Brève rencontre: Oldsmobile Aurora

A l’instar de Mercury, Oldsmobile, en tant que marque américaine de « milieu de gamme » avait du mal à trouver sa place. Dans les années 90, les ventes étaient en chûte libre.

L’Oldsmobile Aurora fut la voiture de la dernière chance pour la doyenne des firmes US, qui devint centenaire en 1997. Les Oldsmobile avaient jusqu’ici une image ringarde de voitures pour retraités. Il fallait donc à la fois rajeunir l’image et conquérir une clientèle plus jeune (notamment les femmes.) Elle échoua et à partir de là, le destin de la marque était scellé.

L’Aurora arrive dans les concessions en 1994, GM a prévu une grande campagne de pub où le nom d’Oldsmobile est quasiment invisible. Elle est construite autour de la plateforme G commune aux Buick Park Avenue, Cadillac Seville et Pontiac Bonneville. Mais au lieu du vieux V8 3,8l des Buick et Pontiac (avec lesquels elle est produite dans l’usine d’Orion, Michigan), elle bénéficie du double arbre Northstar 32 soupapes de la Cadillac, « réduit » à 4,2l et 250ch. De plus, ses porte-à-faux sont raccourcis afin de mieux la distinguer de ses cousines.

La ligne de l’Aurora (signée par Dennis Burke) est relativement banale (si l’on excepte l’arrière) avec un côté « bio-design mou » typique de GM, à l’époque. Néanmoins, il plait et Oldsmobile adapte le « look Aurora » à toute sa gamme. Les ventes remontent à 400 000 unités (même si on reste loin du million d’unité 20 ans plus tôt et des 700 000 unités dans les années 80.)

Pour accentuer le dynamisme de la marque, Oldsmobile commence par courir en IMSA, dans la très libérale classe GTS-1 avec une… Cutlass munie d’un bloc Aurora, en 1995. L’année suivante, c’est avec des Aurora GTS-1 officielles (également signée Burke) que la marque s’engage. Le succès est au rendez-vous, avec notamment une victoire absolue à Sebring, au point que Nissan, jusqu’ici dominateur, se retire.

A la même époque, l’IRL vient de faire sécession avec la CART (actuel Champ Car.) Le premier championnat, en 1996, fut disputé avec des châssis 1995. Pour 1997, elle compte utiliser des voitures différentes (signées Dallara et G-Force.) Pour les mécaniques, elle fait les yeux doux à Oldsmobile et Nissan/Infiniti pour leur permettre de fournir des V8 tout droits dérivés de ceux utilisés en IMSA.

Le moteur « Oldsmobile Aurora V8 » domine la catégorie, pendant plusieurs saisons, malgré l’arrivée de Bernard Dudot (le magicien de Renault F1) chez Infiniti, fin 2002.

Etre le pace car des 500 miles d’Indianapolis est d’ordinaire la consécration pour un modèle. Vu que c’est forcément un modèle américain (les fans hurlent lorsqu’il s’agit simplement d’un véhicule basé sur une étrangère), Oldsmobile est invité à le fournir en 1997. Du coup, les commissaires de piste roulèrent dans une Oldsmobile Aurora, faute de gros coupé au catalogue. Un triste pace car (d’ordinaire, ce sont plutôt des Corvette ou des Mustang) pour un bien triste plateau composé presque exclusivement d’inconnus.

En 1999, l’Aurora est reliftée. Elle reçoit un nouvel arrière, plus consensuel et surtout, un V6 3,5l de 215ch.

Mais ce n’est pas suffisant: la marque conserve son image vieillotte. Après avoir plafonné à 350 000 unités, les ventes replongent à partir de 2000. En 2001, la décision est prise de ne pas remplacer les modèles existants et de laisser mourir la marque. En 2002, le moteur d’Indycar est rebaptisé « Chevrolet ». En 2003, la production s’arrête, alors qu’elle était tombée à 160 000 unités. Une ultime série spéciale « Collector’s edition », 500 exemplaires de chaque modèle, est fabriquée.

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