Élisabeth Borne vient de présenter en fin de semaine dernière – en tant que ministre de la Transition écologique – un décret prévoyant de créer d’ici 2021 une dizaine de zones à faibles émissions (ZFE) dans tous les territoires dépassant de manière régulière les valeurs limites fixées pour la qualité de l’air.
La ministre de la Transition écologique a parallèlement annoncé le renforcement du dispositif de surveillance.
Un décret dans la prochains jours
Au cours d’une réunion du Conseil national de l’air, Élisabeth Borne, a présenté un projet de décret relatif à l’obligation de mettre en place une zone à faibles émissions mobilité dans tous les territoires qui dépassent régulièrement les valeurs limites de qualité de l’air.
Ajoutant que le décret sera publié dans les prochains jours.
Limiter la circulation des véhicules les plus polluants
Ce dernier a pour objectif de créer une dizaine de ces zones en 2021 afin de limiter la circulation des véhicules les plus polluants dans les agglomérations denses et à lutter contre les émissions de particules fines et d’oxydes d’azote issues du trafic routier. Actuellement, seules Grenoble, Paris et Lyon sont dotées de zones à faibles émissions.
Nécessité de répondre aux exigences européennes
Ces nouvelles mesures de de lutte contre les pollutions atmosphériques a également pour objectif de répondre aux exigences européennes en matière de qualité de l’air.
Rappelons en effet que la France a de nouveau été rappelée à l’ordre récemment par la Commission européenne pour ne pas avoir transposé correctement la directive (UE) 2016/2284 concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques.
Objectif : respect des normes fin 2023
La ministre de la Transition écologique a fixé pour objectif que toutes les zones qui dépassent actuellement les seuils d’émissions prennent les dispositions nécessaires pour respecter d’ici fin 2023 les concentrations annuelles moyennes autorisées en particules et oxydes d’azote.
Le ministère rappelle dans un communiqué que pour accompagner le renouvellement des véhicules les plus anciens dans les zones concernées, la prime à la conversion dans les zones à faible émission peut, depuis le 1er juin 2020, être augmentée de 2.000 euros abondés à 50% par l’État.
Le trafic routier pointé du doigt
La qualité de l’air est un enjeu majeur de santé publique indique le ministère. Précisant qu’une étude réalisée par Santé publique France estime que la pollution de l’air est responsable de 48 000 décès prématurés par an en France, ce qui correspond à 9% de la mortalité.
Selon le rapport, le trafic routier, à lui seul, est responsable de 57 % des émissions d’oxyde d’azote et d’une part significative des émissions directes de particules fines.
Subvention exceptionnelle pour surveiller la qualité de l’air
Alors que la crise due au coronavirus a engendré d’importantes difficultés financières pour les associations agréées chargées de la surveillance de la qualité de l’air, la ministre a annoncé qu’une subvention exceptionnelle de 2,8 millions d’euros leur sera versée.
Nouvel indice ATMO
Elisabeth Borne souhaite également qu’un nouvel indice ATMO entre en vigueur au 1er janvier 2021. Il devrait selon elle être davantage en adéquation avec l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique.
Notre avis, par leblogauto.com
Quand écologie rime aussi avec économie …. le renouvellement du parc, une « aubaine » pour tenter de relancer les affaires des constructeurs automobiles. reste toutefois que la création de ces zones à faibles émissions n’est pas assortie directement d’un plan de déploiement de nouvelles bornes électriques.
Sources : Ministère de la Transition écologique
« Selon le rapport, le trafic routier, à lui seul, est responsable de 57 % des émissions d’oxyde d’azote et d’une part significative des émissions directes de particules fines. »
Dans son document « Les véhicules légers Quel carburant choisir en France métropolitaine », l’Ademe dit « Une étude Européenne de 2016 a ainsi montré que du fait de la masse plus élevée des véhicules électriques (en moyenne +280 kg par rapport à un modèle équivalent essence), les véhicules électriques émettent autant de particules en masse que les véhicules à motorisation thermique. Ceci est dû aux émissions de particules liées aux contacts pneus-chaussée et à la remis en suspension qui sont plus importantes. »
Aïe, est-il vraiment pertinent de favoriser les véhicules électriques dont je n’en connais aucun dont la masse à vide n’est pas supérieure à celle du véhicule thermique équivalent d’au moins 280 kg.
Ce document renvoie vers cette étude : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S135223101630187X?via%3Dihub
« A positive relationship exists between vehicle weight and non-exhaust emissions.
Electric vehicles are 24% heavier than their conventional counterparts.
Electric vehicle PM emissions are comparable to those of conventional vehicles.
Non-exhaust sources account for 90% of PM10 and 85% of PM2.5 from traffic. »
Ce qui se traduit par « Il existe une relation positive entre le poids du véhicule et les émissions non liées aux gaz d’échappement.
Les véhicules électriques sont 24% plus lourds que leurs homologues conventionnels.
Les émissions de particules des véhicules électriques sont comparables à celles des véhicules conventionnels.
Les sources non d’échappement représentent 90% des PM10 et 85% des PM2,5 provenant du trafic. »
Petit comparatif la 208 :
– version électrique 57 kW en P2 sur CI, 1455 kg à vide 1918 kg PTAC –> 463 kg de CU
– version essence 55 kW en P2 sur CI, 980 kg à vide 1510 kg en PTAC –> 530 kg de CU
–> version électrique 475 kg plus lourde (48 % plus lourde) en ayant 67 kg de moins en CU.
Si avec 24 % de masse en plus on a autant de particules, autant dire qu’avec 48 % en plus on en a plus.
On peut donc effectivement se poser la question de la réelle « propreté » d’une e208 versus une 208 thermique « équivalente ».
Version diesel 75 kW en P2 sur CI, 1090 kg à vide 1645 kg en PTAC –> 555 kg de CU
La version électrique est 33 % plus lourde en ayant 92 kg de moins de CU.
Si avec 24 % de masse en plus on a autant de particules, autant dire qu’avec 33 % en plus on en a plus.
On peut donc effectivement se poser la question de la réelle « propreté » d’une e208 versus une 208 thermique « équivalente ».
https://www.ademe.fr/cortea-connaissance-reduction-emissions-polluants-lair-4eme-restitution-programme-cortea
Document synthèse
Résumé
« L’usure mécanique des pièces en mouvement des véhicules est responsables d’émissions de particules hors échappement (PHE). Ces PHE peuvent induire des impacts non négligeables sur la santé et l’environnement. Le projet CAPTATUS a étudié les caractéristiques des PHE et leur devenir en champ proche afin d’améliorer nos connaissances permettant, in fine, leur contrôle. »
« Les tailles des PHE du contact pneu-chaussée se situent surtout de 0,05 à 0,5 microm (en nombre) et de 0,1 à 0,5 microm puis de 1 à plus de 4 microm (en masse). Les essais ont montré le rôle central de la vitesse, du style de conduite et/ou du revêtement sur ce type d’émission. »
A moins de 0,1 microm de diamètre on est dans le domaine des Particules UltraFines, les plus dangereuses pour la santé.
Essentiel à retenir
« Les distributions granulométriques des émissions hors échappement de (PHE) des freins et du contact pneu chaussée sont bimodales et dominées en nombre par les classes ultrafines.
Les conditions d’émission (vitesse du véhicule, intensité des freinages, style de conduite, revêtement de l’infrastructure, etc.) influent sur la granulométrie des PHE, leur composition chimique et leur dynamique d’émission. »
Une voiture aura beau émettre moins au kilomètre si elle fait plus de km, parce que pas de limitation, au final elle aura émis plus et potentiellement fait respirer aux riverains des axes où elle circule des substances cancérigènes.
Christophe :comment se fait-il que notre pays champion mondial du diesel propre en est arrivé là?
@amiral_sub
Si ta question est comment notre pays en est arrivé à devoir réglementer l’accès à certaines zones, c’est tout simplement le résultat de la politique du tout voiture.
Si ta question est comment notre pays en est arrivé à se tromper sur la pollution réelle des voitures, c’est tout simplement aussi le résultat de la politique du tout voiture avec ceux qui ont cru trouvé leur compte qui d’abord n’ont pas voulu croire qu’un diesel n’est pas propre et maintenant ne veulent pas voir qu’un électrique est aussi sale.
politique du tout voiture ? On ne doit pas vivre dans le meme pays : carburant le plus cher d’europe (ça ne me choque pas), avenues réduites, parkings chers, forte hausse de l’offre de transports en commun depuis une dizaine d’années
@amiral_sub
On doit donc comprendre que tu n’as pas besoin d’une voiture tous les jours.
Alors pourquoi vouloir justifier la VE par rapport à la VT ?
Je pense que la politique du « tout voiture » est justement terminée. Mais, tu n’as jamais traversé une grande place en devant faire tout le tour en patientant au feu à chaque rue à traverser, pendant que des voitures passent en permanent ? En ville, même en centre ville, il y a des endroits où les piétons semblent être secondaires. Des endroits où on s’est organisé pour favoriser une bonne circulation automobile. Au détriment des piétons.
Parce que pendant longtemps, la voiture avait la priorité.
Quand il y a des journées sans voiture, on se rend bien compte de toute la place habituellement réservée aux voitures.
Pendant ce temps, aucune prime à la conversion pour les 2 roues… Hors vélo électrique, nada: Je prends comment l’A86 et la N118 avec?!
Ma moto actuelle, déjà trop vieille pour rouler dans Paris, fait moins de 200kg tous pleins faits pour transporter 80kg de barback utile… Vu l’impact de la prise en compte (avec retard, puis à marche forcée) des normes Euro, j’aimerais pour ma part avoir un petit retour du montant délirant de mes impôts, au même titre que les automobilistes. Les TC, parles en a qqun d’autre, moi ça a déjà été un quasi motif de divorce il y a 8 ans, après 2 ans à essayer (et être d’une humeur de chien avec les problèmes quotidiens).
https://atmo-france.org/le-cna-approuve-le-nouvel-indice-atmo/
Le nouvelle indice va intégrer la mesure des PM2,5.
https://atmo-france.org/wp-content/uploads/2019/09/Avis-CNA-indice-ATMO.pdf
« Souligne par ailleurs qu’il ne s’agit pas d’un indicateur du risque sanitaire mais d’un qualificatif de la qualité de l’air et recommande de poursuivre les efforts pour construire un tel indice. »
« Constate en revanche que la proposition d’abaisser le seuil du NO2 pour les classes de qualité de l’air « très mauvaise » et « mauvaise » afin que l’indice journalier, basé sur les résultats de la surveillance aux stations de fond, puisse d’une certaine manière refléter les dépassements observés pour la moyenne annuelle à proximité du trafic routier ne fait pas l’objet d’un consensus. Recommande en conséquence de retenir les seuils de l’indice européen pour ce polluant dans la construction de l’indice. Recommande que le seuil du NO2 soit réexaminé si la valeur guide de l’OMS pour ce polluant est révisée. Reconnaît qu’il conviendra en revanche de proposer un dispositif d’information pour la population concernée par le dépassement de la valeur limite annuelle pour le NO2. »
On voit bien que les spécialistes de la pollution ne sont pas d’accord avec le gouvernement qui pousse à ce que cet indice reflète ses prises de position (notamment antidiesel via la focalisation sur les NOx).
« Ces nouvelles mesures de de lutte »
Petit bégaiement.
Comment sont choisis ses zones?
Je me souviens d’un maire d’une petite ville, qui pour arrêter les nuisances du au traffic et améliorer la qualité de vie de ses administrés, avait instaurer ces restrictions circulation.
Malheureusement si cela bénéficiait à la santé des locaux, cela ferait faire un détour à certains parisiens.
Inutile de vous dire que la santé et la sécurité n’ont pas fait le poids face au confort de quelques parisiens. Et la puissance politique de la capitale à balayé cette initiative.
Conclusion si certains aiment faire le raccourci : véhicules thermiques = 48000 morts par ans,. Alors il s’agit bien dans cette affaire d’un assassinat politique.
Cela commence à faire pas mal de zones. Est ce qu’il est prévu un dispositif pour que les gens puissent organiser leur déplacements ? Ou devra-t-on chaque année apprendre par cœur la liste ?
Je parle évidemment d’autres chose que d’agrafer un arrêté sur le panneau d’information de la mairie, ou de diffuser l’information aux radios locales.
Non un truc un peu plus 2020. Un partage en temps réel avec les opérateurs d’applications gps.
Que l’on pourrait aussi associer aux limite de vitesses, travaux, accidents, danger etc…
Il me semble que d’autres villes européennes font aussi leurs zones spéciales pollution urbaine. A t on une harmonisation des vignettes et des critères d’accès? Car l’Europe c’est aussi une histoire de circulation.
La mise en application est elle assujetti à l’instauration de déviations non pénalisantes pour les petites communes environnantes, de facilités d’usage des transports en commun, d’accès à des port de transbordement des marchandises vers de véhicules non polluant, expropriation des gens utilisant des logements hautement polluants etc?
Il faut montrer qu’on fait quelque chose pour réduire certaines émissions. On fera les comptes après doit on se dire au gouvernement.
Quant à développer les transports en communs pour permettre aux automobilistes de changer leur mode déplacement…On y pense mais ça coûte cher ! Plus cher que les bonus !
ne pas oublier que la future mort de nombreux commerces et restaurants sera également du, en partie au déploiement de ces zones à faibles émissions…dejà que de nombreux centre villes de villes moyennes se meurent à cause des tarifs délirants des places de stationnement…
Avant les gens descendaient en ville pour y vivre la vie de la ville.
Bientôt les centres divertissants, commerces, bureaux, etc seront hors les villes et les gens sortiront des villes pour ces activités.
Ah, ici on peut parler enfin de changement de paradigme, mais pas d’absence d’un nouveau problème.
Je propose d’inverser les sens interdits et c’est réglé. Merci à moi.
Avec ce type de critères, je pense qu’on va faire un cercle de 30km autour de tous les grands centres urbains et en faire des « Zones à Fort Enfumage » politique.
Mais bon, si c’est à cause de l’Europe qui en Allemagne ne dit rien sur le passage du nucléaire à la houille, ce sous charbon de surface humide, sans doute ce qu’il y a de plus dégueulasse à brûler… C’est vraiment à se poser la question de suivre le même chemin que les anglais.
En arriver à brûler de la houille pour faire rouler des bagnoles électriques obèses, vraiment, ce monde marche complètement sur la tête.
Puis les TC, c’est un peu comme les open-space: La période actuelle mets en évidence toute la pertinence du concept.