Bobby Unser (1934-2021)

Unser, une saga depuis les années 30 !

En Amérique, la course automobile est souvent une histoire dynastique. Si l’on connait évidemment la famille Andretti, les Unser font également partie des « clans » emblématiques de la course automobile américaine. Neveu de Louis Unser (9 fois vainqieur de Pikes Peak dans les années 30-40), frère d’Al Unser (Champion CART 1983 et 1985) et oncle d’Al Unser Junior (champion CART 1992 et 1994), Bobby Unser s’est également fait un prénom avec un superbe palmarès. Les gênes, ça ne se commande pas, puisque son fils Robby a également gagné à 9 reprises la course de Pikes Peak !

Le roi de Pikes Peak

Comme beaucoup d’autres pilotes yankees, Bobby Unser débute par le Stock Car et remporte très vite plusieurs titres, mais fait montre d’un grand éclectisme qui lui permet d’être à l’aise sur l’asphalte comme la terre. Après un bref passage dans l’US Air Force au milieu des fifties, il revient à la compétition et s’engage dans la célèbre course de côte de Pikes Peak, qu’il remporte en 1956 sur une « Special Unser ». C’est la première de…ses 10 victoires scratch dans la fameuse course de côte, dont six consécutivement entre 1958 et 1963, la dernière intervenant 30 ans plus tard ! Quand on voit les images d’époque, on se dit qu’ils étaient sacrément barrés !

Succès à Indy, mais une fin amère

En 1963, il participe à ses premières 500 miles d’Indianapolis puis à partir de 1964, il devient un concurrent régulier du championnat USAC, le grand championnat de monplaces nord-américain. Contrairement au clan rival des Andretti, qui a souvent joué de malchance à Indianapolis (une seule victoire en 1969 pour Mario puis une incroyable « malédiction » jusqu’à Marco), les Unser ont triomphé 9 fois dans la classique américaine du Superspeedway, dont à trois reprises pour Bobby Unser qui, avec Rick Mears, a la particularité d’être le seul à s’être imposé dans trois décennies différentes : en 1968 sur une Eagle conçue par Dan Gurney, année où il décroche aussi le titre USAC ( et dispute 1 grand prix de F1 à Watkins Glen sur une BRM), à nouveau en 1975 (après avoir remporté un 2e championnat USAC en 1974) puis enfin en 1981, sous l’ère du CART, avec le team Penske.

Mais cette 3ème victoire aura un goût très amer, car elle fut acquise dans la controverse. En effet, après avoir dépassé plusieurs concurrents sous régime de neutralisation, Unser fut disqualifié après l’arrivée, la victoire revenant alors à…Mario Andretti. Mais contre toute attente, après une longue procédure de 5 mois et une protestation de Penske, Bobby Unser obtint finalement gain de cause, la disqualification étant muée en amende de 40 000 $. Néanmoins, cette manoeuvre ne lui fut pas bénéfique, puisque, outre qu’elle le brouilla longtemps avec Mario Andretti, qui s’estima lésé, elle lui colla une étiquette de « tricheur » et dégrada son image dans le championnat, au point que Bobby Unser prit sa retraite à l’issue de la saison 1981. Bobby Unser n’en démordra pas mais avait fini par se réconcilier avec Andretti.

Il ressortira néanmoins de sa retraite à quelques occasions, notamment en 1986 pour gagner une 13e fois Pikes Peak sur une Audi Quattro S1 dans un style toujours aussi spectaculaire. Il y a de cela quelques années, il avait aussi repris le volant de sa Penske pour quelques tours d’Indianapolis. Bobby Unser a pris part à sa dernière course vers les nuages.

(2 commentaires)

  1. Toujours intéressant quoique nécrologique.

    Bon, j’en suis resté au jeu Richard Petty Talladega et le numéro 46 de Al Unser Jr, mais ce sera pour la prochaine fois.

  2. il me semble qu’il avait aussi remporté la montée de pikes peak avec la 405 t16

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