Du prince Arabe, au millionnaire de la Silicon Valley, en passant par le playboy grisonnant ou le joueur de football, tous les riches en voulaient une!
La Mercedes SL (R107) fit un carton outre-atlantique, où elle était LA voiture du bourgeois moderne.
Mais à la fin des années 80, elle se faisait vieille (elle est apparue en 1971) De plus, d’autres (Cadillac Allante, Chrysler TC by Maserati, Jaguar XJS, Rolls-Royce Corniche, Saab 900…) ont copié son idée de cabriolet « full size » luxueux et « Européen » avec plus ou moins de succès.
Mercedes remet les pendules à l’heure au salon de Genève 1989. La ligne signée Bruno Sacco est très moderne pour l’époque. Deux SL sont disponibles: la 300 SL-24 et son 6 cylindres 3l 24 soupapes 231ch (la 3l 12 soupapes 180ch n’est pas importée) ou la 500 SL et son V8 5l 32 soupapes 326ch (uniquement en automatique.)
Les journalistes sont conquis par sa finition, son arceau qui sort en cas de tonneau et toute l’électronique embarquée (1989, l’ABS est encore un luxe.)
Il faut également rappeler qu’en 1989, le mur de Berlin tombe et la SL est vu comme un symbole de cette Allemagne qui semble tout réussir. On vera également nombre d’images d’Est-Allemands comparant cette voiture avec leur Trabant nationale…
Seuls certains rigolent du fait qu’avec 1810kg sur la balance, ce n’est plus vraiment une « Sport Leicht » (« Sport Léger », ce qui correspond à la signification de SL.) Et il y a aussi un prix très « Mercedes » de 710 000frs pour la 500SL (contre 432 000frs pour une Jaguar XJ-S)
Pour son lancement, Mercedes s’offre un « product placement » dans le film La relève (The rookie.) Clint Eastwood et Charlie Sheen doivent sauter du toit d’un garage sur le point d’exploser. La 500 SL (ou plutôt sa doublure en fibre de verre) y effectue une cabriole de quelques secondes, le temps de montrer l’arceau déployable. Le film (un clone cheap de l’Arme Fatale) fut un bide.
A noter que 4 ans plus tard, dans Terminal Velocity, Martin Sheen sautera d’un avion en Cadillac Allante (avec Nastassia Kinski dans le coffre)!
La SL R129 est un carton et ses rivales seront balayées. En 1993, la 600 SL propose le V12 6l 394ch de la Classe S et un équipement supérieur à la 500 SL (les deux véhicules ont une vitesse de pointe limitée à 250km/h.) Puis en 1995, la 300 SL se dédouble avec la 280 SL (V6 2,8l 193ch) et 320 SL (V6 3,2l 224ch.) Peu après, suite aux modifications de nom, les 280 SL, 320 SL, 500 SL et 600 SL deviennent… SL 280, SL 320, SL 500 et SL 600 (subtil, n’est-ce pas?) L’équipement progresse avec l’ESP, des airbags et un hardtop vitré.
Enfin, impossible de ne pas évoquer les préparations AMG: la très méchante SL 73 (V12 7,3l 525ch) en 1995, complétée l’année suivante par la SL 60 (V12 6,0l 381ch) et la « petite » SL 55 (V8 5,5l 354ch) en 1998.
Ensuite, ce sera au tour de la R129 de devenir « vieille ». La lifting de 1998 (accompagné d’un nouveau V8 5,0l 306ch pour la SL 500) est trop timide pour cacher les rides.
Désormais, la star des cabriolets chez Mercedes, c’est la SLK et son toit rétractable. Pour maintenir la cadence, Mercedes multiplie les séries spéciales comme la « Mille Miglia », qui aura 3 éditions!
Remplacée au salon de Francfort 2001 par la R230, elle suit le destin des Mercedes « d’occasion »: le prix d’achat chute, mais le les pièces reste chères. Du coup, en deuxième ou en troisième main, les propriétaires se contentent du minimum syndical, profitant de sa fiabilité légendaire. D’où des véhicules très fatigués proposés à la vente (sans parler du « tuninge » sauvage.)