Brève rencontre: Lamborghini Miura

Comment ne pas être nostalgique? Lorsqu’elle fut présentée au salon de Genève 1966, il n’y avait ni limitations de vitesse, ni radars, le super (plombé) coutait l’équivalent actuel de 0,5 le litre et vous n’aviez même pas d’écologistes pour vous culpabiliser de rouler à bord d’une démoniaque pollueuse.

Avant la Miura, il y a eu des voitures superlatives (Bugatti Atalante, Mercedes-Benz 300 SL « papillon », Ferrari 250 GTO, Cobra 427 Racing…) mais cette Lamborghini ouvre une nouvelle ère: celle des supercars.

La Miura tire son nom d’une race de taureaux de combats. Marcello Gandini, alors jeune designer de Bertone et Gianpaolo Dallara en sont les parents. Le premier dessine une ligne incroyable: plus large que haute, ne ressemblant à rien de connu à l’époque et surtout, pleine de détails comme les paupières de phares, les persiennes et surtout les fameuses portières… Le ramage vaut le plumage: un V12 de 3,9 litres qui développe 350 chevaux; de quoi atteindre les 280 km/h. La révolution c’est qu’il est placé à l’arrière, en position transversale qui plus est. Alors que Ferrari ne jure que par le moteur avant.

Malgré un réseau de distribution chaotique (euphémisme), les commandes affluent, alors que Ferruccio Lamborghini n’envisageait qu’une petite série. Quant à Enzo Ferrari, sa nouvelle 275 GTB/4 est d’emblée ringardisée.

Lamborghini ne s’arrêtera pas en si bon chemin et n’aura de cesse de nous faire saliver. Au grand prix de Monaco 1967, une Miura de pré-série effectue quelques boucles. Au salon de Turin 1968, on découvre la Miura S, ses 370 chevaux et ses magiques 300km/h (théoriques.) A Bruxelles, c’est le roadster, qui restera un exemplaire unique. On rêvera ensuite devant la Jota, destinée à la compétition (qu’elle ne vera pas, hélas.) Enfin, au salon de Genève 1971 viendra l’apothéose: la Miura SV et ses 385 chevaux, pour les deux derniers milesisme de Lamborghini.

Car en 1973, la Miura laisse la place au nouveau délire de Gandini: la Countach. Entre temps, certains ont maquillé leur Miura en Jota pour courir. Et beaucoup d’autres se sont contentés de soupirer devant une Miura Solido ou Polistil.

Si vous avez la larme à l’oeil, rassurez vous en évoquant sa rigidité de caramel mou, sa finition à hurler, sa visibilité à l’arrière nulle, son entretien ruineux et tous les modèles qui ont « tapé » et que de vils garagistes ont bricolés à la hâte pour les revendre à prix d’or à des pigeons. Et n’oubliez pas de vous boucher les oreilles lorsque quelqu’un évoque ce kart de 350 chevaux et son moteur au bruit envoutant…

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