4×4 artisanal, il a été chassé par des réalisations mieux finies.
Fissore est l’un des innombrables petits sous-traitants italiens. On lui doit notamment la construction de la toute première Lamborghini. En 1975, l’atelier fait faillite et son gendre reprend l’affaire sous le nom de Rayton Fissore.
Rayton Fissore débute avec une Autobianchi A112 maquillée en Porsche 928 (en gardant les proportion de l’A112!) puis avec des Lancia transformées produites en petites série. Plus tard viendra un break Alfa 75 très préparé.
Guilio Malvino, le patron, a un projet plus ambitieux: un tout-terrain de luxe, basé sur le véhicule militaire Iveco VAV (d’où ses lignes un peu raides.) L’Américain Tom Tjaarda le dessine et ira jusqu’à aider physiquement à construire le prototype.
Il est présenté à Iveco qui répond qu’en tant que constructeur, elle construit des camions et non des voitures. Quant à FIAT, elle ne croit pas en l’avenir des tout-terrains civils.
Pas découragé, Malvino présente son projet sous ses propres couleurs, en 1984 (moins de deux ans après le premier coup de crayon). Le Magnum dispose de mécaniques Alfa: le 4 cylindres 2,0 litres, un Turbo-diesel 2,4 litres et surtout le V6 2,5 litres, pour la version « VIP ».
C’est d’emblée un succès et en France, il est importé par Auverland. Pourtant à 225 000 francs en version VIP, il est 10% plus cher que le Range V8, guère bon marché.
En 1989, le Magnum remplace ses moteurs Alfa Romeo par des BMW. Il est rebaptisé « Magnum II ». Paradoxalement, alors qu’une obscure société du nom de Laforza commence à l’importer aux Etats-Unis, Rayton Fissore perd l’ensemble de ses importateurs en Europe.
Vendu désormais au compte-goutte, le Magnum disparait en 1991, chassé par des tout-terrains moins artisanaux.
Rayton Fissore n’est plus. L’essentiel de ses 50 employés participeront à la (mes)aventure de la renaissance d’Isotta-Fraschini.
En 1999, après un énième échec, l’équipe tente cette fois-ci de faire renaître le Magnum. Tom Tjaarda est rappelé pour remettre le dessin au goût du jour. Laforza refait surface pour l’importer aux Etats-Unis, munis d’un moteur V8 Ford. Vendu presque exclusivement là-bas, il fait le bonheur des Jacky, avec ses jantes chromées de série. En 2003, Laforza tente une ultime tentative avec un dessin ultra-kitsch.