches collaborateurs…

Au milieu des années 90, sa nouvelle idée est de créer et de vendre une supercar, là où BMW et Mercedes ont alors échoué. Fabrizio Giugiaro, d’Ital Design est chargé de dessiner la voiture. Son père, Giorgetto avait dessiné la Scirocco et la Golf 1 (1974), puis l’Audi 80 (1978.) Il est censé donner une « identité Volkswagen » à la supercar, qui bénéficiera d’un moteur W12 et de quatres roues motrices (en fait, un 4motion.) C’est à dire donner des optiques avant et arrière proches de la Passat pour un dessin somme toute sympathique, mais guère inspiré. Giugiaro Jr lui-même n’était pas convaincu.

Le coupé est présenté au salon de Tokyo 1997, suivi d’un roadster au salon de Genève 1998. Volkswagen annonce d’emblée une production à 200 exemplaires du coupé et 100 exemplaires du roadster.

Les journalistes sont sceptiques: pour eux ce n’est qu’une banque d’organe pour la D1 (la future Phaeton.) Après tout, ce n’est pas la première fois que VW présente un concept-cars bientôt « produit en série » et oublié dés la fin du salon. Côté supercar, il y eu d’ailleurs la Quattro Spyder et surtout l’Avus en 1991.

Mais trois ans et demi plus tard, la W12 effectue un comeback. Un W12 « de série » à la peinture idoine tourne à Nardo où elle bat plusieurs records.

Au salon de Tokyo, une autre W12 est présentée. Par rapport à celle de 1997, on note le pavillon entièrement vitré. Sous le capot (également vitré), un W12 6,0l, poussé à 600ch (contre 5,6l et 420ch pour les deux « prototypes ».) Sa vitesse de pointe est de 315km/h. Volkswagen ne rigole plus, il va produire la W12! Hélas, un mois plus tôt, il y a eu le 11 septembre, qui s’ajoutait à l’explosion de la bulle internet: bref, c’est la crise. Plus question de sortir un modèle à la rentabilité douteuse.

Alors, finallement, la W12 disparaîtra à la fin du salon de Tokyo… Avant de connaître une nouvelle jeunesse dans Gran Turismo 4!

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