Brève rencontre: Volkswagen Corrado

Je vais m’arrêter là, sinon, il va pleuvoir (et ça serait dommage pour ces deux véliplanchistes)!

La Scirocco étant basée sur la Golf I, il semblait logique que sa remplaçante emprunte la plateforme de la Golf II. Alors que cette dernière sort en 1983, la Corrado n’apparaîtra qu’en 1989. Le nom de « Corrado » n’est pas un hommage à Corado Provera (qui n’a qu’un seul « r »), mais un nom « qui sonne bien » (d’après VW) autour de « Corero » (« courir » en espagnol.) Néanmoins, le Corrado vise un clientèle sportive, alors que la Scirocco était plus « popu ».

A sa sortie, une seule version disponible: la G60. Comme son nom l’indique, elle est équipée d’un compresseur en « G », une technologie ayant fait long feu, greffé sur le 1781cm3 qui équipait un bon tiers de la gamme à l’époque. Il offre 160ch et 225km/h. Comme autre avantage, il y a la qualité de fabrication « Volkswagen » (qui à l’époque, n’est pas un mythe.)

Mais… Mais, il y a le tarif: 202 600 frs (20 000frs de plus que la Golf G60 et 90 000frs de plus qu’une Golf GTI 16S!) avec une vraie roue de secours, la climatisation et l’ABS (entre autre) en option. A titre d’exemple, la boule d’attelage (?) est à 2950frs! L’Auto-Journal la trouve belle, rapide, disposant d’un bon comportement et se plaint logiquement du prix, ainsi que des accélérations

LE problème de la Corrado, c’est la Calibra: sortie quelques mois plus tard, elle est l’antithèse de la Corrado. Très belle, elle est moins bien fini, son 2,0l atmo est bruyant, mais aussi performant et surtout gourmand en carburant. Enfin, au passage en caisse, il y a 40 000frs de moins à débourser (toute équipée en plus.)

Volkswagen tente de rectifier le tir en 1990 avec l’arrivée d’une « petite » version, munie du moteur de la Golf GTI 16S. Volkswagen se serre la ceinture pour le proposer à 151 000frs, tandis que l’ABS devient en série sur la G60, qui descend à 180 150frs en 1991.

La Corrado souffre, mais Volkswagen fait de la monoculture Golf. Autrement dit, les autres modèles doivent se débrouiller tout seul.

Pour 1993, la Corrado décide de refaire son retard sur la Calibra (N°1 des ventes de coupés en Europe), gràce à des séries spéciales surequipées. Le millésime 1993, c’est surtout l’année de la disparition du Corrado G60, remplacé par la VR6 (2,9l, 190ch et 230km/h en pointe.) A noter que VW a enfin compris que pour se vendre, le Corrado doit être autre chose qu’une « Golf 2+2 »: son V6 est ainsi spécifique, avec 100cm3 et 16ch de plus que celui des Golf, Vento et Passat. Les journalistes enchaînent les superlatifs pour décrire cette mécanique. En revanche, ils trouvent que les suspensions commencent à dater.

En bas de la gamme, l’année suivante, le 1800 cède sa place à un 2l 115ch.

Fin 1995, après 97 521 unités, le Corrado quitte le tarif. Pour parler poliment, ce fut un « demi-succès ». Trop massive, trop chère (la VR6 de 1995 était vendue 2000frs de plus que la G60 de 1989, alors que le franc a connu une inflation de 25%!), trop proche de la Golf, mal « vendue » (vous avez déjà vu une pub pour la Corrado?); sa mévente était prévisible. Il y eu ensuite de nombreuses rumeurs de coupés Volkswagen, mais jusqu’à récemment la firme semblait traumatisée par l’expérience du Corrado. La future Scirocco s’en sortira t’elle mieux?

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