Brève rencontre: MG RV8

Certaines voitures ont d’emblée des ambitions limitées. L’AX est restée volontairement en retrait du duel Supercinq vs 205. Chez MG, la RV8 était une B remodelée uniquement là pour faire vivre le mythe, en attendant la F. Au moins, on ne peut accuser personne de sa mévente. Pour autant, ce fut une page importante de la tumultueuse histoire de MG et un retour sur cette voiture méconnue s’imposait.

Née en 1962, la MG B fut plus qu’un succès, c’était le symbole d’une époque où toutes les voitures sympas étaient britanniques. La version roadster a battu les records de ventes de la catégorie et seule la Mazda MX-5 l’a dépassée.

Hélas, tout a une fin. Les normes de sécurités draconniennes (qui imposèrent des boucliers en plastiques et de surrélever la voiture), une parité livres/dollar déplorable (les dernières MG B durent être vendues à perte sur le marché US) et le déclin des coupés et cabriolets contribuèrent à sa chute. En 1980, British Leyland la chassa du catalogue en espérant que ses fans achéteront des Triumph TR7/8…

La génèse de la R V8 n’est pas claire. Pour les uns, c’est l’oeuvre des archivistes de British Motor Heritage. Ils souhaitaient créer le chaînon manquant: une MG B cabriolet à moteur V8 (dont seule le coupé B GT avait bénéficié.) Mais face au coût, ils firent appel à la direction qui décida de lancer cette voiture.

Pour d’autres, dés 1980, les projets des coupés et de cabriolets circulaient sur les tables à dessins. Mais Austin-Rover voulait se focaliser sur les berlines. La firme à l’octogone se contentait de badger des Austin survitaminée. En 1985, un concept-car Ex-E fut présenté, équipé d’un moteur de Metro 6R4 et de feux arrières annonçant la MG F. Mais il s’agissait uniquement d’occuper le stand, car la sortie de la Rover 800 est repoussée suite à des problèmes de fiabilité (déjà…) A la fin de la décénnie, Austin-Rover décroche enfin un budget pour deux modèles: une MG B relookée et la future MG F…

Quoi qu’il en soit, au salon de Birmingham 1992, la R V8 apparaît. Plus qu’un lifting, il s’agit d’une voiture nouvelle à 95%. En 1993, la production démarre. Sans trop y croire, Rover expédie 2 voitures au salon de Tokyo. Les Japonais brandissent leurs chéquiers et Rover décide que l’essentiel des 2000 MG RV8 seront destinées à l’archipel. Hélas, l’engouement

sera de courte durée et nombre de voitures, invendues, retourneront en Europe. En novembre 1995, la MG RV8 disparaît définitivement, mais tout le monde ne s’intéresse qu’à la MG F, apparrue en mars…

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