Brève rencontre: Dolo

Avec certaines marques ayant fait long feu se pose toujours la question de la tentative d’escroquerie: un vague projet pour que les pigeons versent des arrhes et ensuite, on part avec la caisse. Au moins, avec la Dolo, la question ne se pose pas…

En 1947, les Français peuvent enfin s’offrir une voiture particulière. Néanmoins, la production est loin d’être revenue au niveau de 1939. En plus, les professionnels et l’état sont prioritaires sur les listes d’attente. Les constructeurs vous demandent 25% d’accompte à la commande, pour un véhicule que l’on reçoit un, deux, voir trois ans plus tard… Autant dire que les gens sont désespérés. De quoi donner de mauvaises idées à certains…

Au salon de Paris 1947, 3 inconnus (MM. Brun, Dolo et Galtier) débarquent avec leur Dolo type J.B. 10. C’est une voiturette motorisée par un 4 cylindres horizontal de 571cm3 et 23ch. L’accueil des visiteurs est enthousiaste: « Une voiture! » De plus, alors que les grands constructeurs ont généralement ressorti les modèles de 1939, la Dolo offre des formes futuristes inédites.

Vous trouvez la Dolo poussive? Pas de problème! B.D.G. exhibe des dessins d’une Dolo 8 cylindres 1142cm3 et 42ch, disponible en version 2 et 4 portes. Vous n’avez pas d’argent? Pas de problème! B.D.G. propose une solution « d’auto-financement » (alors qu’en 1947, le crédit auto est rare.)

Les clients ne marchent pas, ils courrent! On se presse au comptoir de B.D.G., on signe des chèques. On se battrait presque pour avoir une Dolo! Il est vrai aussi qu’à l’époque, il n’y a pas de presse automobile ou d’avis que l’on pourrait écouter.

Au lendemain du salon, Brun, Dolo et Galtier ont disparu des écrans radars avec l’argent des gogos. Beaucoup plus tard, Jacques Potherat retrouvera la Dolo du salon de Paris: c’était une simple maquette…

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