Dans les années 80, Rolls-Royce s’enfermait dans un élitisme désuet et les Bentley n’étaient plus que de simples Rolls « dégriffées ». La seule actualité était la reprise par Vickers, intéressé par la branche aéronautique et qui hérite des voitures presque à son insu! La Continental R marqua le réveil de la marque de Crewe.
A l’époque, si on attendait une Rolls-Royce/Bentley, il ne fallait pas être pressé. L’aventure continental R a débuté au salon de Genève 1984, lorsque Bentley présente la « Project 90 », une maquette vaguement inspirée par la Continental des années 50. Pour 1984, a fortiori chez Bentley, il faut admettre que les lignes étaient très douces.
7 ans plus tard, toujours à Genève, Bentley présente enfin, le modèle de série, baptisé Continental R (double hommage au coupé Continental des années 50 et aux sportives R.) Le sultan de Brunei achète sur-le-champ le modèle exposé!
Comme toutes les Rolls-Royce/ Bentley de l’époque, la Continental R dérive de la Silver Spur. Elle est néanmoins plus proche de cette Mulsanne Type R dont elle reprend le V8 turbo 6,75l 325ch. Le talent du designer est d’en avoir tirer une ligne dynamique.
Produite de 1994 à 1996, la Continental S est la première « série spéciale » basée sur la Continental R. Elle introduit le V8 turbo avec intercooler de 425ch (chiffre « usine » approximatif, RR refusant de donner des fiches techniques complètes) qui deviendra de « série » sur la Continental R, une fois la dernière Continental S produite…
En 1996, la Continental T, raccourci de 10cm et équipée d’un package « tuning » entre en scène. Malgré un prix délirant et 2,5t sur la balance (donc pas vraiment une sportive), c’est un succès. Bentley finit par l’intégrer à la gamme.
Basée sur la T, la SC de 1998 (Sedanca Coupé, en hommage à une Bentley des années 30) propose un toit, à ranger sous le coffre. Il y en aura 79 unités. VW prend le contrôle et crée la division « Special Commissioning » pour répondre aux demandes les plus folles.
Autrefois ringarde, Bentley est redevenue à la mode grâce à la Continental R (et accessoirement grâce à sa victoire au Mans.) En 2003, elle cède sa place à la Continental GT; le pli « bling bling » est pris. En guise de pot de départ, Bentley présente une « Final Series » à la très belle finition intérieure.
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