Le Canada a encore une marge de manœuvre avant que le Sénat américain ne vote sur un projet de crédit d’impôt pour les véhicules électriques favorisant les constructeurs américains, une mesure à laquelle Ottawa s’oppose, a déclaré vendredi la ministre du Commerce Mary Ng.
Le Canada réagira en conséquence si Washington met en œuvre sa politique nationaliste
Ng, parlant par téléphone depuis Washington après trois jours de lobbying contre les mesures, a réitéré que le Canada « réagirait en conséquence » si les mesures fiscales envisagées par les Etats-Unis étaient mis en œuvre. Sans toutefois fournir de plus amples détails.
Pour rappel, les législateurs US envisagent un nouveau crédit d’impôt d’un montant maximal de 12 500 dollars pour les véhicules électriques. Cette somme inclut l’actuelle déduction qui peut aller jusqu’à 7 500 dollars à laquelle s’ajoute un crédit d’impôt de 4 500 dollars si le véhicule est fabriqué par des ouvriers syndiqués aux États-Unis ainsi que 500 dollars si la batterie est également de fabrication américaine.
Lors de précédents différends commerciaux survenus entre Etats-Unis et Canada, les deux parties ont imposé des sanctions contre un large éventail de marchandises et produits.
Au début du mois, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a tenté – sans succès – de convaincre le président américain Joe Biden d’annuler le crédit impôt, auquel s’opposent également un certain nombre de pays.
Le Canada redoute que la politique US ne freine sa propre production
Le Canada craint que la politique de crédits d’impôts que les USA souhaitent mettre en œuvre ne sape ses propres efforts pour produire des véhicules électriques en Ontario – le cœur industriel du pays – et sape également l’industrie automobile nord-américaine, fortement intégrée.
Mary Ng a tenu à souligner pour sa part la mesure était nocive et affecterait des centaines de milliers d’emplois canadiens.
Une « piste » possible
Après avoir rencontré plusieurs sénateurs et représentants syndicaux américains, Mary Ng a indiqué avoir une « piste » pour sortir de la situation.
Les sénateurs lui ont demandé de leur laisser le temps d’approfondir la question et de faire davantage de recherches. Elle a toutefois tenu à préciser que les difficultés ne seraient sera pas résolues du jour au lendemain. Estimant même qu’il y a « beaucoup de travail à faire. »
Violation du pacte USA-Mexique-Canada ?
Certains sénateurs ne semblaient pas savoir que le crédit proposé violait le pacte commercial établi entre États-Unis-Mexique-Canada, a déclaré Ng. La Maison Blanche affirme quant à elle qu’il n’y a pas violation.
Sources : Reuters