Ce picot en règle contre Geo montre bien comment les Américains portent dans leur coeur cette petite voiture. D’ailleurs, le simple fait que Ned Flanders en conduise une est déjà une attaque en soit.
En France, la Suzuki Swift I fut très discrète. Sortie en 1983 au Japon, elle n’arriva que 9 ans plus tard dans l’hexagone, le temps que les quotas disparaissent. La Swift accusait déjà 9 printemps, d’où des prestations en-deça de ses concurrentes. Ajoutez à cela l’image alors inexistante de Suzuki dans l’automobile et vous comprenez pourquoi malgré 8 ans de carrière, elle s’est à peine vendue.
Aux Etats-Unis, les petites voitures ne sont pas des « citadines ». Dans les villes, les avenues sont larges et les Américains sont incapables de faire un créneau, alors pourquoi acheter une petite voiture? Elles sont donc destinées aux budget minuscules et aux flottes. Conduire une « Economy », c’est la mega-honte. D’où une certaine rancoeur, chez leurs anciens propriétaires.
Aux débuts des années 80, les constructeurs japonais envahissent le marché américain, mettant à mal les « trois grands ». Solution: collaborer avec l’ennemi. En vendant des voitures japonaises (et plus tard des coréennes) portant des badges US, les uns franchissent le barrage des accros au « made in USA » et les autres complètent leurs gammes avec des produits qui plaisent au public.
Chevrolet commercialise ainsi des Toyota et des Isuzu.
En fait la Swift est vendue par Chevrolet dés 1985 sous le nom de Sprint, munie d’un 3 cylindres 1,0l de 50ch. C’est ridicule au pays de V8, mais elle affiche une très basse consommation: avec un gallon d’essence, on peut faire 60 miles (les Américains préfèrent ce type de mesure aux « litres au 100 ».) C’est à dire 25,5km avec 1 litre!
En 1989, Chevrolet décide de créer une filiale dédiée à ses voitures japonaises: Geo. La gamme se compose du Storm (Impulse/Piazza), du Tracker (Vitara), de la Prizon (Corolla 4 portes, rebaptisé peu après « Prism », on comprend pourquoi) et donc, de la Metro (aucun lien avec l’Austin.) Au Canada, les noms de baptèmes ne changent pas sauf la Metro qui devient Firefly), mais c’est un logo Pontiac qui trône sur le capot.
Côté carrosserie, on a le choix entre une 3 portes, une 4 portes et un cabriolet (lancé en 1990.) La motorisation reste le 3 cylindres. A l’intérieur, c’est le strict minimum et la qualité de fabrication choque même les Américains (pourtant habiués aux fiitions légères.) A partir de 1990, la Metro (sauf la 4 portes) n’est plus importée du Japon, mais produite dans l’Ontario chez CAMI, une joint-venture entre GM et Suzuki. L’équipement s’améliore avec un radio-cassette et l’air conditionné!
En 1995, la Swift subit un nouveau lifting (auquel la France n’aura pas le droit.) Les études sont formelles: les clients voudraient plus de puissance, quitte à sacrifier la consommation. Le 1,3l 8 soupapes (il y eu également une Swift 1,3l 16 soupapes) et ses 70ch traversent enfin le Pacifique.
La Metro n’évoluera pratiquement plus ensuite. En 1998, Chevrolet décide de liquider Geo et de réintégrer ses modèles. En 2000, la Metro n’est plus disponible qu’en 4 portes et uniquement pour les flottes. L’année suivante, elle disparait du catalogue. En 2003, Chevrolet sort une nouvelle « subcompacte », l’Aveo, connue chez nous sous le nom de Kalos…
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