C’était l’une des dernières citadines de poche, censée loger 4 personnes, alors qu’elle ne mesure que 60cm de plus qu’une Smart! C’était un autre temps, où il n’y avait ni airbags, ni ABS, ni turbo-diesel et où on dessinait les voitures sans tracer de courbes.
Sur le tard, BMC eu l’idée de s’installer des usines hors de Grande-Bretagne. L’Authi espagnole, qui produisit des Mini, dura de 1968 à 1975, lorsque BMC revendit son usine à Seat et il ne s’agissait que de Mini produites à l’identique.
Innocenti fut une aventure à la fois plus longue et qui prit d’emblée plus de latitude stylistique vis-à-vis de la maison mère, avec des modèles propres comme le cabriolet 950, sur base Austin-Healey.
L’histoire commence en 1960 lorsque Fernandino Innocenti, propriétaire des scooters Lambretta, décide de se lancer dans l’automobile. Il passe un accord avec BMC et produit divers modèles. A partir de 1965, Inncenti produit la Mini dans ses différentes évolutions, y compris la compris la Cooper (que certains puristes considèrent comme une vulgaire copie.)
Dés le début des années 70, Innocenti songe à remplacer la Mini. Elle sort en 1974 avec une carrosserie très carrée, très en vogue à l’époque, signée Bertone. Sous le capot, on retrouve les deux moteurs de la Mini anglaise: le 1000 49ch et le 1275 65ch.
Mais le succès n’est pas au rendez-vous. Qui plus est, BMC (devenu BLMC), actionnaire majoritaire, est au bord du gouffre et Innocenti met la clef sous la porte.
L’homme providentiel est Alejandro De Tomaso. L’Italo-argentin gagne beaucoup d’argent avec la De Tomaso Pantera, distribuée par Ford aux Etats-Unis (même si les ventes sont inférieures aux prévisions, avec la crise du pétrole.) L’état Italien lui accorde un généreux pret (« don » serait un mot plus approprié) pour qu’il rachète Maserati, les motos Laverda et Benelli, les scooters Lambretta et donc Innocenti.
La Mini Cooper disparaît (5 ans après la « vraie »), alors que De Tomaso s’occupe de la Bertone: c’est la « Mini De Tomaso » avec 74ch et 160km/h en pointe, de quoi contenter les nostalgiques de la Cooper.
En 1982, BMC arrête de fournir des mécaniques. Pour Innocenti, c’est presque une bonne nouvelle: des mécaniques Daihatsu prenent place sous le capot et les portes de l’exportation s’ouvrent en grand. En France, c’est « France Motors » qui gère l’importation (et qui distribuait également De Tomaso.) En bas de gamme, la 650 et son bycilindre donne 30ch, plus haut, il y a la 1000 et son trois cylindres de 52ch. Mais tout en haut, il y a la Turbo, qui donne 72ch et 165km/h, comme l’ancienne De Tomaso, le souffle du turbo en plus. C’est un vrai kart, mais avec des pneus de 165 et seulement deux disques à l’avant, attention aux virages!
L’Innocenti obtient un certain succès durant les années 80. Mais à la fin de la décennie, le vent tourne. Son look de pavé à roulettes commence à dater. On lui reproche son habitabilité de module Soyouz et sa finition très « italienne ».
Innocenti réplique avec la 990, plus longue de 20cm, plus lourde de 30kg (?) et enfin, l’ajout d’un diesel (atmo) de 37ch. Mais pourquoi s’offrir une Innocenti 990, alors que pour 2000 frs de plus, on a une 205 XE?
C’est le début de la fin d’Innocenti. En 1990, elle disparait des concessionnaires hexagonaux. En 1992, Alejandro De Tomaso, diminué physiquement et ruiné, doit revendre Innocenti et Maserati à Fiat.
La Mini n’est plus produite et Innocenti se contente de rebadger, pour le marché italiens, des Uno berlines et break fabriquées au Brésil. En 1996, Innocenti ferme définitivement ses portes.
A Lire également: