La mode des mini-trucks nait dans les années 70 aux Etats-Unis. C’est le croisement des voitures « compactes » et des « trucks » (qui dominent les ventes de véhicules neufs.) L’un des premiers exemples sera le Chevrolet Luv Truck. Il n’en restera que l’un des patronymes les plus nuls (avec le Qashqaï, la SM et les noms de baptème des Kia) et le fait que Mickey Thompson l’en imposé en off-road (inventant le protruck avec deux décennies d’avance.)
En 1983, le Luv Truck laisse place aux Chevrolet Blazer S10/GMC Jimmy S15, inspirés par leurs grands frères, Blazer et Jimmy. Ils sont disponibles en version 2 portes (avec hayon) ou pick-up.
Après une décennie (75-85), où ils ne juraient plus que par les voitures économiques, les Américains voient de nouveau grand. Du coup, les jumeaux abandonnent le diesel (1985), se mettent au V6 (1987) et une 4 portes est proposée (1990.)
GM a l’idée de dérivés sportifs. 1991 voit la sortie GMC Syclone, limité à 3000 exemplaires, tous en noir. Outre un kit carrosserie, il bénéficie du V6 « Vortec » 4,2l (un V8 « small block » amputé), mais muni d’un turbo Mitsubishi; de quoi offrir 280ch. Certains parlèrent de 300ch, mais les 280ch « usine » semblent déjà optimistes, les normes US étant généreuses. Au 0-100, il se montre plus rapide qu’une Nissan 300ZX ou une Ferrari 348 TS (ensuite, son design de boite à chaussure l’handicape.) Evidemment, malgré les 4 roues motrices (en option sur le Blazer/Jimmy « normal »), ce n’est pas un tout-terrain.
Puis en 1992, c’est le tour du Typhoon, cette fois basé sur le 2 portes. Sa production est limitée à 5000 exemplaires. Prix: 30 000$; c’est trop pour un Blazer/Jimmy. D’autant que ce dernier avait une qualité de fabrication déplorable avec des soudures niveau EMT au collège et des plastiques ultra-cheap. Si les Syclone sont partis quasiment dans l’année, GMC devra arrêter la casse après 4900 Typhoon et deux ans.
Cet échec montra qu’il n’y avait pas de marché viable pour un utilitaire sportif. C’est également la fin des mini-trucks chez GM. A la génération suivante, tout le monde se décalle d’une taille: les « grands » Blazer/Jimmy (taille M) sont remplacés par le Tahoe/Yukon (taille L), tandis que les Blazer S10/Jimmy S15 (taille S) cèdent la place aux Blazer/Jimmy (taille M), puis au Trailblazer/Envoy (entre le M et le L.)
Le troisième avatar original de la gamme sera l’Oldsmobile Bravada, en 1991. Cette fois-ci, GM tente la carte du luxe. De l’extérieur, seule la calandre est inédite. A l’intérieure, la sellerie cuir est logiquement de série, ainsi que l’ABS, l’ouverture a distance, les 4 roues motrices et le V6 4,3l « Vortec » (160ch, puis 200ch en 1992.) Les puristes hurlent et les débuts sont modestes, au point que GM devra s’y reprendre plusieurs fois. Le Bravada quitte la scène en 1994, pour revenir 2 ans après, puis ce sera le Bravada III en 2002 (sur base Trailblazer.) Devenu un succès, il survit à Oldsmobile et prend un badge Buick (2004), pour devenir le Rainier (abandonné il y a peu.)