Brève rencontre: Cisitalia

Piero Dusio fut d’abord joueur de la Juventus de Turin. Sa carrière s’arrête suite à une blessure. Un supporter, riche industriel, l’embauche comme vendeur de toiles cirées. Avec son bagout, il est un roi de la vente. En 1926, à 27 ans, il fonde sa propre boite. Puis il se diversifie. Le « Consorzio Industrial Sportiva ITALIA » fabrique des jogging et des uniformes de l’armée (un marché porteur, dans les années 30.) En parallèle, Dusio aborde le sport automobile en amateur.

Pendant la guerre, il songe à construire des voitures de courses. En 1946, il embauche Dante Giacosa, un ingénieur de Fiat au chômage après le bombardement de la firme. Giacosa fera simple: châssis de Fiat Topolino, moteur de Fiat 1100 gonflé et des tubes de vélo pour rigidifier (il invente ainsi le châssis multitubulaire.) La Cisitalia D46 est née.

Dusio rameute les pilotes qu’il a croisé dans les paddocks 10 ans plus tôt. La D46 accumule les succès sportifs et commerciaux. Giacosa est rappellé par Fiat et Dusio le remplace par un ingénieur issu de la branche aéro de Fiat, Giovanni Savonuzzi. Il dessine un coupé aux lignes très aérodynamiques (il sera testé beaucoup plus tard en soufflerie avec un cx de 0,29.)

Dusio fait « simplifier » le dessin par Batista « Pinin » Farina, en vue d’une production en série (chez le carrossier Farina.) Cela donne la 202, au dessin si novateur qu’en 1951, un exemplaire atterrit au Museum Of Modern Art de New-York. Pinin Farina (encore en deux mots) accède ainsi à la célébrité.

La 202 est trop chère par rapport pour un simple coupé à moteur Fiat. Mais Dusio est sur un nuage. Tazio Nuvolari le convainc d’aller voir Porsche pour qu’il lui conçoive une monoplace de Grand Prix. Trop couteuse, la conception de la Cistalia-Porsche 360 siphonne les finances de la firme. Piero Dusio s’enfuit en Argentine avec un unique châssis achevé.

En Argentine, Dusio repart à zéro avec Autoar. La firme fabrique des break Rural et des pick-up à moteur Willys, Fiat ou Simca. Plus tard, il fabriquera des NSU Prinz et des Fiat 600 Multipla sous licence. Les ventes sont bonnes.

En 1951, Dusio a créé Cisitalia Argentina. En 1961, elle présente un coupé à moteur de Fiat 600. 171 unités plus tard, Dusio se brouille avec le régime: pas assez de pièces locales. En mars 1963, Autoar et Cisitalia Argentina s’arrêtent.

En Italie, Carlo Dusio succède tant bien que mal à son père, avec des 202 reliftées. Désormais le héros national, c’est Ferrari. Cisitalia vivote. Ultime tentative de retour, les coupés 750 et 850 GT, sur base Fiat 600 sont un flop. En 1965, Cisitalia ferme définitivement ses portes, dans l’anonymat total.

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(2 commentaires)

  1. @R.burns:Très agréable à conduire ,surement mais pas plus qu’un modèle de série. L’ACS1, c’est juste un kit carrosserie de kéké ,mais y’a tout de même deux options :un silencieux « tuning de compèt » ou plus justement de « compèt de tuning » et une puce élevée en batterie car elle donne 25 chevaux de plus aux versions diesel. C’est tout. Et si l’on est possesseur d’une version 135i, il y a toujours la fameuse puce elevée cette fois en plein air,et qui fait grimper la puissance de 54 chevaux. Bof! Pas de quoi fouetter et puis tuer le chat. Mais à éviter tout de même, surtout dans la perspective d’une revente, à moins que l’on vende facilement son auto sur le parking d’Auchan en hiver, un dimanche matin par temps gris et pluvieux.
    Un p’tit lien pour les amateurs:
    http://www.ac-schnitzer.de/

  2. Pour ceux d’entre nous qui seraient amateurs de cabriolets BMW,hum disons, particuliers ,je recommande d’aller sur le site de Top Gear pour découvrir une M5 E34 convertible de 1989. A voir:
    lien:
    http://www.topgear.com/

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