Brève rencontre: Monteverdi

Des voitures Suisses? Mis à part les confidentielles réalisations de Sbarro et Rinspeed, vous vous imaginez sans doute qu’il faudra remonter à l’avant-guerre. Pourtant, Peter Monteverdi a produit de luxueuses voitures jusqu’en 1982. Mais son caractère difficile a torpillé son entreprise… Et sa place dans les livres!

Peter Monteverdi naît en 1934 à Binningen, près de Bale. Son père possède un garage qui répare des poids-lourds. En 1956, son père meurt. Il reprend l’affaire et commence à fabriquer des monoplaces qu’il pilote lui-même, les MBM (Monteverdi Basel Mantzel, du nom du D.T.) Monteverdi collectionne les podiums et les clients apparaissent. En parallèle, il recontre Enzo Ferrari qui le désigne distributeur pour la Suisse (il vendra également des BMW et des Rolls-Royce.)

En 1961 (22 ans avant Peter Sauber), Peter crée une F1 à moteur Porsche (en cannibalisant une RSK!) Mantzel parti, MBM devient « Monteverdi Binningen Motors ». A la Solitude, il renonce après 2 tours. A Hockenheim, il détruit la voiture et est forfait au grand prix d’Allemagne. Fin 1962, suite à un grave accident en course, il renonce à piloter et dissout MBM.

Peu après, il se fâche avec le Commendatore et perd l’importation de Ferrari. Du coup, Monteverdi veut désormais faire ses propres GT, sous son nom. C’est l’acte II.

Au salon de Francfort 1967, il présente la bien nommée High Speed 375S, signée Frua (vous l’auriez deviné.) Elle reçoit un V8 Chrysler 7,2l 375ch, de quoi atteindre 245km/h. Il développera ensuite une gamme.

Il y eu la 375 L (2+2, Genève 1968), les deux versions, mais carrossées par Fissore en 1969, puis la berline 375/4 et le cabriolet 375C. Au sommet, la 450SS Hai (« requin ») de 1970 ci-dessus. Son air est familier? Logique, le père de l’A310 s’est inspiré du dessin de son ami Trevor Fiore…

Malgré une qualité de fabrication douteuse et des tarifs élevés, les Monteverdi se vendent honnêtement. Contrairement à ce qui est dit, la marque a survécu à la crise pétrolière. Les GT sont invendables, alors Peter transforme la Plymouth Volare en berline de luxe. C’est la Sierra de 1977 et son triste V8 5,2l 160ch.

Comme Monteverdi vend beaucoup au Moyen-Orient, Peter imagine en 1976, la Safari/Sahara, un 4×4 luxueux sur base International Scout, mais équipée du V8 5,2l. L’heure n’est plus aux artisans: pour vendre aux USA, il faut désormais grossir et posséder un réseau national, effectuer des tests, investir dans une usine, etc. C’en est trop pour Peter.

En 1979, il imagine un véhicule militaire qui serait produit par Saurer. Le projet n’aboutit pas. En 1982, les Plymouth Volare se raréfient (elle ne sont plus produites depuis longtemps) et la Sierra quitte la scène. Peter transforme son usine en musée. Fin de l’acte II.

Durant les années 80, l’entreprise devient Monteverdi Design qui présente régulièrement des projets, c’est l’acte III.

Onyx a débuté en F1 en 1989, gràce à Jean-Pierre Van Rossem. Les débuts sont épiques, mais Stefan Johanson décroche un podium chanceux au Portugal. En fin de saison, Van Rossem claque la porte. Monteverdi veut sa revanche en F1 et s’offre le team avec Karl Foitek (dont le fils Gregor pilotera.) La saison 1990 sera une farce, Monteverdi étant incapable de gérer une écurie.

Faute de fonds et de personnel (!), la F1 1991 ira au musée sans connaitre la course. Monteverdi présentera la supercar Hai 650 F1 à moteur V8 3,5l 578ch. Fin du dernier acte. Peter est mort en 1998.

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