Brève rencontre: Renault Rambler

Quelle fut la première Renault 6 cylindres de l’après-guerre? La R30? Perdu! L’honneur revient aux Rambler. Construites aux Etats-Unis et assemblées en Belgique, elles disposaient néanmoins d’un passeport Français. Cela permit de mesurer le gouffre entre une « petite » Américaine et une « grosse » Française…

Chez Renault, on sait qu’il faut une grosse berline. Alors on en étudie (11cv Prima-légère, projet 165…) Mais comme on ne croit pas qu’il y a un marché pour elles, les projets terminent à la poubelle et la malaimée Fregate coiffe la gamme, faute de mieux.

En 1961, un accord est passée avec AMC. Ce dernier expédiera des Rambler Classic Six à Vilvoorde, en Belgique. Elles y seront assemblées et vendues sous les marques Renault (en Europe) et Rambler (en Grande-Bretagne.)

Les premières voitures sont ainsi assemblées mi-1962. La Classic Six dérive de la Nash Rambler « baignoire renversée » de 1960. Malgré les liftings, les rides sont visibles. Renault tentera d’en vendre une au général De Gaulle. Sans succès: le « grand Charles » est trop attaché à la DS…

Les Européens n’eurent pas le temps de la jauger: dés 1963, une toute nouvelle Classic Six apparait. Sous le capot, l’antique 6 cylindres 3,2l passe de 129ch à 136ch. Il est accouplé à une boite manuelle ou automatique, toutes deux à 3 rapports! Le plus douloureux est le passage en caisse: 18 200 frs (4 000frs de plus qu’une DS19) et une « supervignette ».

Gabarit XXL, mais finition d’une « popu », la Renault Rambler ne convainc pas. En 1967, nouveau modèle avec la Rambler Rebel: 3,8l, encore plus de centimètres et surtout 22cv fiscaux!

En 1968, Renault arrête les Rambler. Officiellement, c’est pour laisser place à la R16 TX. En fait, AMC refuse de distribuer la R8 aux USA, rompant un accord de réciprocité. De toute façon, ce n’était pas une grosse perte… En Argentine, la collaboration se poursuit et la Rambler Classic ’63-’66 est revue par Pininfarina pour devenir la Renault Torino. Elle sera y vendue jusqu’en 1982.

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